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  • LE PARTI COMMUNISTE FRANÇAIS ET LE RENÉGAT ROUSSEL

    LE PARTI COMMUNISTE FRANÇAIS
    ET LE RENÉGAT ROUSSEL


    (Où VA LE PARTI COMMUNISTE SOUS LA CONDUITE DE FABIEN ROUSSEL ?)


    J’ai déjà fait cette confidence qu’ont sans doute retenu mes lecteurs les plus assidus, j’ai été dans ma jeunesse quatre années membre du P.C.F. et des jeunesses communistes. C’est par cette porte que je fis mon entrée dans la vie militante politique. Aussi est-ce avec désolation et une infinie tristesse que j’assiste à la décadence morale et politique de celui qui fut un temps « Mon Parti ».

    Donc, si je l’étrille ici sans ménagement, je vous prie de me pardonner aux raisons de cet adage qui dit « Qui aima bien châtie bien ».

    D’autant plus que je n’ignore pas qu’il reste au P.C.F., par-delà leur fidélité, peut-être excessive, des femmes et des hommes de grande qualité et dont la probité Ne saurait être mise en cause.

    J’écrivis en 1986 une plaquette intitulée « Social Bonapartisme et classe ouvrière », répertoriée à la Bibliothèque nationale mais dont la diffusion est restée très confidentielle. Déjà j’y établissais le constat de décès du P.C.F.

    Le processus de putréfaction des corps politiques est souvent bien plus long que celui des corps organiques. Si la croyance en la résurrection des morts appartient à la foi, il apparait que les corps politiques putréfiés peuvent parfois donner des avatars. Ainsi le Parti Radical Socialiste, pilier de notre troisième République, outre les vers donna de nombreuses résurgences sous la 4ème et jusque sous la 5ème République (Parti Radical Valoisien, M.R.G, P.R.G, etc…). Il en va de même pour le P.C.F.

    « P.C.F. », le sigle existe encore et cette existence peut abuser le commun des mortels peu politisé, pas les militants aguerris. Le parti communiste français est bien mort comme je l’avais annoncé dans la première moitié de la décennie 80 du siècle dernier. Ce que nous en voyons aujourd’hui ne sont que des illusions, des spectres, des avatars, des projections optiques en trompe-l’œil. Des hologrammes d’outre-tombe.

    Avec l’avènement de Fabien Roussel à sa direction, le parti « de la classe ouvrière », non plus révolutionnaire depuis longtemps, mais encore tout de même contestataire et belliqueux, le parti de Marcel Cachin et Maurice Thorez jusque à Georges Marchais, est en passe de se transformer en tout autre chose.

    Ce parti qui eut tant de mal à faire la critique du Stalinisme et du culte de la personnalité, se trouva désemparé lors de l’effondrement du mur de Berlin et de l’URSS. Brouillées déjà par sa pratique politique « démocrassouillarde » républicaine et le crétinisme parlementaire, l’attachement à l’URSS restait la seule référence qui le reliait encore à une culture politique de classe, quoique galvaudée. La disparition de celle-ci sonnait le glas de cette formation. Elle y rompait ses dernières amarres historiques. Ainsi désemparée l’épave du P.C.F. était vouée à une longue dérive vers les abysses de la perdition.

    Le fascisme, l’extrême droite sont il est vrai des ennemis jurés de la classe ouvrière, du communisme et de la révolution socialiste. Ce n’est toutefois pas aux noms de ceux-ci que le P.C.F. rejette celle qu’il identifie comme « l’extrême droite lepeniste », mais au nom du principe républicain, cette dernière étant réputée « a » ou » anti » républicaine ». Ce n’est pas au nom de la classe ouvrière non plus, mais au nom du principe démocratique qui appartient au capitalisme libéral. C’est ainsi qu’il peut, dès lors appeler son électorat, parmi lequel les travailleurs, à voter pour jacques Chirac, son adversaire politique et leur adversaire de classe. Cela se passait en 2002. Le risque d’une victoire électorale de Jean-Marie Le Pen était pourtant alors tout à fait illusoire. Cet évènement fondateur illustre on ne peut mieux la perte de repères qui affecte le .PC..F dès ce temps, et peut-être avant.

    LES MARQUEURS DE LA DÉRIVE RÉACTIONNAIRE ROUSSELIENNE DU P.C.F.

    1 - Alignement sans condition sur les positions de l’impérialisme occidental dans la question des printemps arabes.
    Le parti communiste est ici chez nous un ardent défenseur de la laïcité. La laïcité, avant celle de l’école de la République, c’est celle de « l’État ».

