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    JUPITÉRIEN

    La constitution de la 5ème République n’est pas républicaine, elle est monarchique. Investi par le suffrage universel, voilà le « Président » dépositaire de la souveraineté nationale à la place du peuple qui la lui a ainsi cédé. De quoi donner le tournis, faire enfler la tête de certains d’entre eux. De quoi se prendre pour le roi.

    Le roi de la France monarchique était « l’Oint du Seigneur », par la vertu de l’huile de la sainte ampoule lors de la cérémonie du sacre à Reims. Aussi arrive-t-il que quelques-uns de nos rois républicains, frustrés de n’avoir pas eu droit à cette onction divine, veuillent à défaut d’en être l’oint, se rapprocher du Seigneur. Tant même que certains auraient, dit-on, une certaine propension à se prendre pour Dieu lui-même.

    Tous ont gardé il est vrai, quelque héritage de la culture religieuse de leur jeunesse, et bien sûr aucun n’est disposé au blasphème. Aussi se gardent t’ils tout de même de froisser « le Bon Dieu », le vrai, le grand, le miséricordieux, l’unique (Jéhovah, Allah, Vishnou, Trinité, etc.) qui officie dans les temples consacrés. S’ils leur arrivent donc de se prendre pour des Dieux, se sont tout de même de ces Dieux déchus dont l’Olympe « fourmillait », qu’ils réhabilitent à leur usage propre, chacun le sien, selon sa personnalité et ses sensibilités. Il y a le choix.

    Valéry Giscard d’Estaing, fut semble-t-il le premier à consacrer à cet usage. Quelques escapades nocturnes et le pouvoir temporel excessif que lui attribuait la constitution n’étant plus suffisant à flatter son égo (sa tête avait tant enflée que son crâne dépassait ses cheveux), il voulut s’essayer aux délices du pouvoir spirituel. Plus qu’aux peuples, il voulut commander à l’ordonnancement des choses de l’Univers. Comme Chronos/Saturne présider aux choses du temps. Il déroba donc l’horloge de Saturne, et commanda au cours des planètes qu’il y aurait dorénavant une heure d’été et une heure d’hiver. Depuis 40 ans en effet le temps ne s’écoule plus tout à fait de la même manière et cela n’a de cesse d’em……. le monde.

    Investi de la « souveraineté » à l’époque « des printemps arabes, et trouvant dans ces circonstance motif à régenter le monde (au moins une petite partie) comme « au temps heureux des colonies », Flamby saisi l’occasion de se raffermir, se faire une poussée de testostérone, acquérir une âme de guerrier et se gagner un destin de conquérant. Il répandait alors la désolation en Syrie et dressé sur ses ergots de coq gaulois ordonnait à Bachar Aj Assad de quitter le pouvoir Et quand un temps Obama lui laissant quartier libre il fut chargé de piloter seul la politique occidentale au Moyen-Orient, il se prit vraiment pour Mars lui-même, pour le Dieu de la Guerre. Et enfin, cerise sur le gateau de la renommée, lorsque quelques enragés répandirent le sang et l’horreur à Paris, il se rengorgea encore, en appelant à « l’union nationale », se porta à la tête de la « contestation antiterroriste » ; Il eut alors son jour de gloire le 11 janvier 2015 « Il était seul devant, ils étaient tous derrière ». A la fois chef, guide et protecteur de la nation. Un jour, un seul, où à défaut d’Olympe il monta au Pinacle.

