MAIS QUELLE ORDURE CE MEC !
SI nous n’avions pas été fermes, Bachar Al Assad aurait continuer à gazer sa population ?
Inversion de la proposition, où la question remplace la preuve. Car avant de prétendre qu’il « aurait continué » ne conviendrait-il pas de prouver qu’il a seulement commencé ? On nous reproche d’être avec les USA, mais quel crime y aurait-il d’être avec le président Obama ?
Le reproche que font ceux qui font des reproches n’est pas d’être « avec », mais à la queue, au service, inféodé. C’est d’avoir asservi la France, de l’avoir humiliée. Certes il n’y a pas de crime apparent à être le serviteur de son maitre. Sauf si les missions que vous confie ce dernier est de mettre un pays indépendant à feu et à sang, puis au prétexte que le pouvoir légal de ce pays résiste, à vouloir monter une opération punitive pour l’exécuter soi-même.
Lundi il y aura le rapport des inspecteurs de l’ONU qui prouvera l’utilisation d’armes chimiques.
Il biaise encore. Ce point-là est à peu près acquis pour tout le monde depuis le début de l’affaire. Ni Bachar Al Assad, ni Vladimir Poutine n’ont jamais contesté ce point. La controverse porte sur l’origine et les responsables de l’attaque. Et là, chacun le sait bien, les inspecteurs de l’ONU ne diront rien de précis. Autrement dit, notre homme utilise là, à l’usage de l’opinion, la méthode Coué, à moins que ce ne fût l’autopersuasion à la Blaise Pascal « faites semblant de croire et bientôt vous croirez ».

Il fallait faire évoluer la position russe. Et il parait prétendre y avoir réussi.
Mais ce qu’il appelle la position russe, c’est l’opposition ferme de la Russie et de la Chine au Conseil de Sécurité de l’ONU, à toute résolution qui ouvrirait la voie à l’usage de la force contre la Syrie. Et que nous sachions, position là n’a pas bougé d’un iota. Elle n’a même tellement pas bougé qu’au-delà même du véto russo-chinois au CS de l’ONU, elle est parvenue en l’espèce à suspendre l’usage de la force par la France et des USA qui avaient juré leurs grands dieux qu’il « punirait Bachar Al Assad » en se passant de tout mandat de l’ONU.
L’homme ne redoute pas même l’ignominie dans le propos. Les djihadistes, nous dit-il, et le régime de Bachar Al Assad, se donnent la main.
Voilà deux ans que ces groupes, recrutés par l’Arabie Saoudites et le Qatar, entrainés par la Jordanie, les USA, la France, et Israël, financés et armés par à peu près les mêmes intervenants, mettent la Syrie à feu et à sang, commandités via les monarchies arabes par l’impérialisme américain. Voilà deux ans que le régime de Bachar Al Assad se bat contre ceux-ci au prix de pertes considérables. Or l’homme sans scrupules , que l’on a entendu, ose insulter les deux parties au conflit à la fois en insinuant leur collusion.
Souhaitez-vous le départ d’Al Assad ? Je l’ai toujours souhaité. Mais bien sûr faut-il le remplacer par l’opposition démocratique. Il ne s’agit pas de mettre au pouvoir ceux que nous avons combattus aux Mali. Or, l’opposition armée, celle qui se bat sur le terrain c’est à une majorité écrasante celle-là. Ils se battent, ils abattent le pouvoir de Bachar Al Assad, et « nous » remettrons le pouvoir à la famélique opposition démocratique, ce CNS qui est notre créature. Voilà ce que cela revient à dire. Drôle de démocratie ajouterons-nous que celle qui s’impose à son propre pays par la force des armes mercenaires ou par l’intervention étrangère. Mais n’est-ce pas là qu’il faut précisément chercher la raison de l’acharnement américain encore récent à vouloir intervenir militairement ? Aider en armement la rébellion, c’est immanquablement préparer la victoire des djihadistes dont il faudra se débarrasser après. En intervenant, les USA souffleraient la victoire à ceux-ci et pourraient déposer le pouvoir dans les mains de leurs fidèles serviteurs « champions de démocratie ». La pression que nous avons exercée avec les États-Unis a payé. Bachar Al Assad qui avait toujours nié détenir un arsenal chimique l’a enfin admis. Autre mensonge flagrant. Il y a presque un an déjà, je crois à l’époque où Obama notifiait sa fameuse « ligne rouge », Bachar Al Assad dans une intervention publique affirma qu’il ne ferait pas usage des armes chimiques contre son peuple ni contre la rébellion. Mais il ajouta qu’il en ferait usage en cas d’intervention étrangère. N’était-ce pas reconnaitre en posséder. Ce serait le rôle de l’armée de se tenir prête pour permettre au chef de l’État d’intervenir au nom de tous les Français.
Qu’elle impudence, oser affirmer une chose pareille quand on sait qu’une large majorité des Français sont opposés à une telle intervention.
Cet infréquentable monsieur s’efforce une fois encore, pour conclure, de nous persuader que la solution diplomatique a été trouvée grâce à la menace militaire.
Comment peut-on dire sans sourciller des âneries pareilles. La solution diplomatique, de grâce, n’a pas été trouvée "grâce", mais contre, en opposition a….
Patrick Seignon. 16 septembre 2013