    Les prétendus printemps arabes animés de l’extérieur par un réseau d’ONG et de connexions internet au service des fabricants impérialistes de révolutions de couleur ou fleuries, qui ménageaient les pires monarchies réactionnaires, s’avéra bien vite n’être qu’une entreprise de déstabilisations des régimes arabes Laïques. Une agression impérialiste par l’entremise du cheval de Troie de (mouvement populaire instrumentalisés) et ne redoutant pas de faire appel à la collaboration active des pires produits de la réaction arabe que sont les sectes islamistes intégristes. Mais le parti communiste ne voulut pas voir cela. Il s’en tînt à la diabolisation des « dictateurs arabes » à la qualité de quoi avaient accédé « Ben Ali, Moubarak, Kadafi (mais pas l’Émir de Bahreïn ni les rois d’Arabie Saoudite, du Maroc ou de Jordanie), et à la juste insurrection des peuples contre ceux-ci. Les mouvements des foules, révoltées et révolutions arabes de ces années 2011 à 2016 ne furent au mieux que des soulèvements populaires instrumentalisés quand ce ne furent des provocations montées de toute pièce. Or le parti communiste émancipé de toute référence de classe, ayant oublié l’existence même de l’impérialisme et ses manigances, s’en tint à la vision simpliste des méchants dictateurs sanguinaires et des gentils peuples insurgés, manière en vérité de s’aligner sur les positions de son propre impérialisme.

    2 - Validation du piège électoral.

    Le pas décisif avait été fait en 2002. Il y avait donc moins de surprise à son renouvellement en 2017. Toujours pour « faire barrage à Le Pen », mais cette foi Marine. Fabien Roussel, mais il ne fut pas le seul dans ce que l’on nomme « la gauche », « l’extrême » voire « Révolutionnaire » ( ?) Le P.C.F. ouvertement, d’autres « en trompe-l’œil », appela à voter Macron, l’homme qui promettait les pires calamités à notre modèle social français et aux classes laborieuses.

    3 - Rejet du peuple réel.
    Le petit « Jules Pitter », parvenu au pouvoir « par effraction », la situation sociale ne tarda pas à se gâter. Ce fut, moins de deux ans après l’éruption du mouvement « Gilet-Jaunes ». Qu’était-ce que ce mouvement ? Une mobilisation populaire, au sens le plus noble du terme, qui réunissait dans cet élan toutes les catégories de la société laborieuse. Parmi celles-là certaines qui ont peu coutume de se mobiliser et de lutter. Une alliance de facto entre le monde ouvrier et salarié, les laissés pour compte, les « errémistes » et les travailleurs privés d’emploi, les petits agriculteurs, les artisans, les professions libérales, les autoentrepreneurs etc. Une aubaine historique au sens d’un parti qui fonde son action sur la mobilisation populaire. Mais foin de saisir l’aubaine, le parti communiste cracha alors sur ce mouvement voulant y voir une simple émanation de « l’extrême droite ». Il y avait là sur les ronds-points, dans les rues, le peuple véritable, tel qu’il est dans sa diversité, et d’un revers de main brutal le PCF signifiait son dédain à son égard. Le Parti communiste attaché à une imagerie doctrinale du peuple n’aimait pas le peuple réel.

    4 – Il comunismo non è piu.il partito della libertà.
    Quinquennat noir. A la crise des Gilets-jaunes succéda celle du « Covid ». C’est tout au moins ainsi que l’on a baptisé une séquence historique qui va de la fin 2019 à 2021. Ne rentrons pas ici dans la polémique sur les origines, pangolin ou pas, ou la réalité, épidémie ou pandémie, rhume ou Ebola. Évitons le débat sur la justification scientiste des mesures gouvernementales, ou sur l’énorme pactole des labos. Limitons-nous à la question des "libertés".

    Le code de la santé publique dispose que le patient qui doit être informés des avantages et inconvénients du traitement qu’on lui propose est libre de l’accepter, d’en désirer un autre voire de tout refuser. Si l’individu n’est plus libre de son corps et ne dispose plus de sa santé, si l’État en dispose à sa place, il n’y a plus de libertés du tout. Or le parti communiste, « parti du peuple et de la liberté », prôna alors la vaccination obligatoire et ne contesta pas l’instauration du passe vaccinal Le parti communiste se détourna de la lutte pour les libertés. Cette capitulation en disait long sur la régression idéologique et culturelle à l’œuvre dans cette formation. « Bandiera rossa la trionferà. Evviva il comunismo e la libertà. » Disait le vieux chant révolutionnaire italien. Oui, en ce temps le communisme et la liberté ne faisaient qu’un. Mais il faut bien l’admettre aujourd’hui, Il comunismo non è piu.il partito della libertà.

    5 – Solidarité avec la police.

