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  • PETITE CHRONIQUE DE LA DECADENCE INTELLECTUELLE (A l’adresse de Mr jacques Pezet et ses semblables.)

    PETITE CHRONIQUE DE LA DÉCADENCE INTELLECTUELLE
    (A l’adresse de Mr jacques Pezet et ses semblables.)


    Dans « le manifeste du parti communiste », en 1848, Karl Marx et Friedrich Engels écrivaient déjà… « La bourgeoisie a dépouillé de leur auréole toutes les activités qui passaient jusque-là pour vénérables et qu’on considérait avec un saint respect. Le médecin, le juriste, le prêtre, le poète, le savant, elle en a fait des salariés à ses gages. ». Le journaliste bien sûr aussi. Or il existait encore à l’époque une presse d’opinion, indépendante, en lien avec les partis politiques. En France, à la libération, en 1945, sous l’impulsion du CNR il y eut un « fleurissement » de titres de la presse écrite, de nombreux journaux indépendants. Mais les médias audiovisuels ont pris le dessus. Les gens pas tous certes, mais un grand nombre, se sont désintéressés de la lecture lui préférant la facilité du « gavage médiatique » pré digéré. Les titres de la presse écrite ont disparus comme neige au soleil. Quelques-uns subsistent ou surnagent presque tous devenus la propriété de Magnas de la presse, de quelques grands groupes financiers ou de banques. Ce fut le cas de Libération » disparu puis ressuscité en 1969 par Jean-Paul Sartre et vendu depuis, corps et âme à De Rothschild.

    Le bon critère pour être journaliste ce n’est plus la culture générale l’ouverture d’esprit ou le sens critique, c’est la docilité et l’obéissance. Jamais l’observation du manifeste de 1848 n’avait été aussi vraie qu’à présent.

    On ne forme pas des intellectuels brillants et critiques de cette manière-là. L’argent, le mercantilisme, la vénalité, sont des matériaux qui « bouffe » l’oxygène de l’intelligence et éteignent les lumières de l’esprit.

    Certains s’étonnent parfois de la médiocrité actuelle des interférences de « l’intelligentsia » dans la vie publique. Il n’y a rien d’étonnant pourtant à cela. La mondialisation et « la pensée impérialiste unique » ont provoqué une régression intellectuelle, la perte même du « libre arbitre ». Il y a belle lurette que la France des philosophes ne produit plus de « lumières », ceux d’à présent sont plutôt crépusculaires.

    Et bien sûr il ne saurait en aller autrement des journalistes simples scribes au service d’un patron.

    Voyez plutôt cet exemple édifiant :

    Non, Montesquieu n’a pas écrit : «Il faut condamner celui qui fait la guerre, mais plus encore celui qui l’a rendue inévitable»(*)
    S’indigne Jacques Pezet journaliste dans « Libération » (*)


    Et de poursuivre :

    « Brandie par les poutinophiles comme caution intellectuelle pour défendre l’invasion, cette année, de l’Ukraine par la Russie, la phrase prêtée à Montesquieu n’est pas de lui mais d’un historien du XVIIIe siècle, qui justifiait la guerre franco-autrichienne de 1 792. »

    Les opposants à l’obligation vaccinale covid et au passe sanitaire ; « anti-vax » « complotistes » et voilà déjà les contestataires de la propagande guerrière occidentale boulés dans les cordes avec l’épithète sensée être infamante de « Poutinophile ». Le « poutinophile » étant je suppose « l’imbécile » qui gobe la propagande de guerre russe. Cela est tout au moins le point de vue des « imbéciles américanophiles » qui se croient plus intelligents d’avoir ingurgité une overdose de propagande de guerre otanesque.

    Ce genre d’insultes n’apportent rien à la réflexion. Elles ont pour objet de finir le débat avant de l’avoir commencé. Drôle de préambule pour des « Intellectuels » dont la pensée théoriquement commande l’écoute de l’autre et un sens aigu du discernement.

    Toutefois l’essentiel n’est pas là.

    « Les véritables responsables des guerres ne sont pas ceux qui les font mais ceux qui les ont rendues inévitables. »

    Cette phrase est superbe. Rondement tournée et d’une profondeur incontestable. Elle fait écho à cette autre qui dit que « les guerres sont faites par des gens qui s’entretuent sans se connaitre au profit d’autres qui se connaissent mais ne s’entretuent pas. ».

    Cette phrase est superbe. Rondement tournée et d’une profondeur incontestable. Elle mériterait que notre journaliste s’y attarde. En explique le sens profond et la portée philosophique, je ne sais quoi encore. L’exégèse est l’attribue des intellectuels professionnels », pas des autodidactes de mon espèce.

    Mais Jacques Pezet, lui s’acharne, longuement à nous démontrer qu’elle n’est pas de Montesquieu la phrase que de méchants poutinophiles voudraient s’accaparer à titre de « caution » intellectuelle. Elle serait d’un historien du 18ème siècle, probablement exécrable lui aussi puisqu’il voulait justifier la guerre franco-allemande de 1870. A moins que ce ne soit une invention de Napoléon III ?

    Vous remarquerez au passage, que cette citation que l’on croyait censée, voire même intelligente et avisée, a été rétrogradée par notre « scribouillard » au rang de simple « slogan » de la propagande belliciste, bonne à tous les temps et à toutes les guerres.

    Ses efforts sont vains, son texte aussi inutile que désuet. En se prêtant à cet exercice futile Jacques Pezet ne parvient qu’à se ranger au nombre, faramineux de nos jours, des intellectuels décadents.

    Qu’est-ce donc qu’on en a véritablement à fiche que cette citation soit de qui elle veut ? Cette phrase est superbe. Rondement tournée et d’une profondeur incontestable. Voilà-t-il pas l’essentiel ? Qu’est-ce que cela enlève vraiment à son sens et à sa profondeur si elle n’est pas de Montesquieu ? Serait-elle l’œuvre d’un ivrogne répertoriée dans les « Brèves de comptoirs » de Jean-Marie Gourio, elle n’en aurait pas moins de valeur.

    Voilà un vrai sujet de dissertation. S’il possède encore quelques neurones opérants il me serait agréable que Monsieur Jacques Pezet s’efforce d’y consacrer un peu de son temps.

    Ne vous astreignez pas messieurs les intellectuels à disserter sur la forme, le style ou l’authenticité des textes, cela est du ressort des seules « têtes bien remplies », mais interrogez-vous, interrogez-nous sur le fond des choses qui est du ressort des « têtes bien faites ».


    Patrick Seignon. « lavoiedessansvoix.fr » . Vendredi 17 février 2023.

    (*)par Jacques Pezet
    publié le 23 octobre 2022 à 19h37
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