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  • EUREKA !

    EURÊKA


    Un homme que je connais, et que je respecte, s'est avisé de commenter ma publication du 10 mars, en langage si embrouillé qu'il n'était pas aisé de comprendre que celui-ci se voulait désobligeant à mon endroit. Nous avons eut un bref échange. Cette réponse à cet "autre" Patrick, est longue, mais ce sera ma dernière. Le sujet est épuisé.
    P.S.

    « Le dialogue çà n’est pas seulement « échanger » c’est aussi se comprendre » P.S.

    Il y a du Freud ou peut-être, qui sait, du Lacan mal digérés dans ton exposé. Il y a surtout des amphigouris. J’avais sollicité de toi des éclaircissements. Tu m’as livré une bouffée de ténèbres. J’eus été mieux avisé d’aller à Delphes interroger la Pythie. Pratique dira-t-on, avec elle au moins chacun peut comprendre ce qui l’arrange ; C’est elle qui vocalise et le patient qui dit le sens.

    J’ai une approche semble-t-il plus positiviste du langage et donc de l’écrit humain. Peut-être parce que j’ai une vision moins misanthropique de mes contemporains ; Le langage et l’écrit selon ce que tu en dit, ou à tout le moins ce que j’en comprends (et je l’avoue, pas grand-chose) est entièrement vicié, « tout discours en cache un autre, dans tout texte, il y a un sous-texte, toute chaîne dissimule son démenti, ». D’autres l’on dit différemment : « Le langage humain n’est pas fait pour exprimer la pensée mais pour la dissimuler ». Il s’agit là d’un « trait d’esprit » plaisant. Vrai quelque fois dans le détail. Mais nécessairement archi-faux dès qu’on le généralise ? Car en ce cas toute communication et la transmission du savoir serait impossible. Le langage n’en serait pas un.

    Non Patrick, quand « l’autre » Patrick parle, ou écrit, (ce n’est qu’un exemple sur le cas que je connais le mieux) il n’y a pas « d’arrière-pensée » Dans son discours ne s’en cache pas un autre, dans ses textes il n’y a pas de sous-texte, Et si les détenteurs d’autres vérités peuvent certes le démentir, il n’est pas vrai que le démenti soit contenu dans son discours même. Laissons cela à ceux qui ont trahit leurs idéaux depuis longtemps.

    Après maintes lectures je crois avoir enfin saisi le sens d’une partie au moins de ton texte. Ce qui constitue à la fois un exploit et la démonstration immédiate du fait que contrairement à l’affirmation ci-dessus le langage n’est pas fait pour dissimuler la pensée. Pour preuve, même les penseurs les plus abstrus n’y parviennent que très rarement. Une analyse de texte pointue fini presque toujours par en venir à bout.

    Après cette longue digression venons en donc aux faits.

    Tout ce qui précède n’était que falbalas. « Le signifié » de ton texte est entièrement contenu dans la partie (1/4) ci-dessous :

    « un appel à la responsabilité dissimule une manœuvre pour que les populations s'auto-asservissent;

    parler d'invasion russe, c'est activer l'hystérie pour que ces mêmes populations oublient de demander des comptes à leurs gouvernants.

    Il suffit de raccrocher un signifiant- ou plusieurs, peu importe. Et ce discours derrière le discours, cette chaîne qu'il faut savoir inférer, parce qu'elle est "cachée", "sous-entendue", procède forcément d'une malveillance "abominable".

    Et plus le discours premier sera officiel, plus il sera l'objet d'un consensus, et plus il sera urgent de détromper les masses.

    La paranoïa se soutient d'autant mieux de l’exiguïté de sa position. »

    Explication du contexte :

    J’ai publié le 10 mars un appel à manifester, comme je le fais chaque semaine, dans lequel je mettais en garde mes amis contre la manipulation guerrière et le piège de l’union nationale contre un ennemi extérieur dévolue au peuple par ses propres tyrans, et je les exhortais à ne pas tomber dans le piège de la diversion.

    C’est ce texte qui a motivé ta première réaction sibylline que ni moi ni personne ne put décrypter.

    Après avoir consulté des « sachants »* qui n’y ont rien compris non plus, j’ai demandé au « signifieur » c’est-à-dire toi-même, ce que « sacrebleu » il avait bien voulu dire. J’ai en quelque sorte sollicités des éclaircissements de l’auteur même.