    Le 19 mai 2021, des milliers de policiers manifestent devant l’Assemblée nationale : ils « réclament plus de moyens et plus de sévérité contre leurs agresseurs. La classe politique presque au complet, y compris le ministre de l’intérieur, a pris part à ce rassemblement. » (source « Le monde ».) C’est « l’Union sacré républicaine » en osmose avec sa police. Fabien Roussel en fait partie. Seule .LF.I. a refusé d’y prendre part.

    Il s’agit là d’une affaire très grave. Pour un homme de « gauche » de se solidariser ainsi avec les revendications catégorielles et la vision policière partiale des relations police/justice. Mais cela est d’autant plus grave si l’on prend en compte le contexte. Évolution du concept de légitime défense et élargissement de l’usage des armes à feu. Les tensions dans les banlieues que la présence policière et les contrôles fréquents exacerbent. Les nombreuses bavures ayant entrainé la mort de plusieurs jeunes gens voire quelques dérapages odieux, et jamais punis. La multiplication des cas d’usage des armes à feu sous prétexte de « délit de fuite ». La violente répression encore en mémoires du mouvement des gilets-jaunes avec à la clé plusieurs décès, des éborgnages et des mains arrachées ; des brutalités et des arrestations contre des syndicalistes. Des achats massifs d’équipements (chars, canons à eau, fusils L.B.D, drones, etc.), de consommables : Grenades de désencerclement, grenades assourdissantes, munitions L.B.D, etc.), qui donnent à penser que le gouvernement se prépare activement à une répression de masse. La multiplication des lois et décrets liberticides.

    Le régime se durcit, s’arme, se montre de plus en plus agressif à l’égard de sa population. C’est le temps où le secrétaire national du parti communiste se solidarise avec les policiers qui en demandent toujours plus. Le Parti de la liberté et de l’émancipation du peuple qui se solidarise avec les forces de répression du capital ? Perplexité. Le Parti de la liberté et de la libération, c’était avant. Le temps en est révolu. Le Parti de Fabien Roussel se range du côté de l’ordre capitaliste et de la répression et tient à le faire savoir en s’affichant avec le ministre de l’intérieur ce 19 mai 2021.

    6 – Dans le sillage des Jouhaux et Briand.
    Le 24 février 2022 Vladimir Poutine déclenche ce qu’il appelle « Opération Militaire Spéciale en Ukraine », en acronyme Russe « S.V.O. ». Dans la « Déclaration » de son Conseil national, 19 mars 2022, le P.C.F. » stipule :
    « En violant l’intégrité territoriale et la souveraineté, de l’Ukraine, Vladimir Poutine porte l’entière responsabilité du déclenchement de cette guerre »

    L’Histoire a-t-elle donc commencée ce 24 février fatidique ? Adieu le passé, finies les antériorités. Avant le 24 février 2022 le P.C.F. n’a-t-il rien retenu, de l’avancée des forces de l’O.T.A.N. toujours plus près des frontières de la Russie, des manigances et manœuvres des USA et de l’UE pour attirer l’Ukraine dans leur zone d’influence, du coup d’État de la place Maïdan le 23 février 2014, de l’insurrection des Républiques de Donetsk et Lougansk contre le nouveau pouvoir central de Kiev, de l’Union de la Crimée à la fédération de Russie, de l’agression du pouvoir « Kiévistes » contre les Républiques proclamées du Donbass, du non-respect des accords de Minsk. Le PCF ne veut rien voir de la provocation occidentale, en peu de mots, qui a creusées les conditions de cette guerre depuis huit ans et plus, et crée le « casus-belli ». Plus grave même, et plus horrible encore d’un point de vue moral. Le P..CF. qui appelle les salariés Français à voter pour Macron leur pire ennemi aux raisons de barrer la route à « l’extrême droite », conteste le prétexte de « dénazification » de l’Ukraine invoqué par la Russie, s’obstinant à ne voir dans la provocation de Maïdan que « la mobilisation démocratique d’un peuple « désireux de s’émanciper du joug russe »* .Le P.C.F. refuse de voir dans Maïdan un coup d’État de l’extrême droite ukrainienne, (Secteur droit, commando Azov, …)pourtant bien plus active et agressive que notre « RN » d’ici.

    Alors certes, ayant sur la base de ces attendus historiques biaisés, prononcé sa sentence sans appel contre Poutine et la Russie, le P..F, afin de se donner bonne conscience et de paraitre moins partial, évoque tout de même, mais après, l’existence de l’extrême droite ukrainienne, suggère que « la mobilisation du Maïdan n’était pas que spontanée », que l’O.T.A.N. avait poussé ses pions un peu loin etc. Mais, « force de la chose jugée » le verdict n’en subira aucun allègement. « Le grand méchant Ours » s’est Poutine, et la Russie a tous les torts.

