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  • ET SI L’ON D’ESEMBROUILLAIT L’EMBROUILLE DEMOCRATIQUE

    ET SI L’ON D’ESEMBROUILLAIT L’EMBROUILLE DEMOCRATIQUE

    [Voilà un pouvoir monarchique qui impose sa politique antisociale et ses réformes contre la volonté de l’écrasante majorité du peuple. Voilà la quasi-totalité de la presse et des grands médias sous contrôle et au service exclusif de grands groupes capitalistes et financiers (« Libération » De Rothschild, TF1 Bouygues, etc.) Voilà que des lois et dispositions ont été multipliées qui« encadrent », c’est-à-dire étouffent, et judiciarisent la « liberté de parole et d’expression ». Voilà, sous prétexte de lutte contre le « terrorisme », que les dispositions de l’état d’urgence qui étaient autrefois conçues comme des mesures exceptionnelles ont été récemment introduites dans la constitution comme des dispositions législatives banalisées. Voilà un an que les mesures répressives et interdictions de toutes sortes se sont multipliées, qui ont pour finalité d’annuler par le fait du prince le droit sacré de manifester. Voilà un pouvoir qui pratique sciemment une stratégie de la violence et de la confrontation, de par les consignes répressives qu’il donne à ses forces de police, en introduisant dans les manifestations des groupes de provocateurs à sa solde. Voilà une année entière que dure le mouvement des « gilets-jaunes » et cinquante-quatre Samedis que se renouvellent leurs manifestations et nous voilà rendus à 440 incarcérations, 11 000 gardes à vues, 11 morts dont 2 du fait direct des forces 2 mort, sans parler des autres victimes en marge des manifestations, 2.448 manifestants blessés, 19.071 tirs de LBD, 1.428 tirs de grenades lacrymogènes instantanées, 5.420 tirs de grenades de désencerclement25 yeux crevés, et 5 mains arrachées. Et il y a encore dans notre pays des gens, ou très naïfs ou très cyniques, pour nous dire « on a de la chance en France nous sommes dans un pays démocratique, ce serait bien pire ailleurs, etc… ». Beaucoup de citoyens excédés par la politique du pouvoir actuel qui hésitent pourtant à rentrer en rébellion parce qu’ils craignent « de mettre en danger la démocratie », ou le pire à leur sens, l’avènement de madame Le Pen. Cette prétendue démocratie est une farce faite pour embrouiller le jugement du peuple. On nous dit, vous n’êtes pas contents, soit, mais Macron a été élu. Nous ne reviendrons pas ici sur la manière douteuse dont cette élection a été conduite et sur les stratagèmes judiciaires et propagandistes qui ont été mis en œuvre pour l’obtenir de toute force et qui invalident sa légitimité. Non ! Nous n’userons que d’une seule objection à cet égard. La participation au vote fut-elle la meilleure possible et le score du candidat sans appel, l’élection « d’un roi » même au suffrage universel direct est un acte profondément antidémocratique. Puisque par son fait même il annule la souveraineté du peuple pour la déposer dans les mains d’un seul homme. On nous dit encore, certes vous n’êtes pas satisfait, vous le peuple « d’en bas » ou « périphérique » mais le Président est le Président de tous les Français et il doit appliquer une politique conforme à l’intérêt non de telle ou telle catégorie ou fraction des français mais de la « Nation » toute entière. En ce cas répliquons nous, comment se fait-il que prétendant défendre l’intérêt National, toutes les décisions prises et les réformes entreprises aient toutes comme objectif évident de servir les intérêts exclusifs non de la majorité du peuple mais de la seule minorité des plus riches ? Désembrouillons donc cet embrouillamini. La démocratie c’est quoi ? C’est un mode d’exercice du pouvoir, comme la Monarchie absolue, la monarchie constitutionnelle, la théocratie, la dictature militaire, etc. La démocratie Athénienne, le modèle de référence, était démocratie pour 40 000 citoyens et dictature pour 400 000 esclaves. Il y a peu de temps encore la « plus grande démocratie du monde » l’américaine, était une horrible dictature d’apartheid pour plusieurs millions d’individus de la population noire. L’ancien régime féodal qui évolua vers la monarchie absolue aurait pu tout aussi bien être démocratique, avec 200 000 citoyens nobles qui auraient élu entre eux des organes représentatifs de leur classe pour appliquer leur dictature au peuple et aux serfs. Tout pouvoir est une dictature. La démocratie n’est qu’une modalité parmi d’autres possibles, d’exercice de celle-ci. Il existe en Angleterre et en Espagne maintenant des Monarchie constitutionnelles « démocratiques ». Le régime politique de la France actuelle est un régime de monarchie élective « démocratique ». Le régime d’apartheid de l’Afrique du Sud était un régime démocratique pour les « afrikanders » pas pour les africains. Le régime d’apartheid israéliens est « démocratique » pour les citoyens juifs pas pour les « sous citoyens arabes-palestiniens ». La démocratie n’est qu’un mode d’exercice du pouvoir, la vraie question est de savoir à qui appartient le pouvoir réel. Le pouvoir actuel en France, celui qu’encadrent les institutions de la cinquième République, est en vérité la dictature des plus riches, des plus grands capitalistes industriels et groupes financiers. La démocratie française n’est qu’un décorum pour habiller de voiles pudiques cette réalité toute nue. Est-ce à dire que nous devons être contre la démocratie ? Absolument pas. Nous devons être contre la dictature des plus riches qui se dissimule sous des atours démocratiques Mais nous devons vouloir remplacer le pouvoir réel de cette minorité des plus riches par le pouvoir réel de tout le peuple, et nous devons exiger que se pouvoir de tout le peuple s’exerce selon les modalités démocratiques les plus larges possible :révocabilité des élus, assemblées populaires de base qui élaborent et contrôle la vie et les décisions politiques, application du « R.I.C. » comme mode d’expression de tout le peuple. Nous devons en quelque sorte remplacer la dictature démocratique d’une infime minorité par le pouvoir démocratique de l’immense majorité.

    Patrick Seignon. « lavoiedessansvoix.fr ». Vendredi 22 novembre 2019.

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