    A quoi l’auteur a fait écho, en me délivrant un salmigondis verbal tout aussi abscons que le précédent, probablement pour masquer le fait qu’il se défaussait de la question posée,
    Une dame, que je ne connais d’ailleurs pas », mais apparemment tout aussi perplexe que moi à cette lecture t’a alors interpellé pour te signaler tout simplement que tu ne répondais pas à la question.

    Cette intervention inattendue t’a semble-t-il piqué au vif et tu as choisi alors ta plus belle plume et a fait la longue « diversion » que voici. « Diversion » et non « réponse » car si la réponse est tout de même contenue elle est tellement « codée » qu’elle est inaccessible au commun des lecteurs.

    Il m’a fallu plusieurs lectures, et des indices qui ne sont pas en la possession de tous, pour en extraire la « substantifique-moelle. Et puisque tu refuses de t’exprimer clairement et en langage direct, je vais moi, tenter de traduire et dire « ton » dit clairement.

    Explication de texte :

    1 - « un appel à la responsabilité dissimule une manœuvre pour que les populations s'auto-asservissent ;

    « l’appel à la responsabilité dont tu parles là, c’est celui du gouvernement (et de son conseil scientifique sur mesure), au port du masque, au respect des distanciations sociales, des couvres feux et des confinements, à la vaccination de masse ». Et j’aurais eu le tort d’y voir « une « manœuvre » pour que les populations « s’auto-asservissent ».

    Or, cela t’a peut-être échappé, ta construction grammaticale est viciée. « Un appel » dis-tu ? Mais n’as-tu pas vu que foin « d’appel » il s’agissait en vérité « d’INJONCTIONS » sous menaces de sanctions, c’est-à-dire de « coercition » ? Non un appel » mais des « oukases » et des » knouts »

    « Pour que les masses s’auto-asservissent » ? Mais pourquoi auto ? et non pas « pour asservir les masses » ? Serait-ce pour ne pas valider l’existence d’une volonté politique d’asservissement. Car si ce sont les masses qui « s’auto-asservissent » le pouvoir politique est absout et toi militant, dispensé de ton devoir de le combattre. Les masses sont parfois asservies, ou pas, elles ne sont jamais « auto-asservies ». Ce qui d’ailleurs ne veut rien dire. Il ne s’agit pas là d’un choix démocratique.

    2 - « parler d'invasion russe, c'est activer l'hystérie pour que ces mêmes populations oublient de demander des comptes à leurs gouvernants » ;

    Parce que dans le texte d’appel à la manifestation du 12 mars que tu ne cites d’ailleurs jamais pour mieux cultiver l’imbroglio, je mettais en garde mes amis contre la manipulation guerrière et le piège de l’union nationale contre un ennemi extérieur dévolue au peuple par ses propres tyrans, et je les exhortais à ne pas tomber dans le piège de la diversion.

    Tu veux dires, traduit en langage clair et direct, que mettre en garde mes concitoyens contre l’hystérie guerrière qui est propre à chaque début de guerre, relève non d’une réalité mais d’une tendance paranoïaque à voir de la malveillance partout :

    « Il suffit de raccrocher un signifiant - ou plusieurs, peu importe. Et ce discours derrière le discours, cette chaîne qu'il faut savoir inférer, parce qu'elle est "cachée", "sous-entendue", procède forcément d'une malveillance "abominable".

    Et d’ajouter :
    Et plus le discours premier sera officiel, plus il sera l'objet d'un consensus, et plus il sera urgent de détromper les masses.

    Ce qui signifie en clair : qu’au plus le discours émanera de cercles les plus proches du pouvoir, au plus les masses y adhéreront et au plus le « paranoïaque » se croira fondé, et pressé, de « détromper les masses » Par quoi, en négatif, tu admets adhérer au consensus sur « ladite crise sanitaire » et sur celui plus récent autour de la crise ukrainienne.
    C’est ton droit le plus incontestable Patrick. Mais n’est-ce pas le mien tout autant d’avoir un autre point de vue ? C’est ton droit de le contester. Mais pourquoi ce besoin de discréditer mon propos en mettant en doute ma santé mentale ?