    Sur la question de la guerre et de la paix, par-delà le discours « peace and-love » fadasse, le P.C.F. de Fabien Roussel, au seuil d’une possible troisième guerre mondiale, s’est en vérité rangé dans « l’Union sacré » avec son propre impérialisme, comme le firent en 1914 ses prédécesseurs peu reluisants, Briand et Jouhaux.

    7 - Roussel envoi l’ascenseur à Macron.
    Le quinquennat noir d’Emmanuel Macron (2017/2022) fut donc une catastrophe pour le peuple de ce pays. Voilà pourtant que celui-ci renouvelle sa candidature à la présidence en 2022. S’il est réélu, il le dit clairement, son premier acte sera la « réforme des retraites ». On aurait pu espérer que dans ces conditions « la gauche », le parti communiste, disent au moins, « s’il est réélu ce sera sans nous, sans nos voix, sans la validation de notre électorat ». Mais ils n’eurent pas même ni cette prudence ni cette pudeur. Retors Mélenchon a dit « Pas une voix pour Le Pen », manière honteuse de dire qu’il fallait assurer la réélection de Macron. Quant à Fabien Roussel, c’est sans ménagement et sans honte qu’il appela ouvertement les électeurs à porter leurs voix sur le nom du commis des banques, le pire ennemi des salariés et du peuple en général. Appeler le peuple des travailleurs, les travailleurs privés d’emplois (communément nommés chômeurs) à voter pour l’homme qui leur promettait une régression sociale sans précédent, au prétexte d’un danger prétendument plus grand. N’était-ce pas là une performance bizarre pour un prétendu parti communiste ?

    8 - Diatribe contre Adrien Quatenens
    Cette affaire d’alcôve aurait dû restée dans la sphère privée, si une âme malveillante ne s’était enquise de la faire sortir du registre des mains courantes d’un commissariat.

    Devenue publique et un tribunal saisit, Adrien Quatennens, député du Nord, fut condamné à quatre mois de prison avec sursis pour une gifle qu’il a reconnu avoir donné à son épouse, il y avait plus d’un an, dans un contexte de violence conjugale.

    La justice a parlé, la sanction est tombée. Point !... Les choses devaient en rester là. Un jugement ne s’impose pas qu’au « mis en cause », il a une valeur sociale et doit être respecté par tous.

    Mais voilà que la pression ne se relâche pas ; Voilà qu’après la déferlante médiatique et les assertions de « ses ennemis politiques naturels » de « la droite », est venue l’heure de la curée ; La meute des chiens fourbes de son propre « camp » se lâche, certains de ses alliés et « amis » politiques prennent le relais pour tenter de l’abattre politiquement.

    Fabien Roussel, Secrétaire national de la formation qui se nomme encore Parti Communiste » s’est particulièrement illustré alors comme « lyncheur numéro un ». Il a d’abord dit que" lorsqu’un député est condamné pour violence conjugale il n’avait plus sa place à l’Assemblée". Puis il en a remis une couche : « si mon fils avait fait cela je ne lui adresserai plus la parole. » et enfin : « Lorsqu’on est condamné on n’a plus rien à faire en politique. »

    Pourquoi tant d’acharnement à détruire ce garçon ? Nous avons dit précédemment comment Fabien Roussel en se portant candidat à l’élection présidentielle de 2022 avait contribué à barrer à Mélenchon la route du deuxième tour, et de la sorte, œuvré activement à la réélection d’Emmanuel Macron. C’est que Fabien Roussel considère que Mélenchon et L.F.I. « bouffent » l’espace vital de son parti. Ne voulant admettre bien sûr (il ne voudra probablement l’admettre jamais) que la perte d’audience du PCF est de la responsabilité du seul P.C.F. Qu’elle est la conséquence de ses reniements, la sanction de ses trahisons, le juste retour de sa perte d’identité, depuis quarante ans. Il cherche des responsables et croient les avoir trouvés. L.F.I, Mélenchon, lui font de l’ombre. Alors il est prêt à faire feu de tout bois pour réduire l’influence de cette formation, pour discréditer Mélenchon. Abattre Quatennens n’était-ce pas atteindre Mélenchon ? Fabien Roussel se montre ici « en tueur politique ». Prés à recourir aux procédés les plus ignobles. Persuadé de lui redonner ainsi du souffle, dans cette affaire Fabien Roussel n’aura en vérité atteint qu’un résultat celui de se déshonorer lui-même et précipiter la mémoire de son parti dans la fange.

