C’est par l’obstruction que les députés de la majorité présidentielle ont bloqué une loi sur la réintégration des soignants suspendus lors de l’examen de celle-ci dans "la niche parlementaire" de L.F.I. il y a deux semaine (24 novembre 2022).
Le même texte ou un texte équivalent doit être à nouveau soumis aux députés lors de la « niche parlementaire » du RN le 12 janvier 2023.
Or voilà qu’une cabale est apparue, alimentée par les députés « macronistes » et amplifiée par certains de la "Nupes" (non L.F.I.) Socialistes et communistes, dénonçant la collusion de fait voire « une entente » entre L.F.I. et le R.N. Selon leur langage vénéneux : entre l’extrême droite la gauche et l’extrême gauche.
Il y aurait selon ses directeurs autoproclamés de la « morale politique » une incompatibilité totale et même un « crime contre celle-ci. » à un tel rapprochement qu’il soit concerté ou de facto.
La vérité c’est surtout que ces gens qui ont collé comme des petits soldats bien disciplinés aux injonctions sanitaires du gouvernement craignent un juste retour de bâton. C’est pourquoi ils font corps avec la bande à macron pour barrer la route à toute remise en question de cette politique qui pourrait ouvrir la voie à leur mise en accusation. Ils refusent d’ouvrir la moindre brèche dans la digue de leur déni de peur que la digue toute entière ne soit emportée par le vent de l’Histoire.
OUI ! Un problème de « moralité politique » serait posé mais dans le cas seulement ou une telle convergence aurait lieu sur des propositions et idées spécifiques caractérisant l’extrême droite, ce qui n’est pas le cas de la question de la réintégration des soignants suspendus.
NON ! Il n’y a pas la moindre incompatibilité politique ni morale à une convergence de l’action parlementaire des députés L.F.I. et R.N. lorsqu’il s’agit de défendre une cause juste sous tout rapports ce qui est le cas de la question de la réintégration des soignants suspendus.
La déliquescence « morale » elle est dans cette question, comme dans bien d’autres actuellement, du côté de ce qu’il est convenu d’appeler « la majorité présidentielle » et de ses renforts de circonstances socialistes communistes ou écologistes. Ces gens disposés à toutes les manœuvres dilatoires, à toutes les compositions et compromissions pour empêcher que justice soit rendu à des personnels qui ont été interdits d’exercer leur métier et privés de revenus en dépits des règles du droit du travail et même des droits humains élémentaires.
La déliquescence « morale » en politique elle est du côté de ceux-là qui font feu de tout bois pour s’opposer à la réintégration de plusieurs milliers de soignants dans un système de santé au bord de l’effondrement à cause précisément du manque de personnel.
La déliquescence « morale » elle appartient à ceux qui refusent d’apporter le soulagement que serait le retour de leurs collègues à des personnels en souffrance à cause de la surcharge de travail.
La déliquescence morale » elle est la caractéristique de ceux qui s’obstinent à entretenir une discrimination indigne en contradiction avec la déontologie médicale et la garantie des libertés publiques élémentaires.
La déliquescence morale » elle est la souillure de ceux qui se prétendent les représentants, voire même les défenseurs, du peuple, des petites gens, des salariés ; ceux qui s’en réfèrent à la « classe ouvrière », se proclament même parfois « parti de la classe ouvrière » et font chorus avec la majorité présidentielle porteuse des pires attaques contre les acquis sociaux.
Elle est l’infamie de ceux qui participent à prolonger cette division, cette plaie purulente, dans les rangs des personnels de santé qui auraient bien besoin pourtant de retrouver leur unité et leur cohésion afin de s’opposer efficacement au délabrement programmé de l’hôpital public.
Alors je m’adresse à tous les députés L.F.I. et R.N, et même à tous ceux qui n’ont pas perdu la « boussole » du sens moral et de la justice sociale : La réintégration avec réparation de tous les personnels soignants suspendus au motif qu’ils ont exercé leur liberté de refuser un traitement médical, est une cause juste et votre devoir est de la faire aboutir par tous les moyens en votre possession. La convergence circonstancielle qui en résulte n’a rien d’infamant, au contraire. Votre capacité à faire fi des sarcasmes et insultes de ceux que la bêtise et l’amoralisme politique rend ignares, ne fera que vous honorer et vous grandir et redonnera un peu de crédit et de lustre à l’action parlementaire décrédibilisées à coup de 49-3 ;
Patrick Seignon. « lavoiedessansvoix.fr ». Jeudi 8 décembre 2022.