Comme nous l’avons fait, il y a quelques jours, pour la totalité de nos articles sur le thème de « l’Horreur économique », nous vous livrons aujourd’hui, ceux que nous avons regroupés sous le titre générique de « l’Horreur démocratique ».


Vendredi 29 juillet 2011


RÉFLÉXIONS THÉORIQUES À PROPOS DE LA DÉMOCRATIE ?

Nous voilà rendus au creux de la saison estivale. C’est pour les partis, courants, associations, le temps des « Universités d’été ». On sort la tête du guidon. La vie, l’action politique au jour le jour, on prend du recul, le temps de la réflexion, on médite le nez dans les étoiles, on revient aux fondamentaux… Ouf ! Un peu de théorie.


C’est sur l’écueil de « la démocratie », que la deuxième internationale socialiste, c’est fracassé. Les illusions engendrées par les pratiques de la démocratie parlementaire avaient donné naissance au courant « social-démocrate » qui prétendait, de l’intérieur et de manière indolore, transformer à force de réformes, le système capitaliste. Sa méprise la conduisit à une faillite honteuse face à la guerre impérialiste. Mais un autre courant était né depuis les origines du siècle. Il avait pris corps dans le « Parti ouvrier social démocrate de Russie » (POSDR). Ce courant, prédominant, bolchevik en Russe signifie tout simplement majoritaire, donna naissance, à la fin de la guerre, sous l’impulsion de la Révolution, au « Mouvement communiste international ».


Un long débat avait précédé. Amorcé dés 1903 lors du 2ème congrès du POSDR, qui opposait les « bolcheviks » aux « menchéviks » (= minoritaires). Les uns et les autres étaient convaincus que la Russie d’alors était grosse d’une révolution. Mais, tandis que les menchéviks voulaient attendre en quelque sorte que l’histoire « ponde son fruit » comme une grossesse vient à terme, les bolcheviks emmenés par «Lénine », pensaient eux que « la révolution démocratique bourgeoise russe », car c’est ainsi qu’ils la caractérisaient alors, ne pouvait parvenir à son terme que tirée par son aile marchante, la classe ouvrière associée à la paysannerie laborieuse.et qu’il fallait à l’expression politique de celles-ci, un parti actif et déterminé. Cette position des « bolcheviks » n’était pas une vue de l’esprit, elle ne tombait pas du ciel, elle se fondait sur l’expérience historique dont ils disposaient. Elle avait deux piliers : d’une part l’étude attentive de la Révolution française (1789/1795) et de la Commune de Paris (1871), d’autre part l’évolution « impérialiste » que Vladimir Illitch Oulianov, dit Lénine, avait caractérisée comme « le stade suprême du capitalisme ». Le courant majoritaire du POSDR (bolchevik) avait analysé la tendance « au compromis historique » qui anime la bourgeoisie dans toutes les révolutions. Il savait que dans les nouvelles conditions historiques qui étaient celles de l’impérialisme, cette tendance au compromis, exacerbé par la terreur de la révolution ouvrière, rendrait la bourgeoisie Russe encore plus pusillanime et donc plus inapte à conduire elle-même à son terme sa propre révolution démocratique. De ces circonstances Léon Trotski déduisit lui une conséquence théorique ultime. Il conclut à l’’impossibilité de réalisation d’une révolution « démocratique bourgeoise » dans les conditions de l’impérialisme. C’est ce constat qui est connu dans l’histoire de la pensée marxiste comme « la théorie de la révolution permanente ». Cela signifiait tout simplement que toute révolution commencée, si elle voulait vaincre, ne devait pas se cantonner, au risque d’une cuisante défaite, aux revendications « démocratiques bourgeoises, mais poursuivre sur sa lancée jusqu’à ses conséquences (ultimes), la transformation socialiste..


Revenu en Russie en mai 1917, Trotski rallia les bolcheviks et donc d’une certaine manière les thèses léninistes. Pourtant, en vérité, avec le discours de Vladimir Illitch Oulianov (Lénine) le 3 avril 1917, lors de son arrivée à la gare de Finlande à Saint-Pétersbourg, connu sous le nom de « thèse d’avril », c’est en vérité celui-ci qui s’était rapproché du point de vue de Trotski. La révolution de février avait eu lieu et donné naissance au gouvernement provisoire de Kérensky. Mais à l'évidence, la révolution russe courait à sa perte si elle se vivait comme révolution démocratique, son salut était dans la révolution socialiste. La vie, la réalité historique venaient donner tout son sens à l’illumination théorique de Léon Bronstein.dit Trotski.


Et de fait, aucune des révolutions, des luttes nationales ou anticoloniales qui suivirent : Hongrie, 1919, Allemagne 1918 1923, Chine I927, Espagne 1935, Chine encore 1949, Corée 1953, Égypte 1954, Vietnam 1954, Cuba 1959,. Algérie 1962, Vietnam 1975, Libye 1969, Nicaragua 1979, (la liste n’est pas exhaustive ) ne donnèrent naissance à une révolution démocratique bourgeoise. Celles qui ne prirent pas le chemin du socialisme, se conclure la plus part du temps par une réaction sauvage et des dictatures brutales et sanglantes.