    9 - Retraite trahison.
    Ils appelaient à voter pour le candidat dont le point d’orgue du programme était une réforme des retraites. Ne cautionnaient-ils pas ainsi déjà un peu celle-ci ? Allaient-ils quelques semaines après sa réélection assumer le risque de déstabiliser celui qu’ils présentaient comme le dernier rempart contre l’extrême droite ? Bien sûr que non ! C’était bien mal engagé pour la lutte que le peuple laborieux allait entreprendre contre la réforme Macron/Borne. Avant de l’avoir entreprise ils étaient en quelque sorte déjà trahis. Alors me direz-vous, la question des retraites relève surtout de la compétence et de l’action des syndicats. On ne peut en imputer la défaite au parti communiste. Sauf que : 1O fois à l’assemblée nationale la réforme aurait pu être rejetée. Dix fois ils manœuvrèrent pour éviter que cela soit. Certes les voix réunis de la « gauche » et du RN ne suffisaient pas au vote d’une motion de censure. Mais cette réunion si elle avait été réalisée était de nature à fissurer la majorité présidentielle. Cela avait d’ailleurs commencé. Ça tanguait fort parmi les députés du Parti républicain. Mais ils adoptèrent un attitude de « pucelle effarouchée » refusant disaient-ils de joindre leurs voix « à celle de l’extrême droite » . Refusant surtout ainsi, au détriment des intérêts du peuple, de tenter une chance de stopper cette réforme à l’Assemblée. « Mélanger ses voix à celle de l’extrême droite » ? Mais n'était-ce pas tout simplement faire s’exprimer au palais Bourbon cette majorité de français, plus de 70 %, qui vote Mélenchon Faure Roussel ou Le Pen, qui allait bientôt se manifester dans la rue ? Refuser cette voie pour stopper l’agression du pouvoir n’était-ce pas déjà la valider ?

    10 - Réforme du chômage.
    Le parti communiste on le sait a abandonné depuis longtemps la référence au concept de « dictature du prolétariat, effacé de son iconographie l’emblème pacifique du peuple laborieux, de l’alliance de l’ouvrier et du paysan, qu’était la faucille et du marteau. Renoncera-t-il aussi au rouge du drapeau de la Commune ? En l’occurrence il est vrai du rouge il a plus de motifs à présent d’en avoir au front qu’au fronton. La sortie scandaleuse de Fabien Roussel le 9 septembre 2022à la fête de l’Humanité : « Nous sommes la gauche du travail pas celles des allocs », le couvre de honte.

    Alors bien sûr moi-même j’adhère pleinement à ce concept de « la valeur travail ». La valeur travail opposé à la valeur « argent » « capital ». La valeur du travail producteur de richesse opposé à la valeur capital accapareur des richesses. Mais je refuse d’adhérer à la « valeur travail » de Fabien Roussel, opposé au secours, à la solidarité sociale nécessaire avec ceux que le système prive d’emploi ou exclu, avec ceux que leur situation personnelle physique ou mentale ou une trop longue exclusion, a rendu inapte au travail. La diatribe du secrétaire national du P.C.F. est à cet égard une tache indélébile sur ce qui constituait jusque-là la bonne conscience du parti. C’est une" banderilla" empoisonnée contre l’unité de classe des travailleurs actifs ou privé d’emploi. C’est une manière d’abonder dans le sens de ceux qui veulent rendre les chômeurs responsables du manque d’emplois. Et cela, pire encore, dans le temps précisément où le pouvoir concoctait une abominable réforme du chômage. N’était-ce pas une fois encore la manifestation d’une volonté délibérée de valider la politique du pouvoir macroniste ?

    11 - Position réactionnaire sur la question des émeutes de la jeunesse des cités
    Un jeune homme, un adolescent est « flingué à bout portant par un policier ». Les cités populaires de nos villes s’embrasent. Les mêmes qui condamnent la jeunesse des banlieues ne sont-ils pas les mêmes qui applaudirent à « la révolution tunisienne » que déclencha un évènement du même ordre. Qu’elle est la vraie différence entre les évènements de Tunis de 2011 et ceux d’en France en 2023 ? Que le peuple de chez nous, qui a pourtant mille raisons de s’insurger, contrairement au peuple tunisien, est resté impavide face à l’horreur, insensible à la douleur et à la colère de cette jeunesse. Pourquoi ? Parce qu’un sentiment contenu de rejet des population issues de l’immigration interdit la fusion des révoltes.

    Nahel est mort. Qu’importe qui il fut, qu’importe sa personnalité. Le rôle des forces de l’ordre c’est d’appréhender les fauteurs de délits et les délinquants, pas de les exécuter. Qu’est-ce donc ce pays, ce personnel politique qui se rengorgent d’avoir, sous l’impulsion de Robert Badinter abolie en 1981 la peine de mort infligée par les tribunaux et qui acquiescent à l’exécution d’un adolescent, pour des faits mineurs, sans accusation ni procès ?

