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  • PÉRORAISON N’EST POINT RAISON

    PÉRORAISON N’EST POINT RAISON


    Cela a commencé aux lendemains de la séquence des élections présidentielles quand Jean-luc Mélenchon a demandé aux français de l’élire Premier ministre ; Il n’y a pas en France d’élection du Premier ministre. Alors oui je sais, ses amis nous ont expliqué que Jean-Luc faisait un « coup de de maitre com. » ; Il ne fait aucun doute que le résultat des élections législatives, désastreux pour la « majorité présidentielle », les a confortés dans leur délire. Ils en sont probablement plus persuadés que jamais c’est à ce coup de « génie » que l’on doit d’avoir donné une « déculottée » au parti du président. Pourtant le RN dont le chef de file, Marine Le Pen, n’a pas souhaité qu’on « l’Elyse Première-ministrère » a réalisé un score équivalent à celui de LFI. Comprenne qui pourra. (On peut aussi pour tenter de comprendre s’en rapporter à mon article « C’est quoi l’évènement ? - 21/6/2022)

    La défaite à l’élection Présidentielle aurait-elle altéré sa raison, fait perdre le bon sens à Jean-Luc Mélenchon ? Voilà qu’il twittes à présent :
    « Aujourd'hui, il n'y a pas d'autre réalité que celle-ci : l'exécutif est faible mais l'Assemblée nationale est forte.
    La Première ministre doit se présenter devant l'Assemblée nationale et obtenir un vote de confiance. Si elle ne l'a pas, elle devra démissionner.
    »

    Où a-t-il vu Jean-Luc Mélenchon qu’aucune Assemblée Nationale de la 5ème République, simple voile démocratique d’une réalité monarchiste, puisse être forte ? Cela n’est en tout cas pas dans la constitution qui assure la totale hégémonie à l’exécutif. C’est le Président qui nomme le Premier ministre et c’est lui qui accepte sa démission ou le congédie à sa guise. Encore une fois Jean-Luc Mélenchon se trompe d’époque et de République.

    Il est certes indéniable que les circonstances qui ont présidées à la réélection de Macron n’ont pas accru sa légitimité. Mais les circonstances n’étaient t’elles pas équivalentes en 2017 ? Macron aura été à deux reprises élu par la foi d’un suffrage extorqué aux français. Sa légitimité n’a jamais manqué d’être contestable, ce dont elle a toujours manqué, et à ce jour encore, c’est d’être contesté. Ce déficit de légitimité c’est bien entendu le talon d’Achille de la présidence et des institutions dont elle est la garante ; l’une et l’autre ne doivent leur sauvegarde qu’au refus obstiné de tous nos « Hector parleurs » de décocher le trait fatal.

    Certes, François Hollande a dit un jour que Macron avait été élu par effraction et Jean-Luc Mélenchon quelque chose d’à peu près aussi peu amène. Mais il ne s’agissait que de « banderilles verbales » sans lendemains, aucun n’a jamais eu jusque-là l’intention véritable ni l’audace de prolonger le verbe par l’action parlementaire et encore moins politique pour contester cette légitimité.

    Or, sauf à vouloir ouvrir une crise institutionnelle grave qui aboutirait à l’effondrement de la 5ème République et inaugurerait l’ère de la 6ème. le Président de la République reste pour l’heure maitre « du jeu ».

    « Dynamiter la 5ème République » ? C’est bien sûr ce dont une certaine droite hystérique accuse Jean-Luc Mélenchon afin de le « diaboliser ». Mais cela tient-il vraiment la route ? Certes cela parait abonder dans le sens du discours de campagne mélenchonien d’avènement d’une 6ème République.

    Mais Mélenchon veut-il vraiment ouvrir une crise politique et institutionnelle ? Permettez-nous d’en douter. Le voudrait-il, il n’en en aurait-pas les moyens ? Non ! Nous l’avons dit (« C’est quoi l’évènement ») à notre grand regret la majorité parlementaire reste acquise au Président de la république. 245 « Ensemble » et 61 « L.R. » pour 131 NUPES, sachant que Mélenchon et les siens ne voudront jamais d’une convergence quelconque, même de contingence, avec le « R.N. ». Sans compter qu’en pareil cas l’effectif des députés étiquetés « NUPES » n’est pas même fiables ; Plusieurs pourraient lui filer dans les doigts. Comment Jean-Luc Mélenchon pourrait-il croire vraiment que les députés communistes dont le Parti a appelé à voter Macron se joindraient à une fronde visant à « dynamiter » les institutions. Comment croire qu’un grand nombre des élus socialistes, suppôts du régime, se prennent tout à coup de l’envie de le saborder ? Et l’argumentaire justificatif de leur refus est déjà tout trouvé : « ouvrir une crise institutionnelle mais ce serait paver une « Via Romana » à la Marche sur Paris de Marine Le Pen ? »

    Alors dans ces circonstances, comment prendre au sérieux les actuels propos de Mélenchon sur les forces relatives du parlement et de l’exécutif et la nécessité de soumettre celui-ci à « l’adoubement » de l’Assemblée ; Il s’agirait en ce cas rien moins que d’un « renversement de République » ? Comment le prendre au sérieux quand Jean-luc au « J.D.D. » le 29 avril 2022, dès les lendemains de l’élection présidentielles, a déclaré « Je ne discute pas sa légitimité de président de la République ». Pourtant fort discutable à mon sens. Mais comment aurait-il pu, il est vrai, de manière cohérente revendiquer de devenir le premier ministre d’un Président illégitime ? On est dans le système ou on n’y est pas.
    Tout cela n’est que péroraison.

    La réponse de Macron a d’ailleurs été sans appel, cinglante dans sa simplicité. Sans le moindre affect marqué en direction de l’Assemblée il s’est contenté de renouveler Madame Borne dans son statut de « Premier Ministre ». Celle-ci ira sans nul doute faire au Palais Bourbon, selon l’usage, « une déclaration de politique générale », elle sollicitera un vote de confiance de l’Assemblée si bon lui semble. Elle n’obéira pas aux injonctions de Monsieur Mélenchon.

    Oui, la légitimité de Macron est plus discutable que jamais. Oui il faut la contester. Mais la contestation ne viendra pas de l’Assemblée Nationale. Elle viendra de la rue et du peuple.

    Alors, il est possible qu’il y ait au parlement des députés vraiment cohérents et sincères, près à entreprendre ce combat pour la destitution d’Emmanuel Macron. Que ceux-là se tournenr vers et en appellent au peuple

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    Patrick Seignon. « lavoiedessansvoix.fr ». Lundi 27 juin 2022
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