• bouton partage

  • COMMENT ILS VOUDRAIENT ABRUTIR LE PEUPLE

    COMMENT ILS VOUDRAIENT ABRUTIR LE PEUPLE


    Je me souviens très bien, lorsque j’étais enfant, des griefs que ma mère adressait à mon père : « toi avec ta politique ! ». J’adorais ma mère. Elle était une fille toute simple, de ce peuple docile qui considère que la politique est une chose qu’il convient de laisser aux « maitres » et à leurs spécialistes. Comme le BAC ouvre l’accès à l’université, le cérame qui ouvre des carrières politiques étant la position sociale et un coffre ou portefeuille d’actions bien garni. Nous les minus, les « jean » du peuple, devons-nous abstenir de nous mêler de politique en quoi on ne peut récolter que des ennuis.

    A quinze ans j’étais syndiqué et à seize j’adhérais au Parti communiste Français et aux « jeunesses communistes de France ». Vous pouvez imaginer l’état d’angoisse et de désolation de ma mère ; Elle me dit un jour avec dépit : « toi Patrick tu fais comme ton père. Avec votre politique vous ne pouvez avoir que des ennuis. »

    J’étais désolé de contrarier ma mère. Mais j’avais fait un pas sur le chemin de l’émancipation des peuples, et j’irais sans faiblir au bout de ma destinée.

    2020/21. Me voilà presque un vieil homme que sa pensée politique et sa combativité ont maintenu vert et vif et tout aussi obstiné qu’au temps de ses seize ans. Et que vois-je, et qu’entends-je à présent. Des gens « d’en haut » qui me disent que je ne suis pas qualifié pour émettre un avis sur les mesures sanitaires du gouvernement prétendument contre l’épidémie de Covid 19. J’entends les mêmes qui disent que je suis encore moins qualifié pour émettre un quelconque jugement sur les « Vaccins » et donc sur « l’obligation vaccinale » que Macron et sa clique se sont mis en tête de nous imposer de force.

    De tout temps, tout au moins depuis qu’existent les « pouvoirs » et les « États », le savoir a été l’outil principal de domination des classes possédantes. Je ne suis donc point, ni surpris ni offensé que ceux-là arborant le savoir veuillent faire taire la pensée alternative et dénient au peuple le droit élémentaire de penser par lui-même.

    Mais je suis ravagé d’indignation et de colère quand les mêmes arguments me sont servis par des amis, et plus encore quand ceux-ci se proclament « militants révolutionnaires ». « Je ne suis pas assez spécialiste pour critiquer le vaccin », me disait il y a quelques jours un de ces ami qui m’est cher,

    Il y a la connaissance, elle constitue certes un élément de jugement. Mais il y en a d’autres possibles : l’information, la vulgarisation, qui apportent aux profanes des éléments suffisants de jugement. Dire que l’on n’est pas assez spécialiste c’est renoncer à voir ni entendre ces autres éléments, c’est renoncer à son propre jugement, à l’exercice de son libre arbitre. Or, il n’y a rien de plus contraire à la conscience révolutionnaire que cette renonciation à la pensée critique.

    Aujourd’hui c’est par la « connaissance », utilisée non pour l’éclairer mais pour l’assommer, que les pouvoirs publics voudraient faire taire le profane, étouffer toute velléité de pensée propre du peuple. Macron Véran, sont habilité à décerner la vérité. Et, comme nous ne sommes pas « suffisamment spécialistes » de la question nous serions censés gober leurs couleuvres et nous taire.

    Enfin, outre l’information et la vulgarisation scientifique qui en est partie, il y a la politique et la « lutte des classes ». Comment ne pas voir, ou plutôt comment nier encore les enjeux politiques et sociétaux dont est chargée la gestion de « la crise du Covid » par les gouvernements ? L’éclairage médical et scientifique, c’est chose acquise, ne tient pas pour expliquer l’interdiction des traitements précoces, l’obligation du port du masque, les distanciations sociales, les confinements et les « couvre-feu ». Or, toutes ces mesures avaient entre-autre finalité celle d’imposer une campagne de vaccination planétaire comme seule issue possible à la crise. Comment dès lors ne pas comprendre que la question de la vaccination n’est pas seulement une question médicale mais aussi et surtout une question politique., un des leviers essentiels de la dictature sanitaire, qu’à ce titre elle justifie, plus même, elle exige l’intercession du débat public. Non pas l’avis des seuls « spécialistes » mais celui du peuple tout entier. Cette question de la vaccination doit être appréhendée comme un outil de coercition politique des masses. Dès lors renoncer à ses prérogatives de citoyen au prétexte que l’on n’est pas assez qualifié pour en juger, revient à capituler face à l’offensive de classe de la très haute finance internationale.

    C’est, dans la circonstance, avec la connaissance scientifique et médicale que l’on tente de nous faire taire. Mais avez-vous songé aux perspectives terrifiantes que cela ouvre ?

    La plupart d’entre nous ne sont pas des spécialistes d’économie. Or il y a « des spécialistes » en cette matière aussi. Des financiers et des prix Nobels d’économie. Lorsque ceux-ci auront convenu qu’il faut vendre à l’étranger « Aéroports de Paris », ou bien vendre à Bill Gates qui a ramassé le pactole des tests et des vaccins, la « Sécurité Sociale » française qui s’est effondré pour les mêmes raisons, ou encore appliquer sans attendre les iniques réformes des retraites ou du chômage, nous les profanes n’auront peut-être plus qu’à la fermer, et ceux qui oseront encore « l’ouvrir » tout de même seront stigmatisés comme « complotistes » et chantres de « l’extrême droite ?

    Or il pourrait en aller de même aussi avec la politique. N’y a t’il y a des spécialistes en cette matière également, diplômés de sciences po ou de l’ENA. ? Que pèse l’opinion profane face à celle de ces grandes pointures ? Comme le disait ma maman, « tais-toi donc Patrick. Laisses ceux dont c’est le métier faire de la politique. Tu ne peux que t’attirer des ennuis à te mêler de ces choses-là."

    Outre la médecine et la science nous venons ainsi de donner deux exemples de la manière dont « le spécialisme » peut tuer le débat public. Vous le devinez, il y en a bien d’autres. En fait, presque toutes les sphères de la connaissance pourraient-être utilisées comme des moyens à nous faire taire.

    Mais c’est quoi donc la logique qui se profile derrière cette prétention de certains « spécialistes » à dicter « leur vérité intangible ? » C’est la négation du débat public et de la démocratie. C’est le retour à l’ancien régime. C’est la dictature des possédants qui achètent le savoir.

    Ne vous laissez pas posséder amis. « Merci notre bon Maitre ! » disaient autre fois les manants en mettant chapeau bas et s’inclinant. Ne mettaient pas « chapeau bas » ; ne vous inclinez pas devant « le savoir » qu’on vous assène comme un coup de massue pour vous faire taire. Votre droit à former votre propre opinion sur tous les sujets, quels qu’ils soient, est le premier garant de votre liberté de penser et de notre liberté tout court.



    Patrick Seignon. « lavoiedessansvoix.fr ». Dimanche 25 juillet 2021.(Publié le Dimanche 1er août 2021).
  • bouton partage