    Car condamner la réaction émotive de la jeunesse plutôt que l’acte criminel du policier est une forme d’agrément.

    Les cités populaires de nos grandes villes s’embrasent. Des déprédations et des exactions ont lieu. Bien entendu ces violences ces destructions sont regrettables. - La violence populaire doit être employé à bon escient contre les vrais fauteurs de la misère sociale, pas contre le bien public, pas contre son environnement, pas contre soi-même. - Çà, c’est l’idéologie , ça c’est la théorie de la « bien "pensence" . Ce n’est pas la réalité sociale. Surtout lorsqu’aucun parti ne prend en charge la colère légitime.

    "Je me refuse à légitimer cette violence". ‘Tweete’ alors Fabien Roussel le 4 juillet. "Je me désolidarise totalement de ceux qui l'ont fait. Notre société a besoin d'ordre, de justice et de respect. C'est comme cela que nous pourrons engager une réconciliation nationale." (Source X). Et toujours guidé par son obsession de nuire à L.F.I. et à la « N.U.P.E.S. », il ajoute : "Je me désolidarise totalement des propos de Jean-Luc Mélenchon et de certains de ses députés qui ont refusé d’appeler au calme". (Source BFMTV, 4 juillet 2023.)

    Ici on le voit, le P.C.F. se revendique « Parti de l’ordre ». Le parti communiste condamne les débordements de la jeunesse n’est-ce pas une façon d’absoudre le système ? Car, qu’est-ce que la toile de fond ? Des cités dortoir invivables, sortes de ghettos de la misère sociale, une population réduite au chômage et à la précarité, une jeunesse sans avenir et sans espérance. Qui est responsable de cela ? Le système capitaliste libéral bien sûr.

    12 – Retour d’ascenseur :
    Je parti communiste, avec la candidature de Fabien Roussel à l’élection présidentielle a contribué, non pas tellement avec les voix qu’il a lui-même prises, mais par la division que cela induisait et le doute que ça instillait, à l’accession de Macron en tête du deuxième tour, lui procurant ainsi un avantage de départ sur Marine Le Pen. Un deuxième tour Macron/Mélenchon, l’espérance d’un changement paressant ainsi possible à gauche, eut probablement été beaucoup plus problématique pour la réélection de notre satrape national. Pour parfaire son « œuvre » Fabien Roussel, qui parait ne pas vouloir faire les choses à moitié, est allé jusqu’à s’autoriser un appel direct à voter Macron. Une telle persévérance était révélatrice. Le soutien de Fabien Roussel à Macron n’était pas que circonstanciel ? Il s’agissait sans nul doute d’un « deal », pour ne pas prononcer le mot « alliance », scellé entre les deux hommes. Fabien Roussel lui envoyait l’ascenseur pour aider à sa réélection et s’engageait à ne pas contester sa légitimité hasardeuse. Macron lui rendrait la politesse au moment opportun. C’est ce à quoi nous assistons à présent.

    La fête de « l’Huma », la plus grande fête de la fraternité populaire de France. Un lieu où le peuple se retrouve avec lui-même, se congratule, s’amuse, se cultive mais aussi réfléchit et débat de ses problèmes, de ses souffrances de ses espérances et de son avenir. Cette année Fabien Roussel y a invité à débattre Édouard Philippe ancien premier ministre de Macron et possible candidat du système aux élections Présidentielles de 2027. Que vient faire là, en quelque sorte en « invité d’honneur », un ponte du pouvoir, un bourreau du monde du travail ? Fabien Roussel n’est pas dans l’adversité avec le pouvoir capitaliste ultra libéral. Il est dans le partenariat. Il conçoit son parti communiste comme une pièce maitresse de l’équilibre institutionnel, comme un parti de gouvernement. L’invitation d’Édouard Philippe, l’évènement majeur de l’édition 2023 de la fête étant ce « débat » Philippe/Roussel, revêt un double sens symbolique : la reconnaissance du P.C.F. comme partenaire républicain et prétendant légitime au « trône », et l’adoubement de Fabien Roussel, qui discute d’égal à égal avec un des commis du système, dans la qualité de « présidentiable ».

    Édouard Philippe à la fête de l’Huma, l’affichage médiatique lors du voyage en Corse dans les pas « du président de la République » comme nous l’allons voir. Macron et ces amis des médias, sans lesquels lui-même ne serait qu’un de « ces riens que l’on croise dans les gares », vont aider Fabien à se forger une stature de Présidentiable et à « regonfler » son parti dans son sillage. ». Il ne fait aucun doute que « la macronie » a décidé d’enfler la grenouille. Parviendra-t-elle à en faire un bœuf ?

