Par ces temps d’aveuglement où certains refusent, pour la défendre, de manifester avec des gens qui la défendent au prétexte qu’ils ne l’ont pas toujours défendu.
Par ces temps de bêtise crasse où certains refusent de donner la main dans une chaine humaine à un humain de droite
Dans ces temps d’absurdité où certains préfèrent choir dans le gouffre plutôt que saisir la main qui les secourt.
Dans ces temps infâmes où certains choisissent de soutenir le tyran qui les affames pour ne pas côtoyer ses semblables qu’ils blâment.
Dans ces temps ahurissants où certains l’évoque pour en priver leurs semblables
Dans ces temps terrifiants où notre corps et notre santé ne nous appartiennent plus, où l’État totalitaire dispose de ses « sujets » comme on use d’un cheptel
Ne convient-il pas
De l’écrire ici
Sur les murs de nos amis
Sur nos blogs et sur aussi
Les ailes des oiseaux bleus ?
LIBERTÉ !
Sur mes cahiers d'écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable de neige
J'écris ton nom
Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J'écris ton nom
Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J'écris ton nom
Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l'écho de mon enfance
J'écris ton nom
Sur les merveilles des nuits
Sur le pain blanc des journées
Sur les saisons fiancées
J'écris ton nom
Sur tous mes chiffons d'azur
Sur l'étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J'écris ton nom
Sur les champs sur l'horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J'écris ton nom
Sur chaque bouffées d'aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J'écris ton nom
Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l'orage
Sur la pluie épaisse et fade
J'écris ton nom
Sur les formes scintillantes
Sur les cloches des couleurs
Sur la vérité physique
J'écris ton nom
Sur les sentiers éveillés
Sur les routes déployées
Sur les places qui débordent
J'écris ton nom
Sur la lampe qui s'allume
Sur la lampe qui s'éteint
Sur mes raisons réunies
J'écris ton nom
Sur le fruit coupé en deux
Du miroir et de ma chambre
Sur mon lit coquille vide
J'écris ton nom
Sur mon chien gourmand et tendre
Sur ses oreilles dressées
Sur sa patte maladroite
J'écris ton nom
Sur le tremplin de ma porte
Sur les objets familiers
Sur le flot du feu béni
J'écris ton nom
Sur toute chair accordée
Sur le front de mes amis
Sur chaque main qui se tend
J'écris ton nom
Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attendries
Bien au-dessus du silence
J'écris ton nom
Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J'écris ton nom
Sur l'absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J'écris ton nom
Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l'espoir sans souvenir
J'écris ton nom
Et par le pouvoir d'un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer
Liberté
Ce poème, Paul Eluard qui était communiste, l’a écrit aux heures noires de l’occupation, en 1942. En ce temps-là la liberté était une valeur communiste, que beaucoup de militants ont écrit en lettres de sang sur les murs de leurs cachots, sur les chemins des combats, dans les sentes des maquis,
Il existe un Walhalla pour les héros, c’est celui de la mémoire humaine. Je les y ai ouïe pleurer de rage et de honte lorsqu’ils ont entendu Fabien Roussel, actuel secrétaire national du PCF dire « que c’est à l’État de se donner l’obligation de vacciner tout le monde ». La formulation est intentionnellement alambiquée, mais elle fait, pour sûr, peu de cas des libertés individuelles fondamentales que sont celles du choix du traitement, la liberté vaccinale, le consentement éclairé, la libre disposition de son corps et de sa santé, etc. Le secrétaire national « du parti des fusillés » qui réclame des dispositifs coercitifs et la confiscation des libertés. De certains de ses concitoyens, les récalcitrants ? Non, tous en vérité ! Car donner des outils de contrôle des populations à un pouvoir autoritaire, c’est sceller la prison du peuple tout entier.
Oui mais c’est la loi de la démocratie, c’est la loi de la majorité. Les opposants à la vaccination ne sont qu’une minorité !
Les combattants de l’ombre contre la terreur nazie n’étaient-ils pas une minorité aussi ?
La démocratie c’est la loi de la majorité. Mais c’est aussi le respect du droit des minorités. Sans le respect des minorités la loi de la majorité n’est qu’une tyrannie.
Patrick Seignon. « lavoiedessansvoix.fr ». Mercredi 15 septembre 2021.