Comment donc et par quelle vertu ou miracle de l’histoire la révolution démocratique bourgeoise dont les conditions objectives ont disparu depuis belle lurette, serait-elle redevenue possible ? Mieux même, à l’ordre du jour dans lesdites « révolutions arabes » ?


Certains aventureront que les révolutions arabes de l’hiver 2010 /2011, comme leurs inspiratrices les révolutions antisoviétiques du bloc de l’est, ne sont pas en effet des révolutions démocratiques bourgeoises, mais des « révolutions démocratiques tout court ». La démocratie aujourd’hui n’étant plus une aspiration spécifiquement bourgeoise, mais celle de tout le peuple. Voilà l’ânerie qu’il ne fallait précisément pas dire. Ceux qui la risque sont ceux qui ont oublié, ou n’ont jamais su, ou ne veulent pas savoir et pour cause, que la société était divisée en classes. Que tout pouvoir politique, qu’elle qu’en soit la nature et la forme (monarchie, monarchie constitutionnelle, démocratie parlementaire, théocratie ou dictature militaire ou autre) est l’émanation de l’une de ces classes et l’instrument de sa domination. La question n’est pas celle des « aspirations ». Bien entendu chacun préfère une société de libre expression qui garantit les libertés individuelles. La question est celle de l’exercice du pouvoir politique réel. En l’état actuel des choses, dans le cadre de l’économie de marché, la démocratie ne peut-être que bourgeoise. Dans le cas de remise en cause de l’ordre social établi, elle pourrait être ouvrière ou socialiste. Mais « la démocratie tout court » cela n’existe pas, cela ne veut rien dire.


L’autre argument que ses contradicteurs croient imparable découle de l’effondrement « du bloc de l’Est » et du discrédit qui a mis ‘know out» l’idée même de l’émancipation socialiste de l’humanité. Les révolutions précédentes commençaient comme des révolutions démocratiques et finissaient souvent comme des révolutions socialistes ? Mais L’espérance socialiste étant hors jeu, il redeviendrait possible de faire à nouveau des révolutions seulement démocratiques, sans s’exposer à l’hypothèque de leur transcendance socialiste. Le malheur pour cette thèse, c’est que l’impossibilité avérée, historique, des révolutions démocratiques bourgeoises, tenait moins à l’hypothèque socialiste qu’aux conditions économiques et politiques découlant de la domination impérialiste des grandes puissances ? A l’époque de l’impossibilité avérée de la révolution démocratique bourgeoise en Russie, la révolution d’octobre n’avait pas eu lieu. L’impossibilité de la révolution démocratique (découlait) des conditions de l’impérialisme et non du risque de révolution ouvrière auquel personne ne croyait parmi les cercles dirigeants. C’est au contraire, la révolution socialiste qui était induite et commandée par cette incapacité de la révolution démocratique à régler les problèmes du moment..


Voilà l’éclairage théorique à la lumière duquel il convient de réexaminer la question des révolutions arabes de l’hiver passé. Si elles ne sont ni ouvrières ni socialistes ni « démocratiques tout court », alors, sont-elles pour le moins « bourgeoises ? ». Non, pas le moins du monde, les conditions objectives qui scellaient l’impossibilité pour les bourgeoisies nationales de mener à bien une révolution n’ont pas disparu, au contraire, elles ce sont accrues avec l’intégration mondialiste, l’interdépendance accrue des économies, qui rendent la chose plus impossible que jamais. D’ailleurs, en faut-il une illustration ? N’est-ce pas par l’intercession de l’impérialisme américain que Ben-Ali et Moubarak ont consenti à s’effacer et que certains cercles militaires et du pouvoir politique ont assuré la transition ? Même ces pseudo révolutions, en vérité de simples transitions politiques pilotées de haute main, les bourgeoisies indigènes sont incapables de les mener seules à leur terme.


Les « révolutions » égyptiennes et tunisiennes ne sont donc pas des révolutions démocratiques bourgeoises. Les bourgeoisies tunisiennes et égyptiennes n’ont pas pris le pouvoir en leur nom, elles se sont placées sous la tutelle directe de l’impérialisme américain. « La démocratie » strictement formelle à laquelle elles se réfèrent n’est en vérité que la forme politique que prend à ce jour la tutelle impérialiste. C’est à cette condition que l’on voit surgir des poubelles de l’histoire des êtres politiques qui ne sont que des ectoplasmes. Loin de l’annuler, cela confirme, pire, renouvelle on ne peut plus et mieux le constat datant du début du vingtième siècle selon lequel l’ère des révolutions démocratiques bourgeoises était révolue. Les prétendues nouvelles démocraties arabes sont des longes au bout desquelles l’impérialisme attache les nations serves dans son pré carré.

P.S.
5 avril 2O11


L’HORREUR DÉMOCRATIQUE –5).

