ANDRÉ CHASSAIGNE TÉMOIGNE DE LA PERDITION DU PCF
Le NFP, méthode Coué oblige, s’était convaincu qu’il était majoritaire à l’Assemblée nationale avec ses 182 députés sur 577. Le vote d’hier pour la présidence de l’Assemblée (perchoir) devrait en toute logique le ramener aux dures réalités. Il n’en sera rien, c’est vrai. Le déni est une maladie mentale dont il est difficile de venir à bout.
Mais il y a peut-être aussi une explication politique à leur entêtement. Ils ont gommé les oppositions politiques « irréductibles » entre droite et gauche pour s’unir dans la grande fraternité maçonnique de « l’arc républicain » contre le RN, réputé antirépublicain. Du coup, ils s’illusionnent, croyant voir des « compagnons » dans les autres composantes de cet arc. Des amis, liés par la solidarité d’un combat commun, comme l’extrême droite.
Ils ont ainsi oublié tous les fondamentaux, tous les points de repère qui permettent de se positionner en politique.
Écoutez plutôt la réaction, hier soir, du candidat au perchoir du NFP, battu de peu, mais battu tout de même, par Yaël Braun-Pivet, candidate macroniste :
André Chassaigne : « Le vote des Français aux élections législatives a été volé lors de la réélection à la présidence de l’Assemblée nationale de Yaël Braun-Pivet par une alliance contre nature entre le camp présidentiel et la droite. »
C’est sidérant, abracadabrantesque, je dirais même lunaire.
André Chassaigne est un député communiste réélu dans le Puy-de-Dôme depuis 2002. Ce n’est donc pas un jeune écervelé. Il a de la « bouteille », et on était en droit d’espérer une certaine culture politique. André Chassaigne est la grande figure parlementaire de ce parti qui se désignait lui-même autrefois comme « le parti de la classe ouvrière ». Et c’était probablement la lettre « A » de l’A.B.C. du communisme : si la classe ouvrière avait besoin d’être représentée par son propre parti, c’était pour pouvoir défendre une politique de classe « indépendante ».
Or, que nous dit André Chassaigne ? Que l’alliance « Ensemble » (LREM) avec la droite est « une alliance contre nature ». L’alliance du parti des patrons avec le commis des banques et de la finance serait contre nature. Cela revient à dire que Macron, ce n’est pas la droite. Depuis sept années que ce calamiteux détruit tous les acquis sociaux et tout le modèle social français, André Chassaigne n’a donc toujours pas réalisé que cet homme était de droite, et de la pire espèce. Cela ne signifierait il pas, au demeurant, qu’André Chassaigne comptait sur le renfort de voix macronistes pour se faire élire au perchoir ?
Jusqu’où va cette alliance « contre nature » du PCF avec la macronie ?
Quant à l’affirmation selon laquelle le vote des Français aux élections législatives « a été volé » lors de la réélection à la présidence de l’Assemblée nationale, elle est entièrement fausse. Certes, un hold-up a bien confisqué l’expression de la volonté populaire, mais c’était le dimanche 7 juillet, quand, à l’aide des désistements réciproques, on a « resservi » Macron aux Français, dont le vote du premier tour avait prouvé que ceux-ci, à 80 %, voulaient s’en débarrasser.
C’est à désespérer de cette prétendue gauche et de ce pauvre parti communiste qui devrait théoriquement en être le point d’ancrage.
L’ancien parti de la classe ouvrière a définitivement perdu ses repères de classe. Le temps n’est-il pas venu d’en recréer un qui lutte véritablement pour les intérêts des travailleurs et des couches populaires, et qui ne s’acoquine pas avec leurs propres ennemis ?