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  • MEORICIDE. Le parlement français prostitue l’Histoire.

    MEMORICIDE.

    Le parlement français prostitue l’Histoire
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    En 1932/33, dans ce qui était alors l’URSS, eut lieu une famine qui fit de nombreuses victimes. Nous n’épiloguerons pas sur les chiffres de celles-ci, très variables selon les sources, comme à chaque fois, chacun voulant les minimiser ou les exagérer à l’aune de son propre éclairage historique et de son positionnement dans l’Histoire. Il y eut toutefois semble-t-il plusieurs millions de victimes.

    Cette famine toucha cruellement plusieurs régions du sud de l’URSS jusqu’au Kazakhstan, et particulièrement l’Ukraine. La mémoire nationaliste ukrainienne en a conservé le souvenir sous le nom de « holodomor ».

    Qu’elles étaient les causes de cette famine. Multiples semble-t-il ?

    Mais une de ses causes principales, en fut sans nul doute, les réactions de résistance des « Koulaks » paysans riches à la décision du Parti communiste sous la direction de Joseph Staline de procéder à la collectivisation forcée des terres.

    Petit rappel Historique, le « décret sur la terre », qui la donna en jouissance à ceux qui la travaille, acte fondateur de la révolution, fut le 2ème décret du congrès des soviets le 26 octobre 1917. En 1921, après ce que l’on avait appelé le « communisme de guerre » du temps de la guerre civile, l’URSS sous l’impulsion de Lénine adopta une politique économique nouvelle nommée la « NEP » qui s’ouvrait à « l’initiative privée » et à une part de développement capitaliste. Le mot d’ordre, en direction de la paysannerie était : « enrichissez-vous". Effectivement une couche de paysans propriétaires, prospéra, que l’on appelait « les Koulaks » (Appellation antérieure à la révolution qui désignait les paysans riches).

    Or, en 1933 Staline, jugeant que cette couche sociale menaçait l’équilibre du régime et persuadé sans doute que la collectivisation était économiquement supérieure en efficacité à l’émiettement de la propriété, initiait un tournant à 180 degrés en décrétant la collectivisation forcée de la terre. Les paysans riches menacés d’être dépossédés adoptèrent pour protester une attitude de boycott.

    Le PCUS et Staline, du fait de leurs politique brutale, eurent sans nul doute de grands torts dans cette affaire, qui justifient que le jugement de l’Histoire les accable. Mais serait-il juste d’absoudre pour autant les Koulaks qui refusèrent d’ensemencer les terres et procédèrent à l’abattage du bétail au mépris de la sécurité alimentaire du pays ?

    La famine s’en suivit. Staline avait eu tort d’imposer la collectivisation forcée de la terre ; Mais les Koulaks en eurent un aussi grand, qui pour la défense de leurs intérêts particuliers prirent la responsabilité de priver la population des ressources alimentaires de base.

    Quoiqu’il en soi, aucun des protagonistes n’avait intentionnellement provoqué la famine et au demeurant celle-ci ne toucha pas que l’Ukraine, mais tout le sud de l’URSS. Il semblerait de plus que les conditions climatiques de l’année 1932 précédente, aient eu aussi une large part à cette catastrophe. Staline voulait collectiviser les terres, son intention, fût-elle une erreur, était de rendre plus efficace l’agriculture soviétique non pas d’exterminer la population. Les Koulaks défendaient la propriété de la terre qui avait été un des acquis de la révolution. Eux non plus n’eurent pas la moindre intention de provoquer la famine. Brutalité de la politique de Staline, voire « irresponsabilité » « faute grave » et je ne sais quoi encore. Irréflexion, folie ou égoïsme » des Koulaks. Mais pas le moindre dessein criminel, pas la moindre intention de nuire à la population. Là où l’intentionnel n’est pas la qualification de « Génocide »(2) n’est pas formé. Prétendre le contraire est donc une insulte aux protagonistes, une instrumentalisation de l’Histoire et un crime contre la mémoire.

    C’est pourtant ce qui vient de se produire en France. C’est ce dont vient de se rendre coupable, au nom de la France, en votre nom, au nom du peuple de France, le parlement de notre pays qui le mardi 28 mars 2023, par 168 voix contre 2 à adopté une résolution par laquelle il qualifie « l’Holodomor » de « Génocide ». (1)

    Il s’agit là d’une insulte faite au bon sens et à l’Histoire, mais aussi à nous même, qui n’avons pas été consulté mais que le parlement par sa nature associe à cette ignominie.

    Question préliminaire : Comment 168 députés sur 577 soit …% de la représentation nationale peuvent-ils avoir l’outrecuidance de s’arroger ainsi le droit d’insulter à la fois : l’Histoire, la mémoire, la Russie, La France, son Assemblée Nationale, ses institutions et le peuple Français au nom duquel ils prétendent parler ?

    Mais n’est-ce pas aussi insulter l’Ukraine elle-même à laquelle ces faussaires prétendent rendre justice que de soudoyer ainsi la réalité prétendument pour la servir ? Des méthodes fallacieuses de justification ne donnent-elles pas à subodorer la mauvaise intention des plaidants voire la mauvaise cause des plaignants.

    Or, que l’on y songe…Les 168 députés Français qui ont voté cette résolution ne se sont-ils pas couverts eux-mêmes de fange ? C’est une bien petite chose, et bien crasse en effet, que de vouloir « révéler l’Histoire » à travers une grille de lecture que ne renierait pas Goebbels.

    L’ignorance seule pourrait-être invoqué pour excuser la commission d’une telle malversation, à ceci près que l’ignorance n’est jamais une excuse à ceux qui légifèrent. Car plus que « révisionnisme historique », plus que distorsion des faits et mensonge, cet acte parlementaire est « un crime ». Délibéré, intentionnel, froidement accompli contre la mémoire et l’Histoire. Crime d’autant plus répugnant qu’il s’agi rien moins chacun l’a compris, que d’une manipulation hideuse de « propagande ».

    Crime, n’est pas trop dire. Quand l’ignominie de la propagande de guerre va ainsi jusqu’à réécrire l’histoire, elle acquiert en effet le statut de « crime contre la mémoire Humaine. (Mémoricide)

    Crime donc médité et prémédité. Il s’est agi d’injurier tout exprès la Russie et de victimiser l’Ukraine nationaliste au détriment de la vérité historique afin d’écrire « un roman national ukrainien » au service exclusif de propagande de guerre. Non pas tellement la propagande de ce pauvre pays martyrisé, vassalisé sous le « talon de fer » de l’oncle Sam, et otage d’une guerre qui n’est pas la sienne, mais celle de ses maitres occidentaux qui ont besoin de justifier leur agressivité contre la Russie, et de s’attacher le peuple ukrainien comme chair à canons.

    La propagande de guerre s’est avisée ici d’instrumentaliser l’Histoire et la mémoire à son profit. Le parlement français s’est mû en « souteneur » d’une Clio prostituée.(2)

    Nous ne devons dès lors à notre parlement et à ses résolutions, que le genre de considération méprisante que l’on accorde aux proxénètes.



    Patrick Seignon. « lavoiedessansvoix.fr ». Vendredi 7 avril 2023.

    Notes :

    1 - Un génocide, dans son acception la plus répandue aujourd'hui dans la communauté académique, est un crime consistant en l'élimination concrète intentionnelle,
    2 - Muse de l'Histoire dans la mythologie grecque;
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