Comme nous l’avions annoncé, nous revenons, sous le même titre générique, sur l’extrait du livre de deux universitaires américains, John Mearsheimer et Stephen Walt – « Le Lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine », publié en France par les éditions de la Découverte, 2007, et cité par Pierre Péan dans « CARNAGESLes guerres secrètes des grandes puissances en Afrique », édité lui chez Fayard en octobre 2010.


Le 16 mars, à la veille du conseil de sécurité de l’ONU qui devait décider du recours à la force en Libye, nous en avions souligné et commenté cela : «
même s’il pouvait s’avérer nécessaire de recourir encore au glaive pour diffuser la démocratie. » Qui illustrait si bien, en quoi ce recours, « justifié », dans le cas d’espèce, par une situation spécifique, relevait en vérité de plans établis de longue main. Nous en soulignerons et commenterons, pour cette deuxième reprise, un membre de phrase différent

« Puis les deux auteurs résument le plan de transformation du Moyen-Orient proposé depuis la fin des années 1990 par les « néo-cons »* (écrit Pierre Péan)
« Le lobby pro-israélien joua par ailleurs un rôle essentiel dans l’élaboration de la politique américaine vis-à-vis de l’Irak et de l’Iran, ainsi que dans les grands projets de l’administration Bush visant à transformer le Moyen-Orient en une paisible oasis de démocraties (…) : l’invasion puis l’occupation devaient rapidement transformer l’Irak en une démocratie qui ferait ensuite office de modèle pour les populations des autres États autoritaires de la région. Les résultats atteints en Irak devraient alors déclencher une cascade de dominos démocratiques (Souligné par nous. LVDSV).même s’il pouvait s’avérer nécessaire de recourir encore au glaive pour diffuser la démocratie. Une fois la démocratie implantée dans la région, les régimes bien disposés vis-à-vis d’Israël et des États-Unis deviendraient la norme, le conflit israélo-palestinien serait, selon les termes mêmes du rapport, « transcendé », les autres rivalités régionales perdraient de leur intensité, et les problèmes jumeaux du terrorisme et de la prolifération nucléaire tendraient rapidement à disparaître. » (John Mearsheimer et Stephen Walt)

« La « feuille de route » des « néo-cons », reprise par Dick Cheney puis Georges Bush, s’est bien inscrite dans la continuité des plans israéliens, qui visent tous à couper les arrières des Palestiniens ! » (ajoute Pierre Péan)
Certes, en ce qui concerne le modèle démocratique irakien, censé être la référence, les plans ont quelque peu foiré. Toutefois, si elle fonctionne sous la botte de l’occupant, et n’est pas un exemple bien attrayant pour ses voisins « la démocratie impérialiste» irakiens, existe tout de même, et le régime baasiste, indépendant, de Sadam Hussein, soutien de la cause palestinienne, a bel et bien été rayé de la carte et de l’histoire. « La démocratie » de la dictature impérialiste n’a pas été de nature, à entrainer par son exemplarité l’effet dominos attendu. Le « modus-operandi » a dû être légèrement réadapté à la donne nouvelle. Les classes moyennes et jeunes intellectuels formés dans les universités occidentales, et reliés par le Web ont été mis à contribution, animés par des associations militantes, directement en relation avec des associations et ONG droitdelhommistes américaines. Dans notre article « Preuves en mains » du 28 mars, nous nous faisons le relais d’un article du « Nouvel Observateur » qui en établit les preuves. D’autres moyens électroniques, écoutes, avions et satellites-espions, relevant de la guerre secrète ont très vraisemblablement été mobilisés à cette fin. Nous saurons sans nul doute cela un jour. Mais, malgré les zones d’ombre volontairement entretenues, il n’est pas possible de ne pas voir, que ce qui c’est produit dans le monde arabo-musulman depuis décembre 2010, est exactement ce à quoi font référence dès 2007, les deux auteurs américains cités ci-dessus, et relève moins de l’action spontanée des peuples que de la mise à exécution des plans préétablis de l’impérialisme.

P.S.
* Néoconservateurs, courant politique d’origine américaine apparu à la fin du XXème siècle. Les néo-cons ont inspiré la politique des deux Bush. Voir Wikipédia.
16 mars 2011 (publié et actualisé le 18)




L’HORREUR DÉMOCRATIQUE – 4.

La résolution du conseil de sécurité de l’ONU, a été votée a l’arrachée au prétexte de protéger les populations civiles et d’empêcher l’écrasement de l’insurrection libyenne. Mais à peine celle-ci obtenue, Hillary Clinton a déclaré que l’objectif était d’en finir avec Kadhafi. Elle annonça ainsi, sans vergogne, l’intention américaine d’outrepasser le mandat de la résolution onusienne, affichant ouvertement le mépris hautain des maitres du monde pour cette institution dont ils se servent pour couvrir leurs crimes du vernis d’une prétendue « légalité internationale ».


