
LA CLAMEUR DU SEPULCRE
Moutons et Oliviers, un peuple de bergers
Vivait depuis toujours serein et pacifique
Au pays du Jourdain, sur sa terre biblique
Mais l’Histoire a soufflé sur lui des vents mauvais.
Des chaudrons de Satan, sorti ensanglanté
Calamité ultime d’une épopée mythique,
D’un peuple victimaire création pathétique,
Les hordes de Sion vinrent pour l’en chasser.
Ils ont volé ses terres ses maisons, et tué
Ses frères et ses enfants et nié, tyranniques
Et son droit d’exister, et sa mémoire antique
Vouant aux survivants leur haine exacerbée
Des femmes, des vieillards, des enfants agoniques,
Des décombres fumants et des corps calcinés
Les plaintes lancinantes d’un peuple famélique
Montent en geignements de Gaza immolé
Mais qui sont ses bourreaux de légende toxique
Anges exterminateurs ou élus de Yahvé ?
Descendants de Jacob ou monstres amnésiques ?
Le Talion qu’ils invoquent ne les peut disculper.
Qui donc justifiera l’holocauste bachique
Osera les absoudre de leurs perversités ?
Ceux-là au tribunal de l’histoire offensée
Devront répondre un jour de leurs humeurs cyniques
Comment donc osent-ils, quand la raison abdique
Justifier leurs crimes et leurs motifs glacés
En invoquant les mânes du drame horrifique
Dont les larmes à jamais enflent le flot d’Alphée ?
Or, voilà que la terre est prise de nausée
De ses entrailles exhalent des plaintes pathétiques
C’est la rumeur outrée des victimes souillées
Des cris, des voix, des pleurs et des cantiques
Dans mille cimetières par l’horreur consacrés
Des plaintes des prières aux accents magnifiques
Font gémir chaque pierre où bruissent atterrés
Maintes lamentations à des murs fantastiques
A mille cénotaphes de mémoires figées,
Au mémorial prostré du souvenir inique
Et du sang de la terre où ils sont dispersés
Et sous les vents en blés des plaines maléfiques.
Surgissant de l’Erèbe, tous protestent, insurgés,
Tout un peuple des ombres ordonne ‘canonique,
A ces légions barbares de cesser d’insulter
La Shoah invoquée à leurs fins fanatiques.
Il y en a bien sûr même aux Patries iniques.
C’est la bonne nouvelle de notre humanité
Entendez, ils se lèvent ces « justes » indignés
Et tous fils d’Israël ils clament, pathétiques
« Non !… Pas en notre nom ! »
Patrick Seignon. Mercredi 2 avril 2025