    Nota-bene : Un évènement désolant a de plus émaillé ce débat Roussel/Phillipe, l’intervention de Ritchie, ce jeune homme dont les médias ont fait leur coqueluche ces derniers temps. Son vidage manu-militari par le service d’ordre du Parti a jeté une ombre sur l’ouverture démocratique de celui-ci.

    13 - Parti de « l’Ordre ».
    « Une centaine d'associations, de syndicats et de partis politiques appellent à manifester le 23 septembre contre les violences policières et le racisme. Ce jeudi sur franceinfo, le leader du parti communiste Fabien Roussel a indiqué qu'il n'y participerait pas. "Je n'ai pas envie de manifester en entendant autour de moi ce slogan 'tout le monde déteste la police'. Ce n'est pas vrai et je ne partage pas ce slogan-là", a-t-il expliqué. » (source : Sujet TF1 Info)

    Soit ; Fabien Roussel était tout à fait en droit de ne pas aimer ce slogan-là, qui, il a raison est loin d’être pertinent. Tout le monde en effet ne déteste pas la police. Darmanin ne la déteste pas. Macron non plus pour les services duquel elle crève des yeux. Les maitres de ce monde ne la détestent pas pour la sécurité desquels elle veille, verbalise, appréhende, assomme, gaze, réprime, et entrave l’exercice des libertés citoyennes. De braves gens aussi l’aiment d’ailleurs il est vrai, qui ont le sentiment qu’elle les protège des incivilités et de la petite délinquance. Les partisans de « L’ORDRE » aiment toujours la police, les polices. Fabien Roussel pouvait participer à la manifestation du 23 septembre, contre les violences et débordements policiers biens réels, il n’était pas tenu de scander ce slogan qu’il ne partage pas. Celui-ci lui a en vérité servit de prétexte pour signaler aux « pouvoirs réels » et aux tenant de l’ordre » qu’il se rangeait du coté de « l’ORDRE ». Son parti communiste à lui n’est pas un parti de la subversion. C’est un parti de l’ordre.
    Mais n’était-ce pas ce qu’il avait déjà signifié le 19 mai et le 4 juillet comme nous l’avons vu ?

    Petite aparté historique. L’Allemagne des années vingt à trente était en proie à un désordre social gigantesque. C’est sur le thème du retour à l’ORDRE, que le nazisme s’est emparé des sympathies populaires.

    14 - Voyage en Corse avec Macron.
    Les 27, 28 et 29 septembre Macron faisait son GR 20 de la Résistance Corse avec Roussel collé à ses basques. Échange de « bons procédés » entre les deux compères. Emmanuel que l’on devine plus flagorneur que flatteur, caresse dans le sens du poils la mémoire résistante du Parti » et Fabien héritier putatif de celle-ci s’affiche ostensiblement avec lui. Mais on se demande en quoi cette alliance bizarre d’un satrape brutal avec un « couard servile et couché » peut-elle bien honorer la mémoire de ces femmes et hommes courageux et debout qui eurent l’audace de défier l’autorité du moment ? Je doute que la mémoire de Danièle Casanova en ait été flatté.



    Fallait-il une preuve, que l’appel de Fabien Roussel à voter Macron n’était pas seulement épisodique mais relevait d’un contrat entre les deux hommes ? Elle réside dans cette randonnée.

    15 - Alignement sur la politique internationale de l’impérialisme.
    Le parti communiste « pré-roussélien » fut de tous temps un soutien indéfectible de la cause nationale palestinienne. L’association « France Palestine » est une des nombreuses émanations du PCF. Or, dernière infamie en date, Fabien Roussel hurle avec les loups au « terrorisme » du Hamas. Encore un prétexte pour coller à la politique moyen-orientale de Macron c’est-à-dire celle de l’impérialisme américain/occidental. En stigmatisant le Hamas « organisation terroriste », l’impérialisme américain et l’ami Roussel tentent de nier son caractère « d’organisation de résistance ». Un tel positionnement n’est pas seulement anecdotique. La caractérisation du Hamas (ou quelconque autre organisation) comme organisation de résistance, ne dépend pas d’un quelconque jugement moral que l’on peut émettre. C’est une réalité factuelle, qu’elle plaise ou non. Mais le nier c’est se rallier en vérité à ceux qui à se prétexte en justifie l’écrasement, avec, inscrit en filigrane l’objectif véritable « de la solution finale » du problème palestinien.