    « La paranoïa se soutiens d’autant mieux de l’exiguïté de sa position »

    Ce qui signifie qu’au plus il est isolé, au plus il est minoritaire, au plus le paranoïaque croit avoir raison. Se sent confirmé dans sa paranoïa.
    Tu voulais matador, ainsi porter l’estocade

    C’est « foutu » pour l’estocade Patrick. Ton épée s’est prise dans la « muleta », tu as raté le coup, je suis intellectuellement toujours vivant et t’invite à méditer la réplique que voici.

    Quand les internationalistes se réunirent à Zimmerwald en septembre 1915, il était bien exigu le camp de ces paranoïaques antiguerre qui appelaient les populations à demander des comptes à leur impérialisme respectifs.

    Quand les français en masse et les élèves dans les écoles chantaient « Maréchal nous voilà ! » Il était bien exigu le camp des paranoïaques qui ne le chantait pas.
    Il était bien exigu encore le carré des paranoïaques quand il fallut « sortir de la paille les fusils, la mitraille, les grenades ».

    Je ne pousserai pas plus avant le parallèle avec ces époques révolus. Mais cela tout de même pour dire que l’exiguïté de la position n’invalide en rien la raison, ni ne signale « la paranoïa » de ceux qui y sont acculés

    Ça présage mal du débat démocratique quand un des interlocuteurs s’efforce d’invalider l’autre en « psychiatrisant » la discussion Il est vrai qu’en cela aussi tu es particulièrement en phase avec le gouvernement actuel

    « Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément ». En ce qui te concerne, pour le débit des mots ça va, mais paradoxalement, contrairement à ce qu’en dit Boileau**, la clarté ne suit pas. Loin de l’art poétique, mon père eut tenté de prévenir tes contorsions linguistiques par cette métaphore fort inélégante je te le concède : « il ne sert à rien de tortiller du cul pour chier droit. » Tu aurais pu dire en effet tout cela en peu de mots et en langage direct et intelligible. Ce qui aurait donné à peu près ceci :

    « Patrick, l’Autre, à mon sens ton scepticisme et ta contestation de la vérité officielle dans la gestion de la crise du Covid comme à présent l’analyse qui est tienne de la crise ukrainienne me paraissent relever à chaque fois d’une approche « paranoïaque des réalités. Nos gouvernements ne sont pas si méchants ni si tordus que tu le suggère. Ils font ce qu’ils peuvent pour le bien commun, comme eut dit le Docteur. Pangloss***. Macron nous protège".

    Tu aurais pu écrire cela clairement car c’est le fond de ta pensée ainsi qu’elle ressort de ton texte. Mais tu t’es abstenu de le faire et tenté d’embrouiller ton discours, car tu n’osais faire à toi même cet aveu de ta régression idéologique.

    Bien amicalement s’entend.



    Patrick Seignon. Mardi 15 mars 2022.

    *Les seuls qui auraient en ces temps le droit de s’exprimer, (à la condition expresse toutefois qu’ils disent ce que le pouvoir politique leur dicte)
    ** « L’art Poétique ».
    *** Personnage du Candide de Voltaire.
    Commentaires 1 Commentaire
    1. Avatar de #UPLSP
      #UPLSP -
      Une belle analyse.

      Je suis consterné de voir, quelques-uns de mes amis, ressembler à ce Patrick "Autre". Ils sont pourtant intelligents mais se laissent embobiner par les discours de leurs syndicats ou partis politiques.
      La vraie intelligence est et restera toujours celle du coeur. Celle qui donne tout son sens au mot "humanite".

      C'est lamentable de vouloir salir l'esprit de ceux qui ont appris à prendre du recul sur les événements pour mieux les aborder et ainsi, prévenir, des manipulations de nos "maîtres-sAigneurs" qui veulent façonner le monde à leur seul avantage.

      Plutôt que de nous "combattre", ces "Autres" devraient dépenser leur énergie à rétablir la vérité face aux mensonges et à la corruption systématique Étatiques.
      Je crois qu'ils ne sont pas assez forts pour celà et cherche à se défouler sur ceux qui voient plus loin que le bout de leur nez.
      Un jour, peut-être, ils retrouveront toute leur humanité et nous pourrons enfin nous unir pour vaincre nos maîtres-sAigneurs.

      ..AigleMarin
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