Hier soir dimanche, précisément, sur ARTE était rediffusé le film « AMEN » de Costa Gavras. Ce film raconte, bien que de manière très partielle, l’histoire du silence de l’église, qui bien sûr savait, pendant que les usines de la mort tournaient à plein régime en Allemagne Pologne et Ukraine ?

Mais au fait, pourquoi fait-on semblant, après coup de s’indigner de la conduite de l’église, n’est-ce pas une manière ultime de défendre « tant bien que mal » l’honneur de cette institution ?

Prétendre que l'autorité morale de l’Église aurait dû ou pu mettre à jour et faire cesser le drame qui se jouait, n’est-ce pas une manière de faire oublier que l’Église n’était pas un observateur neutre mais l’alliée d’Hitler dans la grande croisade anticommuniste ? N’est-ce pas vouloir faire oublier qu’en vérité, l’antisémitisme prend racine dans la doctrine même du catholicisme ? C’est l’Église de Rome, pire, la chrétienté toute entière, qui a inventé l’antisémitisme et si je puis dire, l’a codifié. Hitler n’en fut qu’un héritier putatif. Ce n’est pas le silence » qu’il convient de reprocher à l’Église de Rome mais la collusion avérée avec le régime nazie.

Dans l’Après-midi à Paris avait eue lieu une marche dite « contre l’antisémitisme », à laquelle s’étaient joints : « Elisabeth Borne, Nicolas Sarkozy et François Hollande, mais aussi Marine Le Pen » signalait le Figaro du dimanche 12 novembre 2023.

Un peuple est massacré à Gaza. Des milliers de morts sont dénombrés dont quasiment la moitié d’enfants, des zones civiles rasées. Une manifestation monstre pour exiger l’arrêt du massacre des Palestiniens eut été de mise. Ces gens, mais où ont-ils la tête, organisent une manifestation contre l’antisémitisme. C’est insensé, c’est une honte, c’est « se foutre de la gueule du monde », c’est au prétexte des victimes d’avant-hier une insulte à celles du présent. C’est le crachat de la France sur les morts de Gaza.

L’Église a souvent plaidé l’ignorance. Mais eux, les organisateurs de cette déambulation hallucinante, eux les ministres et les responsables politiques, ; eux, tous ceux qui se sont joint à cet appel, ne pourrons pas même plaider l’ignorance. L’appel à manifester contre l’antisémitisme dans le contexte actuel, n’est qu’une tentative d’inversion des réalités. Se porter en défense des juifs victimes d’une recrudescence supposée d’actes antisémites, c’est prétendre qu’ils seraient les victimes du moment et faire échos à la douloureuse histoire de la Shoah pour justifier les actions criminelles de l’État d’Israël.

Oui, ceux- là, tous ceux qui ont pris part à cette « manifestation de la honte nationale » se sont fait les complices conscients des crimes de guerre et contre l’humanité dont le Moyen-Orient est actuellement le théâtre, et dont l’État d’Israël que d’aucun nomme parfois « l’État juif », est l’exécuteur pour la plus grande honte des juifs.
La véritable lutte contre l’antisémitisme et pour la sauvegarde de l’honneur des juifs, est celle de ces nombreux citoyens Israéliens ou juifs de part le monde qui osent manifester par dizaines de milliers (New-York) leur opposition à la politique criminelle d’Israël et revendiquer de vivre en paix, juifs et palestiniens dans une seule Palestine laïque.