La « pandémie » surfaite de Covid a servi de prétexte aux gouvernements pour confisquer les libertés publiques, multiplier les lois liberticides, accroitre l’arsenal répressif, tailler sévère dans la part du revenu des peuples laborieux, accélérer la mutation numérique de l’économie.
Empêtrés dans ses incohérences et ses contradictions, mis à mal par les faits et la contestation qui dure, l’idéologie « sanitaire » sur laquelle se fonde cette politique, vacille, prête de s’effondrer.
C’est alors que surgit à point nommé un « ennemi » extérieur comme les ont toujours affectionné les gouvernements en difficulté. Ils permettent de resserrer la « nation » autour de son gouvernement légal, d’évacuer les problèmes intérieurs ou d’en faire retomber la responsabilité sur « l’ennemi extérieur ».
L’intervention Russe en Ukraine c’est l’aubaine des gouvernements occidentaux, c’est l’aubaine de Macron.
Voilà qu’ils crient Haro sur la Russie sur le « méchant dictateur Poutine ». « La guerre va durer - dit-il-- il faut nous y préparer ». Les sanctions vont pleuvoir, les entraves, les vexations, les ruptures de relations diplomatiques, l’escalade des tensions et des dangers ; Horizon ? La guerre généralisée.
Fort intelligente réaction n’est-ce pas, d’accroitre ainsi les risques d’un conflit total en réaction à un conflit limité, et qui peut le rester si la raison reprend ses droits. C’est ainsi que les choses ont dégénéré lors des deux précédents conflits mondiaux. C’est ainsi que l’impérialisme enrôle les peuples dans des guerres qui ne les concernent pas mais qui va les impacter durement.
La première guerre fut une « Horreur » la deuxième fut un désastre, que serait donc une troisième mettant en œuvre toutes « ces merveilles de la technique » que sont les armements modernes, supersoniques, hypersoniques, intercontinentaux, atomiques, etc. ? Peut-être même la destruction de l’humanité tout entière ?
Alors, avant de hurler avec la meute, avant de se désigner un nouvel ennemi héréditaire, avant de s’enrôler dans les foules ivres de colère que gouvernent des oligarchies criminelles au nom de leurs seuls intérêts « sales », posons-nous, réfléchissons. Comme l’a chanté Georges Brassens : "Tournons sept fois nos crosses dans nos mains ;"*
La Russie a envahi l’Ukraine, soit ! Pourquoi ? Que s’est-il passé avant ?
Non ! La guerre n’a pas commencé il y a quatre jours.
L’Ukraine et la Russie sont quasiment, peut-on dire, le même pays. Leurs destins historiques sont intimement liés depuis de Xème siècle. L’Ukraine était une partie de l’empire des Tsars. Lorsque la révolution Russe de 1917 qui avait promis la paix, négocia avec l’Allemagne dans une ville ukrainienne, la cruelle paix séparée dite de Brest Litovsk. La Russie révolutionnaire consentit la cession de vastes territoires de l’ancien empire Tsariste en Europe centrale, en paiement de cette paix. Et c’est dans cet intermède que l’Ukraine connut une brève période d’indépendance (1917/1920), la première de son Histoire. Avant d’être à nouveau conquise par la révolution et à nouveau mariée à la Russie dans " l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques » (l’URSS).
Il subsistait en Ukraine un parti Nationaliste-Indépendantiste, Russophobe pour la circonstance, la droite Ukrainienne radicalisée, qui ne voulait pas reconnaitre la victoire de la révolution.
Lorsque en 1941 Hitler déclencha l’opération « Barbarossa » d’invasion de l’URSS, les armées allemandes furent accueillies en libératrices par ce parti indépendantiste/fasciste et la fraction de la population Ukrainienne qui adhérait à ses thèses.