Le 21 mars, Barak Obama en a rajouté une couche en affirmant « La position américaine est claire, Kadhafi doit partir ». Oui certes, cela est clair, mais outrepasse le mandat de la résolution 1973.


Drôles de militants de la démocratie, ceux, dirigeants de pays étrangers, qui interviennent avec des moyens militaires démesurés pour imposer par la force un changement de gouvernement ou de régime dans un pays qui n’est pas le leur. Prendre ainsi le pouvoir par les armes, en langage courant ça ne s’appelle pas « démocratie », mais « coup d’État » procédé encore plus ignoble lorsqu’il est fomenté avec l’aide ou par les armes de l’étranger. Nous l’avions annoncé, la démocratie occidentale, simple masque de la dictature impérialiste ne pouvait manquer de tourner à la farce macabre. La voilà, en cela, tout entière l’horreur démocratique.

22 mars
L’HORREUR DÉMOCRATIQUE - 3.

À ceux des visiteurs de « La voie des sans voix » qui voudraient voir dans notre approche des évènements qui secouent le monde arabo-musulman depuis décembre 2010, les analyses d’un mythomane ; à ceux qui appréhenderaient nos analyses comme sujettes à une « vision policière de l’Histoire », nous conseillons vivement la lecture du texte ci-dessous, qui n’émane pas de nous . Ceux-là et les autres, tous les autres visiteurs, ne manqueront pas d’y trouver confirmations de nos analyses, au-delà de toute espérance, et de plusieurs des déductions que nous en opérons sur divers sujets, tellement claires et fortes qu’elles en sont troublantes.


Pourtant, il s’agit d’un extrait de « CARNAGESLes guerres secrètes des grandes puissances en Afrique », un livre de Pierre Péan édité chez Fayard en octobre 2010, dont je viens tout juste d’achever la lecture. Dans ce passage, Pierre Péan, nous livre une longue citation de : « Le Lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine » - de John Mearsheimer et Stephen Walt – publié en France par les éditions de la Découverte, 2007, livre que je n’ai pas lu moi-même, dois-je confesser bien humblement.


« Puis les deux auteurs résument le plan de transformation du Moyen-Orient proposé depuis la fin des années 1990 par les « néo-cons »* (écrit Pierre Péan)


« Le lobby pro-israélien joua par ailleurs un rôle essentiel dans l’élaboration de la politique américaine vis-à-vis de l’Irak et de l’Iran, ainsi que dans les grands projets de l’administration Bush visant à transformer le Moyen-Orient en une paisible oasis de démocraties (…) : l’invasion puis l’occupation devaient rapidement transformer l’Irak en une démocratie qui ferait ensuite office de modèle pour les populations des autres États autoritaires de la région. Les résultats atteints en Irak devraient alors déclencher une cascade de dominos démocratiques, même s’il pouvait s’avérer nécessaire de recourir encore au glaive pour diffuser la démocratie. (Souligné par nous. LVDSV). Une fois la démocratie implantée dans la région, les régimes bien disposés vis-à-vis d’Israël et des États-Unis deviendraient la norme, le conflit israélo-palestinien serait, selon les termes mêmes du rapport, « transcendé », les autres rivalités régionales perdraient de leur intensité, et les problèmes jumeaux du terrorisme et de la prolifération nucléaire tendraient rapidement à disparaître. » (John Mearsheimer et Stephen Walt)


« La « feuille de route » des « néo-cons », reprise par Dick Cheney puis Georges Bush, s’est bien inscrite dans la continuité des plans israéliens, qui visent tous à couper les arrières des Palestiniens ! » (ajoute Pierre Péan)
Je vous ai donc laissé, chers visiteurs et visiteuses, quelques instants à cette passionnante découverte, et je ne puis douter un seul instant que vous en ayez été surpris et même troublés. Je suis convaincu que sous cet éclairage, vous apprécierez différemment l’intervention militaire occidentale en Libye si mal légitimée par un vote du conseil de sécurité de l’ONU. Je vous invite à revenir, les jours prochains, sur notre site, pour lire plusieurs articles, autour de ce même extrait, dans lesquels nous nous attacherons à en souligner les similitudes avec nos analyses et les conséquences que nous en avons déjà déduites sur plusieurs sujets, tels que la question iranienne, ou le conflit israélo-palestinien.

P.S.
* Néoconservateurs, courant politique d’origine américaine apparu à la fin du XXème siècle. Les néo-cons ont inspiré la politique des deux Bush. Voir Wikipédia.



17 mars 2011
L’HORREUR DÉMOCRATIQUE - 2.

Nous avons publié le 5 mars 2011 un article sous cet intitulé. Certains d’entre vous ont peut-être trouvé ce titre excessif ? Nous nous faisons forts de développer et d’illustrer notre propos, dans les jours à venir, en publiant de courtes chroniques sous le même entête générique.


