UNE VÉRITÉ
SUR L’ATTAQUE CHIMIQUE DU 21 AOÛT
Ça y est, les inspecteurs de l’ONU ont rendu leurs conclusions sur l’attaque chimique de Damas, à présent avérée. Avérée ! La réalité d’une attaque chimique, ce que personne ne contestait vraiment. C’est la seule conclusion de la commission d’enquête que chacun je pense tiendra pour véritable. À défaut de preuves patentes, les puissances occidentales s’accrochent « à un faisceau d’éléments convergents » qui, mis bout à bout, finiraient, nous dit-on, par constituer une « preuve bricolée » contre le régime syrien. Ils y tiennent, ils s’y accrochent, c’est leur vérité et ils la défendent. Les gens posés qui ne se laissent pas égarés par l’enfumage médiatique et les cris d’orfraie des officines « humanitaires » soldées, remarquerons, qu’après comme avant le rapport des inspecteurs de l’ONU, les preuves occidentales contre Bachar Al Assad sont de la même nature. Fondées sur une simple logique déductive et d’auto persuasion, dont le mobile et le fil conducteur sont, à leur sens, l’impérieuse nécessité pour le tuer, de prouver que « ce chien » a la gale. Comme cela est souvent le cas dans la vie réelle, la vérité est multiple. Ils ont la leur, nous avons la nôtre. Un des arguments qui se veut des plus sérieux, pour prouver que c’est Assad, c’est que « ce ne peut pas être l’opposition ». C’est « la preuve par défaut ». Et pourquoi donc que ce ne peut pas être l’opposition ? Parce que la quantité et la concentration de gaz sarin utilisé supposent une véritable logistique et des moyens militaires qui dépassent ceux de la rébellion. Encore une fois, l’argument n’est pas neuf, il avait déjà été utilisé, avant les conclusions de l’enquête. Encore une fois nous sommes là dans « la preuve par défaut ». Mais il y a pire. Qui n’a jamais dit que « l’opposition armée syrienne » était une armée de va-nu-pieds, qui « travaille » avec des moyens artisanaux et des roquettes faites de bric et de broc ? Ca c’est le lot des Palestiniens de Gaza, pas celui des alliés de l’impérialisme américain. Chacun le sais bien et cette réalité-là est plus qu’avérée, c’est pour une fois une « vérité unique » avec laquelle tout le monde s’accorde, la rébellion syrienne est financée, entrainée et armée par les USA, la France, le Royaume-Uni, l’Arabie Saoudite, le Qatar, la Jordanie, la Turquie et Israël. Une puissance financière et militaire cumulée considérable. Et l’on voudrait nous faire pleurer sur « ces pauvres soldats mendiants de la démocratie » qui n’auraient pas les moyens de fabriquer des armes de cette nature là. La mauvaise foi sue dans cet argumentaire. Pour fabriquer des obus ou des roquettes à charge chimique, en l’occurrence du gaz sarin, la première des conditions est de posséder du gaz sarin. Il y a trois moyens pour rentrer en possession d’un tel produit. 1 – Le trouver par hasard dans un dépôt, à la faveur d’une attaque contre l’armée régulière. 2 – fabriquer soi-même du gaz sarin. 3 –. Avoir été fourni par des acteurs extérieurs (cellules militaires des puissances étrangères qui soutiennent la rébellion ou services secrets de l’une ou plusieurs de celles-ci). La première hypothèse semble exclue, car, si pareil évènement s’était produit, il est probable que le régime syrien aurait rendu publique l’information de nature à le disculper. La deuxième hypothèse qui suppose plus que des moyens et savoirs faires militaires, mais des chimistes et une unité de production, dépasse bien sûr ce que pourraient faire des insurgés dans un contexte de guerre civile, et parait il est vrai, totalement invraisemblable. La troisième hypothèse, en ce cas, est la seule qui tienne debout. D’ailleurs, personne n’a jamais prétendu que les insurgés avaient découvert par hasard ou fabriqué eux-mêmes des agents chimiques. Ceux, et nous en sommes, qui ont émis l’hypothèse, que l’attaque chimique a probablement était le fait de la rébellion, ont aussi, de fait, émise l’hypothèse, induite quand bien même elle n’aurait pas été formulée clairement, que ce sont des acteurs extérieurs qui ont fourni en armes chimiques.les groupes armés opérant sur le terrain. La Syrie, la Russie, mais ils ne sont pas les seuls parmi les acteurs officiels, qui ont mis en cause la rébellion comme possible origine de l’attaque, n’ont pas dit, que les armes dont celle-ci se serait servi lui ont été procurées par des soutiens extérieurs. Ils ne l’ont pas dit, tout d’abord parce qu’ils n’en ont probablement aucune preuve. Les preuves dans ce genre d’affaires sont bien difficiles à réunir. Ils ne l’ont pas dit surtout parce que c’eut été jeter de l’huile sur le feu, que de retourner ainsi cette accusation terrible contre les puissances occidentales. Ils ne l’ont pas dit bien sûr, mais « le non dit » est aussi fort et aussi parlant que toutes les vociférations de la sphère médiatique occidentale. Ils ne l’ont pas dit, mais la simple logique a parlé pour eux. C’est en vérité la seule hypothèse qui tient dans le cas ou l’attaque viendrait de la rébellion. Les armes chimiques utilisées par celle-ci lui auraient été, en ce cas, procurées par ses alliés occidentaux ou régionaux. La Syrie et la Russie, deux États impliqués dans le conflit ne l’ont pas dit, car leur sérieux et la sagesse diplomatique leur interdisaient de le faire. Mais « La voie des sans voix », sur qui ne pèse pas les mêmes responsabilités, elle, l’a dit. Non pas aujourd’hui seulement, mais dès le 3 septembre 2013 (ATTAQUES CHIMIQUES ? LA PREUVE EST FAITE). « De nombreux corps d'élite et services de renseignements opèrent sur place. Comment ne pas supposer que l’un de ceux-ci ait pu fournir aux rebelles, leurs alliés de terrain, des produits toxiques en quantité limitée afin de fabriquer « la preuve » dont l’Occident avait besoin pour justifier l’escalade militaire ? » Nous l’avons expliqué en introduction de cet article. La vérité est multiple parfois. Ils ont la leur, nous avons la nôtre. Ils n’ont pas de preuves dignes de ce nom et pourtant ils accusent Bachar Al Assad, ils s’accrochent à leur vérité. Nous n’avons pas de preuve du tout de l’implication de groupes insurgés, et pourtant nous ne craignons pas d’accuser ceux-ci et leurs protecteurs. C’est notre vérité et nous la défendons. Ne sommes-nous pas tout aussi fondés qu’eux à défendre NOTRE vérité ? Non, nous ne sommes pas aussi fondés, nous le sommes bien plus. Car dans le cheminement de l’intelligence qui conduit souvent à l’établissement des faits, il y a la question « du mobile », à qui profite le crime ? Et là le doute n’est plus permis. Patrick Seignon. « lavoiedessansvoix.fr ». 18 septembre 2013.