« Certains Ukrainiens, (dit la fiche Wikipédia « Histoire de l’Ukraine ») accueillirent la Wehrmacht en libératrice. Un certain nombre d'Ukrainiens s'engagèrent notamment dans les forces de police, la légion ukrainienne, le 201e bataillon Schutzmannschaft, l’Armée de libération de l’Ukraine, l’Armée insurrectionnelle ukrainienne, les Hiwis, et la 14ème division de la Waffen SS. » ………… « Le 30 juin l’organisation des nationalistes ukrainiens de Stépan Bandera proclame l'indépendance de l’Ukraine à LVIV, mais les nouveaux occupants (Les Allemands. P.S.) ne tolèrent aucun gouvernement ukrainien, ni même une autonomie administrative et arrêtent le leader nationaliste. Des massacres d’envergures ont lieu sur les arrières du front par les Einsatzgruppen (Shoa par balle, à laquelle la 141ème division des Waffen SS ukrainiens prend une part très active P.S.) contre l'appareil communiste et les communautés juives. » (Contre les "judéos-communistes", comme on les appelait couramment alors, tous ceux qui pouvaient constituer une "menace" à l'arrière des troupes allemandes. P.S.)
A la fin de la guerre, les armées Russes ayant chassé les allemands jusqu’à Berlin, l’Ukraine redevint soviétique, elle réintégra ainsi son berceau historique.« L’Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA) continuera son combat contre l’armée rouge jusqu’en 1954. »
Encore une fois dans l’Histoire, l’Ukraine et la Russie c’était pareil ou presque. C’était "l’Union Soviétique". Ainsi, lorsque Nikita. Khrouchtchev en 1954, décida de donner à l’Ukraine la souveraineté sur la péninsule Criméenne, ne s’agissait-il que d’une mesure administrative interne à « l’Union Soviétique ». En devenant, ou en redevenant ukrainienne, la Crimée n’en restait pas moins Soviétique.
La Crimée annexée par l’impératrice Catherine II (1783), est une pièce majeure non cessible, non négociable. C’est-elle qui assure à la Russie son contrôle de la mer noire, son ouverture vers la méditerranée via le détroit du Bosphore, et le contrôle de la mer d’Azov.
Or, après la chute de l’URSS en 1991, l’Ukraine devint indépendante ; De fait la Crimée sous souveraineté Ukrainienne devait quitter le giron de la Russie. Cela était impensable. Les choses auraient pu se négocier, s’arranger à « l’amiable » si des forces étrangères extérieures ne s’en étaient mêlées. Les américains et l’Union Européenne, c’est-à-dire aussi l’OTAN, lorgnait la « dépouille » avec convoitise. Chasser la Russie de la péninsule Criméenne du port de Sébastopol célèbre pour un épisode glorieux de la Révolution Russe, voilà une perspective qui faisait rêver les Occidentaux. Rabaisser la puissance militaire de la Russie, la refouler comme au 17ème siècle au statut de royaume des neiges, voilà ce qui les faisait jubiler. Refaire de la Russie cette colonie de l’Occident qu’elle fut devenue en 1918 si la Révolution n’était survenue.
Depuis la chute de l’URSS, l’OTAN, c’est-à-dire l’impérialisme occidental et son chef de file les USA n’ont cessé de pousser leurs pions, toujours plus près des frontières de la Russie.
« En effet, après la chute de l’URSS en 1991, les Occidentaux n’ont pas tardé à élargir leur influence militaire au-delà du rideau de fer. En 1999, la Hongrie, la Pologne et la République tchèque rejoignent l’Otan. Suivies en 2004 par la Bulgarie, l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Roumanie, la Slovaquie et la Slovénie. Depuis, l'Albanie, la Croatie, le Monténégro, et enfin la République de Macédoine du Nord, en 2020, sont également devenues membres de l’Alliance et bénéficient de sa protection en cas de conflit avec un pays tiers.
En un peu plus de 20 ans, la Russie a assisté à l’entrée dans l’Otan de 14 pays qui, à divers degrés, ont été dans sa sphère d’influence pendant des décennies. Pendant ces années, Moscou a également assisté, impuissante, à l’intervention militaire décidée par les Occidentaux au Kosovo en 1999. “Pour les Russes, ce fut une rupture stratégique majeure. D’autant plus que cela concernait les Serbes, avec lesquels ils ont une relation particulière”.
(Pourquoi la Russie s'estime menacée par l’Otan (France 24).
La chose fut aisée sous l’ère de l’Ivrogne Eltsine. Elle se compliqua avec l’arrivée aux commandes de Vladimir Poutine. Celui-ci rendit son honneur à la Russie, stoppa la désagrégation de l’ancien Empire et parvint même à inverser la tendance.