    On le voit à cette énumération que nous venons de faire, , ça fait beaucoup. La tendance est lourde. Plus que tout autre ce dernier épisode prouve que Fabien Roussel est définitivement passé avec armes et bagages dans le camp de ses maitres capitalistes/impérialistes.

    LE PARTI COMMUNISTE FAIT SA MUE

    Mais quel est le fond, quel est le sens de tout ça ?

    Ayant abandonné depuis longtemps la stratégie communiste de subversion populaire pour se ranger à la politique de conquête d’une majorité électorale, le parti communiste français, avec l’Union de la Gauche, dès 1972, (en vérité bien avant) a remplacé sa référence de parti de la classe ouvrière en parti de la gauche » qui est un concept de politique parlementaire.

    Il est devenu ainsi un simple rouage de gestion de la société capitaliste libérale. Un parti de gouvernement. La sénilité aidant il est incapable d’en concevoir une autre. Il s’accroche à ce concept de politique majoritaire qui implique trois choses :1) une stratégie d’alliance électorale » qu’il appelle « Union de la gauche », 2) le rejet bien sûr de tous les principes fondateurs de la politique communiste, 3) des gages de fidélité et de bonne conduite à l’égard du capitalisme libéral et de ses institutions.

    S’étant brisé dans l’exercice du pouvoir entre Charybde et Scylla, le navire « La gauche » avec le PS en figure de proue a définitivement coulé en 2017, précipité au fond par la déferlante « En marche ». Le P.S. est knout. Fabien Roussel en a déduit que s’était là le créneau, la chance historique de son parti, la marque même peut-être de son destin personnel. Il se propose d’affréter un nouveau navire « La gauche III » avec cette foi le P.C.F. à la barre et Fabien Roussel en capitaine.
    Fabien Roussel aspire à la qualité de « Présidentiable » et pour cela il doit effacer Mélenchon.

    On n’est pas un Présidentiable crédible, on n’accède surtout pas au pouvoir sans au préalable avoir donné des gages de bonne conduite et de « moralité libérale » à l’aréopage, deux dizaines de pontes, de la finance et de l’industrie, les maitres véritables, et surtout aux « maitres américains » qui de l’autre côté de l’atlantique veillent à ce que leurs vassaux d’Europe ne « dérapent pas ». Ce sont ces gages que Fabien Roussel s’efforce de délivrer avec ses déclarations fracassantes et ses affichages médiatiques avec les grands serviteurs de l’ordre social existant. Il fait connaitre aux pouvoirs réels que sous l’abaya de la rhétorique (amortie) du communiste qu’il est censé être se dissimule l’eunuque servile, qu’il est en réalité. Entièrement dévoué au service de « son bon maitre » le capitalisme libéral mondialiste,

    Fabien Roussel veut ressusciter Son parti. Son parti en tant qu’appareil politique s’entend, non pas bien sûr la politique communiste. Laissons à la « Foi » la croyance dans la résurrection des morts. Les partis politiques ne ressuscitent pas. Quand ils sont morts ils disparaissent et sont remplacés par d’autres. Avec les cendres du PCF Fabien qui probablement se prend pour le maitre du Phénix veut faire renaitre UN PARTI, le sien, le parti godillot du candidat Roussel à la Présidence de la république. Y parviendra-t-il ? C’est peu probable. Mais avec l’aide des pouvoirs et la complicité des médias, vous avez vu la place que ceux-ci lui font déjà, ce n’est pas totalement impossible. C’est avec l’appui des commis du capital et de leurs médias que Fabien Roussel entend requinquer son parti en flattant les bas réflexes populistes et les sentiments les plus réactionnaires d'une partie de la population.

    Hypothèse d’école, faisons comme si son plan réussissait. Le « Parti » renait de ses cendres.
    Oui, mais quel parti ?
    L’appareil, pas le « parti de la classe ouvrière ».
    Quand bien même il en conserverait le sigle ce ne serait plus le PCF mais un avatar. S’obstineraient-ils à l’appeler « communiste » ce ne serait que mieux injurier l’idéal communiste.
    Qu’à cela ne tienne, s’ils y tiennent.

    Je l’ai dit. Je sais qu’il reste dans ce qui reste du « Parti Communiste Français » des femmes et des hommes honorables, véritablement attachés à l’idéal et aux valeurs communistes. Qu’ils s’insurgent ! Qu’ils stoppent cette trajectoire mortifère. A défaut, au terme de cet itinéraire « doriotiste », l’ancien parti communiste mériterait plus justement l’appellation honteuse de : « Parti National Communiste »


    Patrick Seignon. « lavoiedessansvoix.fr ». Lundi 26 septembre 2023. (Publié le dimanche 5 novembre 2023.)
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