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  • LE GRAND DÉSASTRE DE LA DÉMOCRATIE FRANCAISE.

    LE GRAND DÉSASTRE DE LA DÉMOCRATIE FRANÇAISE.

    Il fallait sortir Macron ; C’était une nécessité incontournable, une mesure de salubrité publique. Il fallait procéder à l’ablation de la tumeur qui asphyxie la démocratie, même si la chimio qui devait s’en suivre promettait d’être très éprouvante.

    Il le fallait et ça n’a pas été fait. Il le fallait et ce rendez-vous manqué avec l’Histoire a sans nul doute sonné l’heure d’un grand désastre.

    Il le fallait, car plus encore, que la sortie de Macron, elle-même, l’enjeu était de libérer la démocratie française du piège à cons » que sont devenues depuis vingt ans les élections présidentielles.

    Il le fallait car ce piège est plus qu’un piège, c’est un « hold-up » de la souveraineté du peuple au profit de l’oligarchie financière. Il le fallait car ce piège aboutit à la confiscation du suffrage universel par une « bande de truands ».

    Il fallait faire exploser ce piège pour libérer la démocratie française et à cet égard la conséquence qui en découlait de l’élection probable de Madame Le Pen était une question tout à fait subsidiaire.

    Il s’agissait certes d’un paradoxe que la démocratie dusse être libérée par ceux-là qui étaient jusque-là caractérisés comme ses ennemis. Il est connu pourtant que l’histoire se plait à nous concocter quelque fois ce genre de paradoxe. Ainsi par exemple, jusqu’à la deuxième guerre mondiale les régionalismes et les revendications nationales étaient plutôt du registre d’une certaine extrême droite. Dans les années d’après la seconde guerre mondiale, à travers les luttes de libération des peuples coloniaux, ceux-ci sont devenus des revendications « de gauche ».

    Trop compliqué pour des esprits « cartésiens élémentaires » pour lesquels un mouton est un mouton et « l’extrême droite le nécessaire ennemi de la liberté. Le peuple voulait VIRER Macron. Or, campés sur les ergots du sectarisme idéologiques, « la gauche » s’est enquise de jouer les « Argus » de la « bien-pensance populaire » et d’interdire au peuple de congédier son Satrape au prétexte qu’une victoire de Madame Le Pen eut été pire qu’une reconduction de celui-ci.

    Le peuple qui voulait VIRER Macron a été « taclé », floué, insulté, trahit. « Ces gens dans les gares ne sont vraiment plus rien ». L’écœurement, la déception, la colère, la tristesse, la rancœur qui en résultent sont immenses. Toute cette « grêle » va nécessairement retomber drue sur ceux qui de manière directe ou indirecte ont volé au secours du satrape.

    Alors à présent que commence à affluer les « demandes d’explications » du peuple irrité, certains « finassent » : « Nous n’avons pas appelé à voter Macron, nous appelions au vote blanc ou nul ou à s’abstenir ». C’est vrai, sachant pertinemment que même « mal élu » cette consigne ouvrait la voie à la réélection du « sortant ». Vraiment, prendraient-ils en plus leurs semblables pour des « imbéciles » ?

    Jean-Luc Mélenchon pouvait s’avouer content au soir du second tour, n’avait-il pas apporté sa précieuse contribution à la défaite de Marine Le Pen ? Pourtant il n’a échappé à personne que celle-ci était surtout la victoire de Macron et que le peuple abasourdi en reprenait pour cinq ans d’une présidence cauchemardesque. Toute l’éloquence incontestable de Monsieur Mélenchon ne parviendra pas à dissimuler cette réalité.

    Mais voilà que là-dessus, au lieu de faire profil bas et d’œuvrer en toute humilité pour le meilleur succès de ses candidats prochains, « le tribun » est pris de je ne sais quel vertige : « élisez moi Premier ministre !». Un bon coup de « com » penses-t-il sans doute pour se prépositionner en vue des élections législatives. En vérité « un bon coup de fusil dans le pied ». Il s’est déconsidéré. Mélenchon, premier ministre du satrape, pensez un peu ? Il a mis a nu sa véritable nature de politicien opportuniste et dévoilé le peu de cas qu’il fait en vérité des souffrances et des aspirations du peuple.

    A l’heure des terribles réformes de Macron, qui nécessiteraient une opposition offensive ce qu’il parait offrir c’est « l’Union Nationale », c’est d’être l’homme qui fera avaler des couleuvres au peuple, l’Alexis Tsipras français, . C’est sa disponibilité à se mettre au service des ennemis du peuple. Ceux qui ont voté Mélenchon au premier tour, contre Macron, se sont sentis déjà trahis, et même insultés par cette saillie inopportune.
    Au demeurant monsieur Mélenchon s’est trompé de pays ou de constitution. Nous ne sommes pas ici « au Royaume-Uni », on n’élit pas le premier-Ministre, c’est le Président de la République qui le nomme.

    Il s’est trompé de Régime. Avec le quinquennat c’est le Président de la République qui gouverne et non le premier-ministre.

    Il s’est trompé de contexte. Qu’elles qu’en soient les circonstances Macron a « gagné l’élection présidentielle », et Mélenchon qui a subi une défaite, porte au sens du peuple outré une lourde responsabilité dans cette réélection

    Au bout du compte il se trompe lui-même et trompes ses électeurs. Car pour le cas où il serait tout de même nommé, à la discrétion du président de la République, il n’appliquerait pas « SON » programme mais celui du Président. Car le principe gaullien : le « Président préside, le premier Ministre gouverne », bien qu’il reste dans la lettre est complétement abolit dans les faits depuis l’entrée en vigueur du quinquennat où s’est le président qui gouverne et où le premier Ministre fait « doublon » tout simplement parce que l’on n’a pas pris le temps encore d’éliminer sa fonction devenue inutile.

    Le « troisième tour » est un fantasme. Le dispositif électoral est fait pour garantir « une majorité parlementaire » au président. Celle-ci sera sans nul doute en 2022, moins large qu’elle fut en 2017, mais elle sera.

    Le peuple a ressenti cette dernière séquence électorale comme une trahison. La « Gauche » n’a pas fini de mesurer les conséquences que ce nouveau forfait va nécessairement engendrer. Ils nous tancent d’avoir voulu sortir Macron au moyen d’un éventuel bulletin Le Pen. C’est sur eux pourtant, pas sur nous, que va retomber bientôt le terrible jugement du peuple.

    Le divorce qui séparait « la gauche » d’avec le peuple était déjà grand ? Avec cette dernière épreuve il va être colossal. Parce qu’elle n’a pas voulu prendre le risque d’une victoire électorale de madame Le Pen, « la gauche » a pris celui d’une montée en puissance encore plus grande, et même d’une radicalisation, du RN (ou de l’extrême droite en général) nourrit par la rancœur, la désespérance et la colère populaire.

    Quant à la « Gauche Mélenchoniste », (et je voterai probablement pour elle par défaut,) pour toutes les raisons précitées, elle s’est mise en situation d’essuyer un grand désastre électoral. Mais le pire s’est que se désastre sera surtout celui de la démocratie Française.



    Patrick Seignon. « lavoiedessansvoix.fr » ; Vendredi 29 avril 2022.
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