Le Moyen-Orient arabe bouillonne des mobilisations « démocratiques » des peuples. Certes, nous l’avons dit dès l’origine, plus ou moins pilotées, plus ou moins manipulées par les officines secrètes et la diplomatie de l’impérialisme américain. Pour autant, l’aspiration des peuples de la zone concernée à plus de démocratie n’en est pas moins réelle ni moins légitime. C’est l’interférence impérialiste qui la rend suspecte à elle-même et finira par la décrédibiliser complètement.


C’est ainsi, en faisant de l’aspiration « démocratique » l’outil de sa propre domination, le justificatif de ses rapines manigances et agressions, en légitimant du sceau « démocratique », la misère, la faim, les inégalités, toutes les calamités qu’engendre son système de « l’horreur économique »*,que l’impérialisme américain est en train d’énoncer à la face du monde le nouveau concept de « l’horreur démocratique » ?


L’illustration du jour nous vient de Cisjordanie. Elle nous est offerte par l’État d’Israël : cet ilot de lumière dans un océan d’obscurantisme oriental, ce joyau de la civilisation des droits de l’homme, ce phare de la « démocratie occidentale » brillant en terre d’Islam depuis le rocher volé de « Qod ». Là bas des Palestiniens sont mécontents parce que la colonisation israélienne se poursuit inexorablement. Couvert par l’indifférence, ou plus vrais encore, par la complicité, de la prétendue communauté internationale « l’État ethnique juif », ce qui par définition devrait-être considéré comme une insulte au concept démocratique lui-même, poursuit son opération de séquestration des terres et du pays palestiniens et l’épuration ethnique, entreprise en 1947.


Alors bien entendu, il y a des tensions. Les Palestiniens lésés s’indignent. On le serait à moins. Et parfois l’indignation devient colère ou révolte. Cinq colons israéliens ont été tués. Des heurts ont eu lieux dans des villages de la région d’Itamar. Et quelle est la réponse du très démocratique « petit » protégé de l’oncle Sam ? La répression bien sûr, brutale et excessive, mais la fuite en avant surtout, l’auto justification cynique : «
notre vengeance sera de construire encore et encore » a promis à cette occasion Reuven Rivlin, président de la Knesset, le parlement israélien. « Il devrait y avoir 1000 nouveaux logements pour chaque meurtre », a insisté le ministre de l’Intérieur, Eli Yishai. » (Laurent Zecchini. Le Monde. 15 mars 2011)

Preuve encore que la démocratie politique n’est exclusive, ni de l’arbitraire, ni de l’injustice, ni de la barbarie. Pire même, qu’elle peut en être la justification .

P.S.


L’HORREUR DÉMOCRATIQUE

Les 14 points du président Woodrow Wilson étaient dominés par les idées de « l’autodétermination » des peuples, et de non-ingérence. Ces principes qui présidèrent à la politique extérieure des USA jusque dans les années 70 n’empêchèrent, bien entendu jamais, aucune ingérence des États-Unis d’Amérique dans les affaires de maints États, du temps même du président Wilson, mais ils constituèrent une arme diplomatique redoutable pour défaire les vieux empires coloniaux de la France et de l’Angleterre. Cela par exemple encore, au temps du règlement de la question algérienne. Ce but atteint, ces beaux principes dès lors sans objet devenaient contre-productifs pour la politique impérialiste de l’Oncle Sam.lui même. Il s’en défit sans état d’âme et en adopta de tout autre, exactement inverses des précédents. Le « droit de l’hommisme », « l’urgence humanitaire », « la démocratie occidentale promue au rang de valeur universelle», devinrent les moyens de justifier, plus qu’un droit qu’ils s’arrogent, un devoir d’ingérence qu’ils se font, dans les affaires intérieures de n’importe quel peuple ou État de la planète. En vérité, par ces moyens, l’impérialisme yankee s’est autoproclamé « puissance tutélaire de toutes les nations de la terre ».


« La démocratie », entend-on dire, serait la condition préalable nécessaire du « développement ». Par exemple, en y accédant les peuples tunisiens et égyptiens auraient-ils résolu du même coup, la question du développement économique donc la question sociale qui en dépend ; ils auraient fait ainsi l’économie d’une véritable « Révolution sociale ». D’autres nations arabes, peut-être bientôt, pourraient espérer aussi un avenir souriant pour peu qu’elles daignent s’engager dans cette voie « glorieuse ». Or, il n’est guère besoin de grandes connaissances en économie politique pour subodorer que cela est non seulement faut, mais au demeurant, exactement l’inverse de la réalité historique fondamentale tout autant que de la réalité du moment.


1 - La réalité historique fondamentale. La misère, la détresse sociale, ne sont pas, en tout cas pas seulement, les conséquences du développement économique insuffisant, elles sont en tout premier lieu les produits des structures sociales et économiques, nationales et internationales. Ce sont celles-là qui déterminent le partage injuste de la richesse, entre les nations, les classes sociales et les individus. C’est d’ailleurs, précisément, cette injustice fondamentale que les dirigeants politiques, de droites comme de gauche, ont à cœur d’escamoter quand ils font porter la responsabilité de la misère sociale au seul développement. Si les pauvres crèvent de précarité ou de faim, pas question en effet pour les riches de renoncer à leurs millions, pas questions pour autant d’en rendre responsable le partage inégal de la richesse. Les pauvres n’ont qu’à travailler plus et produire davantage (ça ne vous rappelle-t-y rien ?). Horreur suprême, cet horrible discours adoube une logique productiviste » complètement anachronique à l’aune des préoccupations écologistes du moment.