    Macron lui, c’est une chose acquise : c’est Jupiter. Le Dieu des Dieux. Le « Deus ex machina ». Dame, ce Jupiter-là était plutôt chahuté ces dernières semaines. Nombre de ses concitoyens rêvant de l’expulser de l’Elysée pour l’envoyer en Erèbe. Mais ce Dieu Païen aurait-il passé un « deal » avec Belzebuth ? Chaque fois qu’il est dans la poisse le dos au mur, celui-ci parait lui envoyer, in-extrémis, un secours de son invention perverse : « Jupiter/Macron » avait promis de rendre compte aux Français des conclusions « du grand débat ». Or il n’avait pas même pris la peine de lire ne serait-ce qu’une partie infime de ces doléances qui, selon son jugement méprisant émanaient pour beaucoup de « fainéants » et « d’illettrés ». Après, avoir, sous divers prétextes repoussé plusieurs fois, l’échéance fatale, il fallut bien tout de même qu’il s’y résolve. Il prit donc un Rendez-vous télévisuel avec son peuple. Mais il était .bien embêté car il ne savait pas quoi dire. Alors Belzebuth ricanant vint à son secours, Trop content ce Diable d’incendier une église du bon Dieu, et qu’elle église madame, rien moins que Notre Dame de Paris ? Et Manu pu ainsi éluder sans trop perdre la face.

    Mouvement des Gilets-Jaunes, grèves et manifestations de protestations de toute sorte contre sa réforme des retraites, recours au 49-3, sa majorité qui tangue et se délite, Griveaux qui s’en branle, l’élection municipale qui s’annonce comme un désastre. Mais Lucifer (il a plusieurs noms lui aussi) veille sur les intérêts de son protégé. Il lui diligente cette fois une « pandémie » de Corona virus. Un machin vraiment diabolique. « Tu vas voir Manu si on va les calmer ! Ha ! Ha ! Ha !... »

    Voilà pour Manu en tout cas une occasion rêvée de reprendre la main et le ton du commandeur. D’en appeler, comme Hollande, dans les circonstances que nous avons décrites, à « l’UNION NATIONALE », derrière lui bien sûr. L’exercice est cette fois sans risque. A tous les coups il gagne. Certains « spécialistes » annoncent déjà 500 000, qui dit mieux, 700 000 morts, si au final il y en a 5000, ou allez va ne chipotons pas, 100 000, il a gagné, il a sauvé 695 ou 600 milles français. A côté, Jésus qui ressuscite Lazare c’est du pipi de sansonnet.

    Et puis quelle aubaine cette tragédie tout de même. Pouvoir, l’air de ne pas y toucher, à la barbe des puristes de la démocratie et de la ligue des droits de l’homme, avec presque même la bénédiction des citoyens, faire grandeur nature « un exercice de couvre-feu généralisé ». On ne sait jamais, ça peut servir, si après, malgré l’éteignoir du « confinement » le brasier social s’enflammait de plus belle.

    Alors Jupitérien il Trône, tonne et ordonne. Et la vie suspend son vol. Qu’elle autorité ? Qu’elle maitrise ? Quelle puissance ?

    La crise sanitaire finira. Aura-t’il alors, lui aussi, « sauveur de la nation » ; son heure de gloire, Montera-t-il à son tour au pinacle ?

    Rien n’est moins sûr et s’il y monte, comme Hollande ce ne sera peut-être qu’un seul jour.

    Giscard et Hollande, se prirent pour des Dieux. Tels des Titans ils ont voulu escalader l’Olympe de la renommée, mais ils se firent « bouler » méchamment par les foudres de l’opinion publique. Giscard d’Estaing qui brigua un deuxième mandat fut humilié, et François Hollande préféra ne pas s’y risquer. Tout deux subirent alors la punition de Prométhée. L’aigle méchant de la rancœur dévora longtemps le foie de Giscard d’Estaing. Celui de l’égo blessé dévore encore le foie de François Hollande. Lui c’est fait chasser depuis longtemps du pouvoir alors qu’Assad, et ça le ronge, plus fringant que jamais, officie toujours à la tête de l’État Syrien.

    En se prenant pour Jupiter (Zeus), l’actuel Président-roi a sans doute poussé trop loin l’outrage aux dieux, et surtout au peuple. Œil pour œil ; Le peuple n’oublie pas. Macron pourrait bien être le prochain Prométhée : JUPITER RIEN.

    Patrick Seignon, Lavoiedessansvoix fr . Mardi 18 mars 2020

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