II – LA TOILE DE FOND.
Le premier des mensonges, la première des méthodes de la « propagande », c’est la « simplification »
Voilà ce que l’on entend ici en France et dans tout l’espace occidental :« La Russie a commencé cette guerre en Ukraine le 24 février 2022 sans raison apparente autre que des convoitises territoriales. Si on laisse faire Poutine aujourd’hui, comme on laissa faire Hitler aux sudètes puis en Pologne, il poussera ses prétentions plus loin, voudra reprendre tout « l’espace post-soviétique ». C’est pourquoi il faut le stopper, là, tout de suite, en Ukraine. C’est pourquoi Il est impossible de négocier. L’escalade militaire est la seule option possible.
ET BIEN NON ! la guerre actuelle en Ukraine n’a pas commencé le 24 février2022 mais le 23 février 2014 lorsque le Président Piotr Ianoukévitch, régulièrement élu selon l’avis unanime des observateurs internationaux a dut fuir son pays chassé par des manifestants armés. Alors certes l’évènement fut pudiquement baptisé « Révolution » du Maïdan. « RÉVOLUTION PENSEZ UN PEU ? Depuis quand les gouvernements européens et américains soutiennent-ils des révolutions ? essayez d’en faire une de révolution pour renverser l’un de ceux-ci et vous serez vite édifiés. Vous verrez comment ses sauvages aiment les révolutions, sinon défaites et les révolutionnaires morts. Cette simple réflexion révèle l’insolence du mensonge qui consista alors a nommer révolution ce qui n’était en vérité qu’un coup d’État de la pire espèce fomenté et soutenu par les USA et l’UE et exécuté par les nervis des groupes néonazis ukrainiens.
PETIT APARTE. On se souvient des cris d’orfraie de toute la classe politique européenne, contre l’ascension politique du FPÖ le parti, « populiste » disaient-ils, ou « d’extrême droite », de Jorg Haider en Autriche à la fin de la décennie 90. En 2000, pour protester contre la formation d’un gouvernement de coalition « ÖVP (conservateurs) et FPÖ (extrême droite). » dans lequel ce dernier parti obtenait cinq portefeuilles très importants, « les 14 partenaires de Vienne au sein de l'Union, » allèrent jusqu’à « isoler ce pays du reste de l'Europe en décidant de couper tout contact politique bilatéral officiel avec le gouvernement, de ne pas soutenir les candidats autrichiens dans les organisations internationales et de ne recevoir les ambassadeurs autrichiens qu'au niveau technique. » (Les Echos » février 2000) Il en alla de même plus récemment (2006/2017) avec l’ascension politique du Parti pour la liberté (PVV) de Geert Wilders aux Pays-Bas. (« Toute l’Europe ») Tous les médias européens unanimes vilipendaient alors une pareille infamie. Il paraissait que ce serait une honte pour la France et une catastrophe pour son économie si Marine Le Pen était élue à la Présidence de la République. Elle et son parti sont diabolisé et c’est à ce subterfuge que Macron doit ses deux élections bancales (contestables même) de 2012 et 2017.
La participation au pouvoir d’un parti qualifié « extrême droite » était alors, semble-t-il, une honte inacceptable et même un motif rédhibitoire pour l’Europe (démocratique).
Mais paradoxe (1) Ce sont pourtant les mêmes qui ont soutenu sans état d’âme les putschistes ukrainiens de Maïdan lesquels s’affichaient ouvertement avec des croix gammées et des saluts nazis, qui se réclament de l’héritage de Stépan Bandera, dont Viktor Iouchtchenko, alors président du pays fit officiellement « un héros de l’Ukraine » en janvier 2010.
Bandera le sulfureux. Il faut nous arrêter quelques instants sur la personnalité de cet homme dont l’Ukraine contemporaine a fait un héros et auxquels se réfèrent les groupes activistes qui firent le coup de feu de la place Maïdan en 2014. L’Ukraine était alors une République socialiste soviétique partie prenante de l’URSS. Bandera était un Nationaliste Ukrainien ‘(Galicien en vérité) qui luttait pour l’indépendance de l’Ukraine, contre l’URSS. Les hordes Hitlérienne en Marche » en 1941 pour l’opération « Barbarossa » de destruction de l’URSS, envahissant l’Ukraine, furent accueillie à bras ouverts, comme des libérateurs, par les nationalistes ukrainiens. Ceux-ci collaborèrent activement avec le régime nazi, au point de former une « 14ème division SS ukrainienne nommée « Galicie. » et prendre une large part à ce que l’on appelle à présent « la Shoa par balles », l’extermination des juifs et des communistes ukrainiens
Fini donc les « grands principes » et les fausses pudeurs dont l’Europe se parait, les « fascistes », ou prétendus tels, indésirables en Autriche aux Pays bas ou en France, sont devenus tout à coup acceptables en Ukraine.
« La fin justifie les moyens ». Ils ne les ont pas vu. Ils ferment les yeux. Ils veulent arracher l’Ukraine à l’influence Russe, comment mieux s’y prendre qu’en poussant au pouvoir les pires RUSSOPHOBES QUI SOIT ? Telle est l’explication de cette cécité de circonstance.
Mais il y avait deux os.
Le premier : Cette accession de l’extrême droite russophobe au pouvoir en Ukraine ouvrait la voie à une adhésion prochaine de celle-ci à l’U.E. et son intégration à l’O.T.A.N. Si cela se faisait la Crimée, possession de l’Empire russe puis de l’URSS depuis passerait dans l’escarcelle de l’O.I.A.N. et avec elle le contrôle de la mer Noire.
Le second : A l’Est de l’Ukraine la population est archi majoritairement russophone et russophile. (2) Et c’est au demeurant la région la plus industrielle du pays, c’est dire aussi la plus ouvrière, attachée à la Russie par l’histoire même de la Révolution (1917-1924) et de la formation de l’URSS dont elle fut l’une des RSS associées depuis 1922 et durant soixante-dix ans.
21/2/2022. P.S.
(1) Les manifestations de l'EuroMaïdan, fin 2013, début 2014 dégénèrent en affrontement armé entre manifestants et policiers. Les groupes d'extrême droites ukrainiens (néonazis:" Svoboda", "Secteur droit", "Bataillon Azov") sont à la manœuvre. Se sont eux qui soutenus pas les USA vont provoquer le départ du Président Ianoukévitch démocratiquement élu et régenter la formation d'un nouveau gouvernement d'ultradroite-pro européen, sans procéder à de nouvelles élections.