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  • « COMPLOTISTES », VOUS AVEZ DIT « COMPLOTISTE » ?

    « COMPLOTISTES », VOUS AVEZ DIT « COMPLOTISTE » ?

    Le système dominant : du capitalisme ultra libéral mondialiste, de l’argent, de la finance internationale s’est approprié, ces trois dernières décennies, la quasi-totalité de la presse écrites et des médias audiovisuels. La « liberté de la presse » est un vain mot. Le concept de « presse contre-pouvoir » est désuet. La presse au sens large, tout ce qui « fabrique » l’opinion, n’est en vérité qu’un outil à la disposition exclusive du pouvoir réel (l’argent) et politique (l’Etat).

    Bien que quelques-journalistes encore soient très irritables sur la question de l’indépendance de leur profession, et s’offensent de notre scepticisme à ce sujet, il faut oser le dire tout net, celle-ci n’est qu’un leurre. La majorité écrasante de l’opinion en est d’ailleurs convaincue. On n’est pas indépendant lorsque l’on est le salarié d’un employeur. On l’est encore moins lorsque les émoluments dont on est gratifié s’apparentent plus à une « RENTE » qu’à un revenu salarié. Lorsque la rente n’est plus le salaire d’un travail mais la rétribution de la conscience vendue. Les médias en général ne sont pas des moyens d’information mais des outils de propagande et de « formatage de l’opinion ».

    Un moyen d’expression neuf semblait encore il y a peu devoir échapper à la règle, c’est ce que l’on appelle « la toile », le « net ». La multiplicité de ses sources et de ces acteurs apparaissait à certain comme une garantie d’indépendance. C’était vouloir ignorer qu’il y avait déjà les « filtres », les « portails » « les moteurs de recherche », les « réseaux sociaux. » eux-mêmes propriétés du monde de la finance.

    Lois mémorielles qui figent une vérité historique unique à propos de certains évènements majeurs de l’Histoire, Multiplication des législations restrictives qui sous prétexte de veiller au respect des minorités entravent et criminalisent la libre expression, lois liberticides qui édictent ce que les journalistes et même le particulier a le droit de relayer ou pas, apparition de concept de « Fake news » justification inventé tout exprès pour faire taire tout ce qui n’est pas la vérité officielle (celle qui émane du ministère de la vérité »), et plus récemment encore la banalisation du vocable « complotiste » qui en langage relâché pourrait être traduit par l’expression triviale : « fermes ta gueule ».

    C’est sur ce dernier vocable que nous allons nous attarder.

    « Vocable » dis-je et non « concept » car, comme nous l’allons voir, ce mot qui ne dit pas ce qu’il prétend dire est impropre à définir le concept qu’il souhaite désigner.

    D’ailleurs ce mot n’existe même pas ; Cherchez « complotiste » dans le Larousse, vous ne le trouverez pas. Il s’agit d’un « néologisme », c’est-à-dire « un mot nouveau apparu récemment. On a le droit de faire des néologismes, pour exprimer des choses nouvelles auxquelles le lexique des mots existants n’offre pas de terme satisfaisant. Les néologismes sont même les manifestations du caractère vivant d’une langue et de son évolution. On est donc tout à fait en droit de faire des néologismes, mais il y a tout de même des règles lexicales et sémantiques à respecter. Un mot doit être composé d'au moins un radical qui lui donne son sens. On peut ajouter à ce radical un préfixe ou un suffixe, ou les deux.» les mots nouveaux ainsi formés sont des « dérivés. Ainsi le radical « Complot » donne le sens, et « iste » est un « suffixe substantif, servant à former un nom correspondant à un métier, ou à un adepte d’une activité, d’une idéologie, ou d’une théorie » (définition du Wikionaire). « Complotiste doit donc être compris comme : « adepte du complot ».

    Les interlocuteurs qui dans le débat public actuel sont couramment et le plus souvent « étiquetés « complotistes » sont ceux qui mettent en lumière ou parle de certains évènements concomitants qui pourraient laisser supposer ou démontreraient une « collusion », l’entente internationale par exemple de certains acteurs qui souhaiteraient imposer une « gouvernance mondiale ». Vrai ou faux ? Ces gens-là, convaincus à tort ou à raison de l’existence d’un ou de plusieurs complots, ou plus prosaïquement peut être, victimes de leur « paranoïa », ne sont donc pas des « comploteurs », ni même des partisans ou soutiens ou adeptes d’un quelconque complot qui leur mériterait l’appellation de « complotistes ». Ces gens sont tout au contraire et tout au plus des « donneurs d’alerte », (version valorisante) ou bien des paranos (version stigmatisante). Ils ne méritent absolument pas le titre de complotistes » inapproprié pour dire ce qu’ils sont. Ces gens, en vérité redoutent et exècrent tant les complots que cela les rendrait peut-être même dit-on un peu « paranoïaques » au point de voir et dénoncer, à tort ou à raison, des complots, vrais ou faux, réels ou fantasmés. . ;

    Ceux qui les nomment improprement « complotistes » ne leur reprochent d’ailleurs pas d’être en vérité, ni des « comploteurs » ni vraiment des complotistes ». Le grief qu’ils leur font est de voir des complots partout, toujours et en toute chose. C’est d’interpréter la marche de l’Histoire à l’aune des complots en tout genre. Or, pour dire cela, nous le répétons, le mot « complotiste » est tellement impropre qu’il en est dérisoire.

    Pour être judicieux et linguistiquement exact il faudrait appeler ces gens qui ont une telle lecture perverse de l’Histoire « des obsédées du complot » par exemple. Non pas des « complotistes » mais peut être des complophobes (qui haïssent les complots et les comploteurs et «complotistes »)

    Ou mieux encore car nettement plus précis, par « composition » des mots « complot » et « maniaques », des « complotmaniaques. Voilà le terme approprié.

    Je ne suis, et vous autres amis qui êtes comme moi stigmatisés par de mauvaises gens à court d’arguments, n’êtes pas d’avantages des « complotistes ». Si ces mainates parlaient correctement français, c’est « complomaniaques » qu’ils nous appelleraient.

    Or, leur faute grammaticale n’est pas le fruit du hasard, elle n’est pas anodine, comme un lapsus elle est au contraire révélatrice :
    Ils ne savent pas ce qu’ils disent, c’est pourquoi ils ne savent pas comment le dire.


    Patrick Seignon. Lavoiedessansvoix.fr » lundi 8 mars 2021.
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