2 - la réalité conjoncturelle. La Chine qui n’est pas un État démocratique, au sens de la démocratie occidentale, est pourtant celle qui connait actuellement le plus étonnant développement économique. Par contre, le paupérisme, la misère et l’exclusion ne cessent de s’étendre et de faire des ravages dans le monde capitaliste occidental, chez les peuples des nations les plus « riches » et les plus puissantes de la terre, la France, l’Angleterre, l’Allemagne et les États-Unis même. Dans le contexte actuel où il produit du chômage massif, de la précarité, de la régression sociale, la dégradation massive des niveaux de vie des masses populaires de sa zone privilégiée, on voit mal comment ce système calamiteux pourrait assurer le bonheur et l’avenir des peuples du monde arabo musulman ou d’ailleurs.


La démocratie politique occidentale, qui au demeurant n’est qu’une démocratie de façade, un leurre pour les peuples, ne résoudra, par elle-même, ni les inégalités sociales, ni l’iniquité du partage des richesses intérieures, ni l’iniquité du partage des richesses entre les nations conséquences des structures du marché mondial et de la domination impérialiste. Pour commencer à poser et résoudre ces questions, ne faut-il pas plus « qu’une transition démocratique », de véritables révolutions sociales et anti-impérialistes ? À défaut, l’avènement de « la démocratie occidentale » comme système politique des nations serves, ne peut-être qu’un nouveau maquillage de leur servitude et de celle de leurs peuples.


« La démocratie » mise au service du rêve émancipateur de la jeune nation des colons américains voulant se libérer de la tutelle de la couronne britannique, « La démocratie » concept libérateur du peuple français s’arrachant à un millénaire d’obscurantisme, était une valeur apte à enflammer toutes les espérances de toutes les nations de la terre ? Mais voilà longtemps que son message progressiste s’est consumé aux feux de l’histoire. La « démocratie », système politique des puissances impérialistes qui mirent la planète en coupe réglée, précipitèrent l’humanité dans les deux cataclysmes des guerres mondiales, qui se rendirent coupables d’une multitude de crimes contre l’humanité durant la guerre froide (promotion et soutien de toutes les dictatures du monde, guerre de Corée, d’Indochine, d’Algérie, du Vietnam, etc.) et depuis (Guerre du Golfe, Guerres africaines de la région des Grands Lacs, Guerre contre l’Irak), a perdu de sa superbe et de sa valeur messianique. Comment pourrait-elle prétendre à l’universalité ?


Ce n’est point tant en vérité, au nom de l’émancipation des peuples arabo musulmans que la démocratie est devenue ces dernières semaines, la vedette de l’actualité, mais comme outil de domination impérialiste et instrument moderne d’asservissement des nations. Avec les mobilisations massives des peuples, tunisien et égyptien, le complot et la manipulation impérialiste restèrent indirects, il s’agissait d’instrumentaliser à son profit des mouvements populaires incontestables. Avec les évènements libyens, nous sommes entrés, sous l’étendard de la « démocratie », dans une phase d’agression directe, contre une nation arabe.


Mais en faisant du concept « démocratique » l’outil de sa propre domination, le justificatif de ses rapines manigances et agressions, l’impérialisme américain n’est-il pas en train de scier la branche du seul principe moral sur lequel il s’était assis ? En légitimant du sceau « démocratique », la misère, la faim, les inégalités, toutes les calamités qu’engendre le système capitaliste de « l’horreur économique »*, l’impérialisme américain n’est-il pas en train d’énoncer à la face du monde un concept nouveau, celui de « l’horreur démocratique » ?

P.S.
* Titre d’un livre déjà ancien de Viviane Forrester.




6 janvier 2011.



LA BURKA DE LA DICTATURE IMPÉRIALISTE !
Formalisme démocratique. Lorsque le FIS (Front Islamique du Salut) arriva largement en tête des élections législatives algériennes en 1991, le gouvernement suspendit le processus électoral et l’armée prit le pouvoir, plongeant l’Algérie dans le chao de la guerre civile. Cela se fit avec l’assentiment de toutes les puissances occidentales, championnes en démocratie, la France en tête. Lorsque le Hamas gagna les élections palestiniennes le 25 janvier 2006, et que le président Abbas appela, comme il se devait, un premier ministre issu de cette majorité à former un gouvernement palestinien, les États-Unis, « la plus grande démocratie du monde » déclara qu’elle ne traiterait pas avec ce gouvernement du Hamas. Sous la pression occidentale et israélienne, Mahmoud Abbas congédia le premier ministre Hamas, précipitant le peuple palestinien qui n’avait vraiment pas besoin de ça, dans la guerre civile et la division.


