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  • L’HYSTÉRIE ANTI-RN Une méthode contre-productive

    L’HYSTÉRIE ANTI-RN

    Une méthode contre-productive

    Ce serait le moment fort de l’expression démocratique. Voter serait un devoir sacré du citoyen. ……………
    Vérité déclamatoire, vision idyllique. Mais la réalité est souvent bien différente. Le choix prétendument démocratique « entre Bonnet blancs et blanc bonnet » comme l’avait formulé Jacques Duclos, n’en est pas vraiment un. Les promesses électorales qui sont faites pour ceux qui veulent y croire, selon l’apophtegme de Charles Pasqua sont des escroqueries. Le chantage au loup pour ouvrir la porte au chacal, ne sont rien autre que des formes de « braquages » du corps électoral. En vérité les Maitres manipulent et disposent du suffrage universel comme ils l’entendent, et si nécessaire ils peuvent même aller jusqu’à le violer. C’est ce qu’il firent du vote des Français qui en 2005 avaient dit non à l’adoption d’une constitution européenne. Ils s’assirent dessus avec le traité de Lisbonne en 2007.

    Alors, il est bien inquiétant et bien triste ce simple tableau de la prétendue démocratie qu’il conviendrait de défendre bec et ongle contre l’extrême droite réputée antidémocratique.

    Ceux qui souillent ainsi les règles démocratiques et abusent du suffrage universel, ne sont-ils pas précisément ceux qui creusent le trou de la République ?

    Mais bien sûr quand arrive l’heure des comptes et que leurs turpitudes révèlent leurs effets néfastes, il vous diront que ce n’est pas leur faute mais celles des critiques éclairés qui vous avez mis en garde. La température à leur sens n’est pas une cause induite de la maladie mais la faute impardonnable de ces foutus thermomètres.

    A la veille de ce scrutin des législatives anticipés des 30 juin et 7 juillet 2024, nous nous apprêtons à revivre une de ces séquences de grande braderie du suffrage universel, de tromperie du corps électoral, de trahison de la volonté populaire.

    Alors, Françaises et Français, électeurs et électrices, citoyens et citoyennes, soyez vigilants. Il sera difficile, au point où nous en sommes rendus de ne pas vous laisser embarquer dans les arnaques toujours renouvelées qu’inventent à votre intention « la politique politicienne ». Je ne peux rien pour nous, sinon un éclairage des évènements qui vous permette de rester éveillés, qui vous offre le privilège au moins de les voir venir de loin avec leurs gros sabots.

    Avec l’espérance affiché, à défaut de solution à cette étape, que cela vous permette d’en élaborer une pour la prochaine fois qu’ils recommenceront « leur cirque ».

    Depuis le scrutin présidentiel de 2002, le corps électoral Français a été pris dans un piège qui le contraint à voter « par défaut » pour ses pires ennemis.

    C’est François Mitterrand, en 1988, qui a pour la première fois élaboré ce piège électoral pour électeurs trop naïfs. A l’époque, bien qu’il ait déjà décollé électoralement, le FN était encore dans les limbes de la République. C’est de la peur du retour de la droite qu’il usa et abusa. Pour assurer sa réélection, l’homme qui depuis 86, avec le ministère Fabius faisait ouvertement déjà une politique de droite, actionna tous les portes voix et les sirènes d’alarmes de la République : « Attention la droite revient ! ». C’était le modèle.

    Puis il y eut les présidentielles de 2002. Jospin humilié, Jean Marie Le Pen, mal, mais qualifié tout de même pour le deuxième tour. Et là, plus de droite ou de gauche, plus de gaullistes communistes ou socialistes, nous sommes tous Républicains, faire front contre front. Barrer la route du danger fasciste. Barrer la route d’un danger fantasmé. Car en vérité, si monsieur Le Pen avait éventuellement amélioré son score de quelques points au deuxième tour, il était évident qu’une victoire pour lui était hors de portée. Mais de la sorte, gommant les frontières de classe, nonobstant les conflits d’intérêts contradictoires, la « Gauche » et même jusqu’à l’extrême gauche, appelèrent leurs électeurs populaires à voter sans états d’âmes pour leurs maitres et ennemis de classe.