Dans les desseins expansionnistes et d’encerclement agressif de l’OTAN l’Ukraine est une pièce essentielle. Il fallait qu’elle cesse de balancer entre ces deux destins entre « Est » et « Ouest ». Pour cela, pour la faire basculer à l’Ouest, « dans leur escarcelle », les chancelleries occidentales ne rechignèrent pas à recourir au concours de l’extrême droite Ukrainienne, aux héritiers décomplexés de Stépan Bandera. Ce sont elles, vous en souvienne, qui soutinrent, et même plus, fomentèrent, à cette fin le coup d’Etat de la place « Maidan » en février 2014, qui donna le pouvoir à l’extrême droite ukrainienne russophobe.
C’est de cet évènement que l’on peut véritablement dater l’origine du conflit actuel.
Tout d’abord c’est en réaction à celui-ci, à l’arrivé au pouvoir des « fascistes ukrainiens, que les territoires du Donbass s’insurgèrent et fondèrent les Républiques indépendantistes de Donetsk et Lougansk.
C’est consécutivement au danger qui en résultait pour la présence Russe en mer Noire, et le devenir de la Crimée, que la Russie dû passer au « plan » d’annexion de ce territoire.
Mais les occidentaux - l’OTAN, qui ne devrait plus exister depuis la fin de la guerre froide - poussent leurs pions toujours plus loin, ne renoncent pas à étrangler la Russie. Des rumeurs se font de plus en plus pressantes d’une possible adhésion de l’Ukraine à cette « Alliance ». L’Otan aux portes de la Russie sur sa frontière continentale la plus longue et la plus ouverte, celle par où vint « Barbarossa ». Il est aisé de comprendre que cette perspective est intolérable pour la Russie.
La Russie a envahi l’Ukraine, on peut certes en dire que c’est un engrenage dangereux. Mais la véritable agression c’est l’OTAN qui la mène depuis des années.
Certes l’on a pu croire dans les premières heures qu’il s’agissait d’un objectif limité en soutien aux Républiques indépendantistes de Donesk et de Lougansk. Limitée ainsi, l’opération eut laissées entières les capacités militaires de l’Ukraine et le champ libre à l’envoi de renforts occidentaux, Ce qui aurait pour conséquences d’installer la région dans une guerre prolongée. En détruisant les capacités militaires de l’Ukraine, la Russie a semble-t-il opté pour une guerre courte et l’établissement d’une paix rapide.
Mais la destruction du potentiel militaire Ukrainien ne suffit pas à exclure une prolongation des hostilités si le gouvernement Russophobe actuel reste en place, soutenu et aidé par l’Occident. Un des objectifs principaux de l’opération semble donc être dès-lors la chute de ce gouvernement.
J’en entends déjà certains qui s’indignent de l’apparition alors d’un nouveau gouvernement à « la botte de la Russie ». Celui-ci ne remplacerait-il pas pourtant le gouvernement actuel à " la botte de l’Occident » ?
Alors oui, il y a un moyen d’éviter cela : des négociations devant aboutir à un gouvernement indépendant non russophobe et neutre. C’est-à-dire renonçant à toute velléité agressive et à toute volonté d’ouvrir l’Ukraine à l’OTAN.
Pour l’heure, bien entendu, s’il ne peut s’agir de se ranger avec « armes et bagages » dans le « camp de Poutine » qui est lui aussi le « commis d’une oligarchie financière et industrielle, avec des visées impérialistes également, il est hors de question non plus de crier Haro sur la Russie.
Hors de question de prendre fait et cause pour le gouvernement des "nazis-ukrainiens."
Hors de question de défendre prétendument l’Ukraine quand cela revient en vérité en à défendre les plans agressifs de l’OTAN.
La lutte conséquente de tout peuple contre l’impérialisme doit commencer par la lutte contre son propre impérialisme.
Si nous voulons véritablement lutter contre des dictateurs, laissons aux Russes le soin de lutter contre les leurs s’ils les jugent tels, et pour ce qui nous concerne concentrons-nos efforts contre le nôtre.
Patrick Seignon. « lavoiedessansvoix. Lundi 28 février 2022.[/JUSTIFIER][/SIZE][/FONT]
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* Qu'au lieu de mettre en jou' quelque vague ennemi,
" Mieux vaut attendre un peu qu'on le change en ami
" Mieux vaut tourner sept fois sa crosse dans sa main
" Mieux vaut toujours remettre une salve à demain."
Geoges Brassens. "Les deux oncles".