Lorsque les Danois dirent « Non » à l’Europe en juillet 1992, les exécutifs européens décrétèrent qu’ils avaient « mal voté » et les sommèrent de revoter « comme il faut » en mai 1993.


Lorsque les Irlandais dirent non, en juin 2001, au Traité de Nice, ils durent de même revoter en octobre 2002. Lorsque les Français dirent non au Traité constitutionnel européen, le 29 mai 2005, avec 54,68 % des suffrages, on ne leur a pas demandé de revoter, Sarkozy s’est carrément assis dessus.


Tout ça pour dire que « la démocratie » au sens du respect du suffrage universel, est un concept à géométrie variable. C’est de la foutaise, ça n’est qu’un outil de manipulation des opinions et de domination des peuples. Que les donneurs de leçons démocratiques ravalent donc leurs sermons, qu’ils se gardent de « nous prendre la tête » avec leurs discours véreux à propos de la situation en Côte d’Ivoire. Le formalisme démocratique ne serait-il bon que pour ces « braves nègres » que l’on réduit en esclavage, que l’on pille que l’on frappe et que l’ont humilie et qui répliquent en composant du « négrospiritual » ou en chantant du « Gospel » ?
La traite des nations noires

Nicolas Sarkozy avait promis de mettre fin à « la françafrique ». Il ne voulait pas dire par là que « l’homme africain qui n’est pas encore entré dans l’histoire », pouvait se passer de tuteurs et de maitres. Il voulait dire simplement que le temps était venu d’en finir avec les derniers vestiges des vieux empires coloniaux, et de placer enfin « nos nègres » sous le contrôle des nouveaux maitres de « la world company », leur offrir « la protection moderne » d’un nouvel empire tutélaire. Fidèle en cela, il faut bien le reconnaitre, à toute sa politique d’inféodation de la France et de l’Europe à « l’Empire nord-américain », il a bradé à l’oncle Sam, les derniers lambeaux de notre empire africain. Or voilà que les « indigènes » qui habitent ces contrées s’avisent d’émettre un avis, ils protestent, ils ne sont pas d’accord, ils ne voulaient pas changer de maitres, ils ne voulaient plus de maitre du tout.
Mascarades démocratiques.

Toutes les précautions avaient été prises pourtant, pour habiller cette mutation des plus beaux atours du suffrage universel. La cérémonie de passassions des pouvoirs avait été organisée sous la forme « d’élections démocratiques » à l’occidentale. Et la commission électorale « indépendante », émanation de l’ONU, c'est-à-dire sous contrôle de la CIA et au service des USA, s’était empressée de déclarer la victoire de son champion, Alassane Ouatara, (ancien haut fonctionnaire du FMI, le hasard fait bien les choses) avec 54 % des voix. Mais n’est-ce pas précisément là que le bât blesse ? Le rôle de la commission n’était-il pas de veiller au bon déroulement du scrutin et d’intervenir à postériori, après la publication des résultats par le conseil constitutionnel de Côte d’Ivoire, dans le cas uniquement ou des contestations se feraient jour à propos de ces résultats ? Au lieu de quoi, cette commission auto baptisée indépendante s’est précipitée, publiant ses propres résultats, court-circuitant les instances légales du pays ? N’était-ce pas dire que dés cet instant la Côte d’Ivoire, théoriquement état indépendant, était sous tutelle de l’ONU. N’était-ce pas une injure aux institutions légales, et une ingérence grossière dans les affaires intérieures d’un état théoriquement souverain ? Ce vice de forme entache la démarche de ladite commission du soupçon de manipulation et de provocation. Ne s’agissait-il pas en vérité de créer un prétexte pour justifier, sous couvert de démocratie, l’installation par la force, d’un pouvoir à la solde des États-Unis ?
Le bouffon du roi aurait mieux fait de se taire.

C’est alors que « Sarkozy », l’homme du Traité de Lisbonne, celui qui a mis dans sa poche, et son mouchoir par-dessus, le vote des Français du 29 mai 2005, se donne des airs de « docteur es démocratie », intime à Laurent Ghagbo l’ordre de se soumettre au verdict du « suffrage universel ». Et, quand certains, c’est le cas de Roland DUMAS et Jacques VERGES, qui sont allés en Côte d’Ivoire pour soutenir le président contesté par les puissances impérialistes coalisées, assènent que le temps des colonies est terminé et que ses ordres sont contre nature, le nain du roi du monde réplique tout de même. Il ne s’agit pas, explique-t-il, d’une posture colonialiste, mais du respect des décisions de l’ONU. Il se défausse en vérité. Le fond de la question dans le cas d’espèce procède de deux volets : 1-Que ce soit au nom de l’ancienne métropole ou de toute autre chose, en quoi le « gouverneur du protectorat français de l’Empire nord-américain », est-il fondé à donner des ordres à un chef d’État africain, à s’adresser à lui comme s’il s’agissait d’un domestique ? 2-L’ONU, le « Machin », ce directoire de l’Empire nord-américain, n’est-elle pas, elle aussi, tout simplement, une instance coloniale ? Et, parler en son nom, n’est-ce pas se comporter en colonialiste ? Sarkozy s’est encore planté. Il n’a peut-être pas donné d’ordre au titre du statut révolu de puissance coloniale de la France, mais il les a donnés au titre de « capo » du nouveau maitre du monde « la puissance coloniale Nord américain »
P.S.


