POUR TIRER LES BONNES LEÇONS IL FAUT FAIRE LES BONS CONSTATS

(Réponse à l’article de Cédric Clerin, paru dans « l’Humanité » et diffusé sur le fil « Facebook ».)

Certes, la politique ultra libérale anti ouvrière et antipopulaire de Macron, ses méthodes autoritaires de gouvernement et sa morgue provoquent le mécontentement populaire. Mais vous allez au-delà de ce constat. Ce que vous dites c’est que cette politique a pour dessein, tout exprès, de propulser le RN au pouvoir. Ce qui est une aberration. Cette politique réactionnaire pour le plus grand profit des barons de la finance n’a qu’un seul but, pressurer le peuple pour grossir les profits du capital financier et les dividendes des actionnaires. Elle engendre la grogne sociale et la colère populaire. Celles-ci pourraient tout aussi bien prendre les chemins de la politique « de gauche » que de la contestation « de droite Lepeniste », voire celui pourquoi pas de la contestation de rue comme celle des gilets jaunes. Alors la question est : pourquoi emprunte-t-elle plutôt tel chemin que tel autre. Votre manière de dire que cette politique est en elle-même le ferment de l’extrême droite et ainsi de rendre Macron seul responsable des dernières poussées électorales du RN, est en vérité un stratagème de rhétorique que vous utilisez pour masquer les réalités, pour absoudre, ce que vous appelez « la gauche » et vous-même, le « Parti Communiste Français » des responsabilités qui sont les leurs, les vôtres.

Car c’est toute la stratégie d’Union de la gauche depuis 1972 qui est en cause. Les multiples trahisons des espérances populaires, les innombrables abandons et reniements. Car la gauche et tous ses avatars (Plurielle et autres) depuis ce temps n’ont fait qu’accompagner la politique ultra libérale de casse industrielle, de délocalisation, de mondialisation, de privatisation, de chômage, de la bourgeoisie, canaliser par les urnes la grogne et les révoltes populaires, assurer la stabilité des institutions et donc la continuité de l’ordre capitaliste existant. Et c’est pourquoi l’électorat ouvrier et populaire s’est détourné de vous et rapproché du RN.

Macron prétendez-vous sustente le RN, mais Macron ne sustenterait personne sil avait été délégitimé par les derniers scrutins. Or c’est bien vous avec la stratégie d’union de la gauche (NFP après NUPES) qui lui avez permis de se « tirer d’épaisseur ». c’est bien vous qui prétextant la nécessité de faire barrage à l’extrême droite avez permis à la droite extrême de poursuivre son œuvre destructrice ? C’est bien vous qui sur la base des tripatouillages électoraux que constituent les désistements réciproques, avez fondé une politique de collaboration de classe mettant le principe républicain (Bourgeois, capitaliste, impérialiste,) au-dessus de la défense des intérêts de classe des travailleurs. Je fazis court. Il ne faut pas occulter cette réalité là si vous voulkez faire les bonnes analyses, en tirer les justes conclusions, et reconquérir l’électorat objectivement de « gauche ».

Mais vous posez comme postulat, sans même prendre la peine de le prouver que « Macronie » et « Lepenie » c’est « blanc bonnet et bonnet blanc » que l’un promeut l’autre et que l’autre soutient l’un. Et partant de ce postulat sans preuve vous en arrivez à dire des âneries qui feraient sursauter un gosse de huit ans. Je cite : « Qu’importent les urnes, la gauche ne gouvernera pas et c’est au RN, bien moins dangereux pour les intérêts qu’il défend, qu’il s’en remet pour faire tenir l’attelage bringuebalant autour de Michel Barnier. Mais les institutions n’y suffisent plus et le gouvernement a été censuré pour la première fois depuis 1962. ». ainsi, selon vous Macron s’en remet au RN « pour faire tenir l’attelage brinquebalant autour de Michel Barnier ». Sauf que le RN a voté la censure contre Michel Barnier. Sauf que sans le RN celle-ci n’aurait pas été majoritaire. Puis vous ajoutez « mais les institutions n’y suffisent plus et le gouvernement a été censuré » oui mais le vote de censure est qu’un dispositif institutionnel, comment dire en ce cas que « les institutions n’y suffisent plus » ?

Dans les mécontentements populaires qui enfle, vous voyez : « « Un socle pour la gauche afin d’incarner la nécessaire alternative » et d’en conclure : « Reste à trouver un chemin politique. » Car admettez-vous avec une apparente humilité « La gauche unie est une force capable d’être en tête des trois blocs. Mais elle a une base sociale à reconquérir. Alors que les ouvriers et les employés ont « survoté » à gauche pendant plus d’un demi-siècle, ce n’est plus le cas. ». Vous n’allez toutefois pas au bout de la réflexion, vous n’énoncez pas la réalité toute entière pour vous abstenir de la reconnaitre. Ca n’est plus le cas en effet car un très grand nombre d’anciens électeurs communistes, ou de « gauche » votent à présent RN. Comment voulez vous avoir la moindre chance de répondre correctement à la question suivante si vous refusez de voir cette réalité bien en face ?

Or la question suivante que vous posez est celle-ci : « C’est là tout le chantier qui s’ouvre en 2025 et au-delà : comment faire pour que tous ceux qui ont intérêt au changement social s’unissent pour le faire advenir ? »

« Vaste question » dites-vous dans un grand soupir. Eh bien la réponse je vous la donne, elle est toute simple :

Tout d’abord il ne faut pas refaire la stratégie électoraliste majoritaire d’Union de la gauche, qui par l’alliance avec le PS social libéral, n’est qu’un moyen d’atteler le wagon de la classe ouvrière à la locomotive de la bourgeoisie mondialiste ultra-libérale et ne peut fatalement que conduire à la trahison des intérêts populaires. Il faut faire une politique de classe indépendante ce qui suppose ne jamais, sous aucun prétexte que ce soit, appeler les travailleurs à voter pour leurs maitres (patrons et ennemis de classe)

Patrick Seignon. (lavoiedessansvoix.fr) Samedi 28 décembre 2024.

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