• bouton partage

  • DE LA BRAISE A L’INCENDIE

    DE LA BRAISE A L’INCENDIE

    Une Église brûle et tout le Landerneau des médias se met en branle, se lamente pleure, gratte à toutes les cordes de la sensibilité française. L’argent afflue à son chevet. Des voleurs capitalistes profitent de l’occasion pour se faire passer pour de généreux mécènes avec l’argent que d’autre ont gagné pour eux au prix de leur sueur et de leur sang.

    Bon, je vous l’accorde, qu’elle Église ! Notre Dame de Paris, un morceau de l’identité culturelle de la France : « Psaume sculpté en ronde bosse » par les dizaines de mains anonymes des parias de Dieu. Celle de Victor Hugo et de Violet le Duc, d’Esméralda et de Quasimodo. Un sanctuaire de l’art et de la foi. Je vous l’avoue, moi-même « satané mécréant » des gouttes de je ne sais quel liquide lacrymal ont perlé à mes paupières.

    La pierre, les arts, la littérature, la culture, mais ce ne sont que des "sécrétions" de la vie. La vie est dedans et au-dessus. La vie est au-dessus. Et pourtant :

    Un jeune homme s’immole à Lyon et je pleure plus encore. Et j’enrage surtout du silence et de l’indifférence des mêmes médias et de tous les donneurs de leçons en morale et en humanisme. Du black-out cynique de l’information.

    Les « Bonzes du Viêt-Nam », Jan Palach, Mohammed Bouazizi ; des peuples se levèrent au Viêt-Nam, en Tchécoslovaquie, en Tunisie, interpellés par les sacrifices de ses héros de la colère et de la désespérance. Non je ne peux pas croire que la jeunesse française reste impassible et le peuple d’ici indifférent au sacrifice d’Anas K.

    Voilà un an, nous allons en fêter l’anniversaire dans deux jours, que le mouvement des Gilets-jaune entretient la braise de la révolte. Les matériaux inflammables se sont accumulés dans les soubassements de la société. Certes Macron joue les pyromane-pompiers. Il a soufflé sur la braise et craignant tout à coup l’embrasement général, il va tenter dans les jours à venir de circonscrire son danger en répandant par-ci par-là un peu de poudre de perlimpinpin.

    Je veux croire que le feu sera pour l’histoire la signe de cette année 2019.

    Une église brûle et ils se lamentent. Un jeune homme s’immole et ils ricanent sous cape.

    Ils ne vont peut-être plus ricaner bien longtemps. Si la jeunesse s’enflamme à son tour c’est toute la poudrière sociale accumulée qui pourrait prendre feu bientôt et inscrire décembre 2019 en lettre de feu au fronton des grandes luttes sociales et politiques du peuple de France.

    Patrick Seignon. « lavoiedessansvoix.fr » Vendredi 15 novembre 2019.

  • bouton partage