    Conséquences. Au élections Présidentielles suivantes une large partie des électeurs traditionnels de « gauche » jugèrent qu’il était inutile d’attendre le deuxième tour pour reporter leur voix sur le candidat de la droite, autant voter Sarkozy dès le premier tour. Mettant ainsi celui-ci en tête avec une avance de 6 points sur Ségolène Royal candidate de la gauche. Le piège, avec la peur de « l’extrême droite avait donc bien fonctionné sans même qu’il eut été besoin de l’activer. Aveuglé par son ego, Sarkozy s’attribuait alors à lui tout seul les mérites de l’humiliation infligée au FN. Il avait tendance alors à se prendre pour « Saint Michel ». Le retour en force du FN en 2012 au terme de son mandat, le rappela aux réalités.

    2017, la créature des banquiers, propulsée à l’avant scène par les médias qu’ils contrôlent, ne dû son élection qu’à l’usage de ce piège électoral. Poussant la communication anti FN jusqu’à l’ignominie. Le FN n’était-ce pas le nazisme, la division « Das Reich » ? C’est ce qu’insinuait par exemple la visite de Macron à Oradour sur Glane. Mais cela n’empêcha pas tout de même la présence de Marine Le Pen au second tour.

    2022, Macron est honni d’une grande majorité de Français. Mais à nouveau, toujours grâce à ce piège éculé du danger de l’extrême droite, il parviendra pourtant à se faire réélire, avec la complicité, il faut bien le dire de Fabien Roussel secrétaire national du PCF. Comment cela fonctionne-t-il ? Plusieurs semaines avant le scrutin on fait monter la pression anti RN, les médias audiovisuels diffusent des documentaires sur la montée du nazisme, sur la Shoa, des films historiques sur le journal d’Anne Frank, etc. On anime une certaine « extrême gauche » qui organise des manifestations « anti-facistes ». Quand le Landernau a été bien excité, au deuxième tour, après avoir bien hurlé au loup, comment voulez-vous que ces gens fasse autrement que se désister, voter, appeler à voter pour Macron, pour leurs pires ennemis afin de faire barrage à Le Pen ?

    Autrement dit, la propagande hystérisée, anti Le Pen n’a d’autres fonction que de préparer les électeurs à voter pour leurs ennemis de classe. Faire mûrir les conditions de la trahison des partis de « gauche » qui n’offrent à leurs électeurs, comme perspective, que de capituler en rase campagne.

    C’est ce que nous nous apprêtons à vivre une nouvelle foi.
    Nous aurons assisté tout au « court » de cette courte campagne électorale à un débordement de "haine. Anti R haine". Alors qu’adviendra-t-il au soir du 1er tour, quand le RN, affichera un score important, que ces gens-là interpréterons comme la preuve de l’imminence du danger. Ils se désisterons dans les « triangulaires » au profit du candidat de droite ou Macroniste chaque fois qu’un candidat RN risque d’être élu. C’est d’ailleurs ce que Fabien Roussel, PCF, vient de déclarer au Figaro. Mais qu’est-ce que cela impliquera au bout du compte ? Le scellement par les urnes d’une alliance de facto entre au moins une partie de la gauche et « ensemble », ayant pour objet le sauvetage de Macron.

    Sorti des urnes aux soirs des scrutins des 30/6 et 7/7, ce scénario n’est pas le seul possible, mais c’est je crois le plus probable.

    Vous les avez entendu dire à longueur de journée que le RN et Macron c’est pareil. Mais à l’heure fatidique comme des chiens fidèles ils viendront lécher les mains de leur maitre et se coucher à ses pieds pour assurer sa garde rapprochée.

    Grace à leur appuis Macron pourra poursuivre son mandat tout en préservant la « prééminence » du Président de la République sur le parlement et le gouvernement., et entrainer ainsi la France dans une guerre désastreuse.

    Quant à la lutte de la gauche républicaine contre le RN, au-delà des imprécations et hurlements, à quoi aboutira-t-elle de la sorte ? A faire refluer, ou à minima à endiguer la progression électorale de celui-ci ? Point du tout. Cette nouvelle trahison, ces nouvelles compromissions, conduiront au contraire à un désastre plus grand. La politique ignare de « la gauche » n’est-elle pas le meilleur facteur de progression du RN ?

    Bon alors, chers amis et camarades « de goche », défoulez-vous sur le méchant Patrick. Fulminez, brisez le thermomètre. Ne lisez plus ses « torchons » Cassez Cassandre. Ça vous fera du bien et ça vous évitera de réfléchir.



    Patrick Seignon. « lavoiedessansvoix.fr » Vendredi 28 juin 2024.
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