
Le jeudi 19 janvier quand des millions de français manifestaient contre la « Réforme des retraites » dont il est le porteur, Emmanuel Macron s’en était allé à Barcelone. Une manière d’afficher une nouvelle fois, à l’égard de ses concitoyens le mépris et l’arrogance qui sont sa marque de fabrique : « Manifestaient toujours, je n’en ai rien à battre ».
Croyez-vous qu’il s’agi là d’une simple interprétation de sa posture qui n’engagerait que l’auteur de ces lignes ? Que nenni ! C’est plus qu’une interprétation, c’est la mise au clair de la réalité. Véran, son ministre chéri tout aussi cynique que lui le confirme sans vergogne lorsqu’il déclare que :« Le nombre des manifestant n’y fera rien. » (………) Et lui-même lorsqu’il affirme depuis Barcelone, répondant aux questions d’un journaliste, alors que le projet n’a pas encore fait l’objet de débats au parlement : « La réforme des retraites a été "démocratiquement présentée, validée" A défaut du débat parlementaire qui n’a pas encore eut lieu, sur quels critères macron se croit-ainsi justifié à prétendre que « la réforme des retraites a été démocratiquement présentée, validée » ? (pardon, pour édicter les mensonges les plus odieux macron il est vrai n’a jamais eu besoin de la moindre justification).
« Il faut que les choses soient dites au moment où les choix démocratiques sont faits. Et à l'élection présidentielle qui s'est tenue somme toute il n'y a que quelques mois, et aux élections législatives qui ne se sont tenues y compris qu'il y a quelques mois, les choses ont été dites clairement », Autrement dit : « le moment des choix démocratiques » ce serait l’élection présidentielle prolongé par les élections législatives au-delà de quoi il n’y aurait plus qu’à acquiescer. « Là les choses sont dites » après on la ferme. Le parlement n’a pour rôle dès lors que de peaufiner, « enrichir », avaliser, le projet présidentiel ; Quant aux français ils peuvent toujours manifester si bon leur semble, à la condition expresse toutefois de ne pas trop « foutre la merde » (Sinon attention aux LBD) « je n’en ai rien à cirer ». Voilà ainsi résumée toute la conception macronienne de la vie démocratique d’une grande nation.
C’est une escroquerie morale et politique.
Macron est un escroc.
Bien me direz-vous, mais il n’était point besoin d’attendre cette « sortie » de Barcelone pour savoir cela. Deux fois élu à la présidence de la république il l’a été deux fois avec des méthodes de faussaire.
Soit ! Mais allons plus loin encore. Emmanuel macron a été en vérité élu par moins de 30% des français. Seul 30 pour cent environ des français ont donc clairement validé le choix de cet homme pour veiller au destin de notre République. Or, parmi ceux-là il y en a au demeurant qui lui ont donné leur suffrage, certe en toute clarté, mais non pas pour « valider » son « programme » et encore moins son projet de nouvelle (contre) réforme des retraites, mais par rejet de Marine Le Pen.
Pire encore : en quoi, et depuis quand, quelques mots ou lignes dans un programme électoral constituent-ils un « projet clair » et exhaustif sur lequel les français pourraient se prononcer en connaissance de cause ?
Escroc ? Oui mais aussi menteur et renégat. Ces diverses « aptitudes » vont ensemble me direz-vous, elles sont même indissociables. Cet escroc n’avait-il pas dit qu’il ne reviendrait pas sur l’âge de départ à la retraite ? Remarquez, peut-être pas. Peut-être n’a-t-il pas menti sur ce point. Je ne reviendrais pas sur l’âge de départ à la retraite : vous avez crû entendre qu’il ne le prolongerait pas, mais lui voulait peut-être dire qu’il « ne reviendrait » pas en arrière, à la retraite à soixante ans. Le langage présente parfois de ces ambiguïtés !
Macron veut passer son projet de réforme des retraites en force, en dépit de toutes les règles démocratiques. « En dépit des règles démocratiques » avons-nous écrit, non pas des règles constitutionnelles. Il a en effet dégoté une astuce que personne en soixante ans d’existence de la 5me République (Celle du « Coup d’Etat permanent) n’avait encore osé utiliser ; Il s’agit de l’article 47-1., dont nous allons entendre beaucoup parler dans les jours à venir. Mais dès lors que le chef de l’Etat recours à des méthodes « putschiste. » qui annulent la vie démocratique, les français ne sont-ils pas autorisés à s’émanciper des préjugés démocratiques et s’opposer à ce « coup de force » de toutes leurs énergies et par tous les moyens ?
D’ailleurs aucune règle démocratique n’est habilitée à justifier « un braquage » contre une partie (majoritaire ou pas) de la population. Si au coin d’une rue une bande de petits truands veulent vous faire les poches, ils sont six, vous êtes seuls, ils ont certes avec eux la raison de la force à laquelle vous vous rendrez peut-être, mais peuvent-ils au prétexte qu’ils sont six et que vous êtes seuls arguer de leur droit démocratique à vous spolier ? aucune règle ni argutie démocratique n’est de nature à justifier la spoliation d’une partie de la population fut-telle minoritaire. Les acquis sociaux relèvent du « contrat social » et les termes d’un contrat doivent être respectés par les « parties ». Le « CONTRAT » ne relève pas de la démocratie ni de la règle majoritaire.
Patrick Seignon. "lavoiedessansvoix.fr". Lundi 23 janvier 2923.