THE WAR


Nous étions, le vendredi 13, matin, à 8 heures, à l’écoute de « France-inter », et avons entendu ceci : « les pétromonarchies arabes, sont entrées dans une guerre froide contre l’Iran par Syrie interposée. ».
Ce commentaire faisait suite, d’une part, au constat selon lequel la guerre contre l’Iran n’était plus à cette heure du domaine de la seule rhétorique, mais déjà dans sa phase active, et d’autre part à la réflexion selon laquelle, une des conséquences du printemps arabe pourrait bien être de relancer la guerre entre les tendances sunnites et chiites de l’Islam.



Ceux d’entre vous qui ont suivi assidument nos propos sur le site de « lavoiedessansvoix » constateront eux-mêmes, à quel point ces allégations confirment tout ce que nous avons pu écrire à ces sujets et à celui de la crise syrienne



L’AVEU :

« Guerre froide contre l’Iran par Syrie interposée » ? Cela veut donc dire que la prétendue insurrection syrienne est moins un mouvement spontané du peuple, que la conséquence de complots et manigances fomentés par les monarchies arabes agissant comme relais de la politique américaine.


QUI TIRE LES FICELLES


Il y a deux volets dans la guerre déjà entreprise contre la République iranienne. 1) « La guerre froide » donc, pour reprendre le terme utilisé par d’autres, manigancée par les pétromonarchies arabes. 2) La guerre de l’ombre entreprise par la CIA américaine et le Mossad israéliens, consistant à saboter des sites industriels et à tuer, par des attaques terroristes, des chercheurs et ingénieurs liés au programme nucléaire iranien.
Dans cette affaire, deux États nains mènent la valse, le Qatar et Israël. Or chacun sait que ces entités nationales ne sont en vérité que les « choses », les fantoches, les marionnettes, de l’impérialisme américain.


FAUTEURS DE GUERRE

Lundi 16 janvier enfin, au journal de France 2, on nous a appris que le Qatar, cet État prostitué, grand comme un mouchoir de poche, souhaite envoyer des soldats arabes en Syrie. Ce qui reviendrait à déclarer la guerre, non plus froide, mais ouverte cette fois, au régime Syrien fondé sur la laïcité de l’État et un certain équilibre des communautés, ainsi qu’à l’Iran son allié, et aux communautés alaouites et chiites. Or, nous a-t-on expliqué sans ambages, le Qatar voudrait entreprendre cette expédition militaire au plus vite, avant que ne lui échappe la présidence de la ligue arabe, celle-ci devant échoir ensuite à l’Irak où domine la communauté chiite, majoritaire dans le pays, et dont la proximité avec l’Iran laisse craindre qu’il ne rechigne à initier cette entreprise. Autrement dit, il faut, sans plus tarder, mettre le monde arabe devant le fait accompli de l’état de guerre afin qu’il ne puisse plus se raviser.



CASSANDRE ÉTAIT UNE OPTIMISTE

Nous avons, sur ce site, souvent tiré la sonnette d’alarme à propos de la guerre que nous disions « programmée », contre la République Islamique d'Iran. Nous savons que certains de nos lecteurs nous ont cru parfois, par trop alarmistes, catastrophistes. Certains même n’auraient probablement pas rechigné à nous diagnostiquer paranoïaques. De ces gens en souffrance qui voient, a tord, des complots en toute chose. Or la réalité qui affleure à présent va bien au-delà des pires scénarios que nous n’avions jamais osé imaginer. Nous avions écrit que l’un des objectifs « du printemps arabe » piloté par l’occident était d’isoler la République islamique, et par la même occasion la résistance palestinienne dont l’Iran, à cette heure, reste la dernière profondeur stratégique. Il s’agissait, disions-nous, de tordre le cou à la première, sans risque d’embrasement de la rue arabe, et de gommer l’existence même de la seconde. Dans ce scénario-là, l’acte de guerre venait des USA et d’Israël, son Poucet frappeur. Mais on le voit, les choses vont plus loin.



Le « printemps arabe » a aboutit partout, en Tunisie, en Lybie, en Égypte, à donner la main aux tendances islamistes (modérées), sunnites, qui obéissent à l’Arabie Saoudite leur inspiratrice et financière. De la sorte, le puzzle arabe a été resserré autour, et sous l’étendard, de la famille wahhabite, gardienne des lieux saints, en délicatesse avec l’Islam chiite. Ainsi, en guise de combat pour la démocratie, ledit « printemps arabe » pourrait bien, au regard de l’histoire, s’avérer n’avoir été qu’une phase de mise en ordre du monde arabo-sunnite, en vue de son agression contre la branche sœur, chiite, de l’islam.

Pour contenir les rêves de puissance de l’Iran, berceau de la Perse antique, ce pourrait donc bien être une guerre régionale que l’impérialisme anglo-américain nous concocte. Les attentats qui se sont encore récemment produits en Irak, visant la communauté chiite, ont pour objet d’allumer cette guerre communautariste.



« Dual containment »

On se souvient, qu’au lendemain de la révolution islamique d’Iran, et afin d’en contenir la poussée de l’autre coté de l’Euphrate, l’impérialisme occidental (Angleterre, France, USA) avait fomenté et financée en 1981 l’horrible guerre Iran/Irak qui fit plusieurs millions de morts et dont aucun des protagonistes ne devait sortir vainqueur, le but étant de les affaiblir et de les contenir tous les deux. Aux termes de celle-ci, Saddam Hussein qui avait mal interprété les intentions de ses alliés occidentaux et arabes, voulu être payé de retour. Ils l’avaient aidé à accumuler une puissance militaire qui risquait à présent de se retourner contre leurs intérêts. Ils décidèrent donc d’un plan d’exécution, tel fut le sens de la première guerre du golfe de 1991, dont l’œuvre fut achevée par la guerre d’Irak de 2003-2012. Mais l’abaissement de l’Irak ne pouvait aller sans le sursaut relatif de l’Iran et de sa vocation de puissance régionale. L’abaissement prochain de l’Iran, inévitable du point de vu impérialiste, était donc inscrit dans ces faits. Rien à voir avec le terrorisme, la démocratie ou « la menace nucléaire », qui ne sont que de simples formules de rhétorique guerrières. Les desseins agressifs de l’occident, à l’égard de l’Iran, tiennent à la pratique de ces équilibres régionaux, héritage de la tradition « diplomatique » de la couronne britannique, que l’on appelle le « Dual containment ». Celui-ci a été souvent appliqué au continent européen, et a largement contribué à conduire, avant certes, mais surtout depuis « la Sainte-Alliance », à toutes les grandes boucheries qu’a connues l’Europe continentale, dont les première et deuxième guerres mondiales.



FI SOIT DE LA DÉMOCRATIE ET DES DROITS DE L’HOMME

Il ne se passe plus guère de bulletins d’information où l’on entende parler et pour cause, du risque prochain de « troubles en Iran ». Les fils de l’intrigue se resserrent et il apparait de plus en plus clairement, derrière la légende du printemps arabe, les discours contre les dictatures pour la démocratie et les droits de l’homme, que la seule vérité vraiment tangible c’est la réalisation des plans de domination régionale de l’impérialisme quel qu’en soit les moyens, les alliés et les coûts humains.

P.S.