PREUVES EN MAIN :


SOUS LE VOILE DÉMOCRATIQUE
LE COMPLOT IMPÉRIALISTE.

Ceux qui ont gobé tout rond le beau roman de la mobilisation démocratique spontanée des peuples arabes, devront se raviser, reconnaitre leur grande naïveté de jugement, voire leur aveuglement coupable.


Nous avons publié récemment (à plusieurs reprises depuis le 16 mars) un long extrait d’un livre de :John Mearscheimer et Stephen Walt, deux universitaires américains, qui dés 2007 faisaient clairement référence à un plan américain de subversion démocratique du monde arabo-musulman. Nous expliquions qu’avec un modus operandi un peu différent, c’est à la mise à exécution de ce plan que nous assistions depuis décembre 2010.


Eh bien, le nouvel Observateur » n° 2420 du 24 au 30 mars 2011 lève cette semaine un autre bout du voile, sous la signature de Vincent Jauvert, pages 71, 72 et 73, dont voici l’en-tête (page 71) reproduit ci-dessous :

A l'origine de la chute du dictateur Egypte : les faiseurs de révolution Ils ont 30 ans. Ils n'avaient pour armes que leur courage et leur ordinateur. Pendant trois ans, ces activistes non violents, formés en Serbie ou aux Etats-Unis, ont oeuvré dans l'ombre. Voici quelques-uns des extraits les plus édifiants de cet article : « La « révolution du Nil » n’a pas été spontanée – bien au contraire. Elle a été préparée à bas bruit pendant plusieurs années par une poignée d’activistes démocrates formés aux techniques de la lutte non violente, des méthodes qu’ils ont souvent apprises à l’étranger. » « Le reste du temps, ils militent au Caire dans ces groupuscules démocratiques que le raïs a laissé éclore, sous la pression de l’administration Bush. » « Discrètement, nous avons invité au Caire l’Academy of Change du Qatar » A Belgrade, des anciens d’Optor ont monté une structure de conseil en lutte non violente, Canvas. Grâce à la fondation américaine Freedom House, nous y avons envoyé discrètement l’un des nôtres. » Son formateur est un Serbe de 36 ans au visage anguleux, Srdja Popovic. C’est le fondateur de Canvas. Au début d’Optor en 1996, il a lui-même été formé par le gourou américain en personne, Gene Sharp. » « On organise des ateliers au Caire. Certains vont approfondir leur formation et suivre le séminaire d’été de la fondation américaine INC (Centre international de Conflit non violent, dans le Maryland » « Mai spas une pétition comme les autres : sur un site protégé aux États-Unis, les signataires doivent laisser leurs coordonnées personnelles, y compris leur numéro de carte d’identité, de téléphone et leur adresse e-mail. »
Certes, l’article du « Nouvel Obs » ne dit pas toute la vérité, dont une partie, qui relève à l’évidence de l’action secrète, lui échappe peut-être. Il fait mine de croire que « ces pionniers » ont agi par eux-mêmes. Chacun aura compris que Ahmed Maher, Esraa Abdel et leurs semblables n’ont rien inventé ni initier seul, mais qu’ils ne sont tout simplement que les premières recrues sur lesquelles ont pris appuis les services secrets américains et israéliens, pour monter l’opération.


Alors, alors, si la manipulation impérialiste est avérée, en ce qui concerne les vastes mobilisations populaires tunisienne et égyptienne, que s’est-il réellement passé en Lybie ? Quel sens convient-il de donner aux évènements en Syrie ? Prenez vous la tête entre les mains et réfléchissez bien en votre âme et conscience.


Subodorant qu’ils n’avaient aucune chance en Libye ni en Syrie de susciter les mouvements de masse qu’ils ont provoqués en Tunisie et en Égypte, les instigateurs internationaux, de cet effet de dominos (qui, on l’a vu, ne tombent pas tout seuls) n’ont-ils pas délibérément opté pour une autre tactique ? N’ont-ils pas choisi le recours immédiat à l’action « putschiste », à l’incitation à la révolte armée de groupes ou fractions minoritaires du peuple afin de susciter la répression qui devait servir de prétexte à l’ingérence étrangère ?


« Sortie des clous » avons-nous écrit, avant même la conclusion de ces évènements, l’on peut d'ores et déjà dire, qu’elle que puisse être la suite que « la transition démocratique arabe en douceur » a fait long feu et que nous sommes revenus à un schéma plus habituel des relations internationales dans cette partie du monde : celui de l’ingérence « civilisatrice » de l’impérialisme occidental, dans les affaires des pays arabo musulmans

P.S.