12 juin 2013.
MA « LETTRE À ÉLISE »

Vous ne le savez peut-être pas madame, mais nous ne sommes guère prodigues en satisfécits. N’allez pas croire toutefois que la raison en soit les prédispositions bougonnes d’un vieillard acariâtre. Cela témoigne plutôt de notre aptitude toujours renouvelée à l’indignation et à la révolte qui est un attribut de la jeunesse. « La révolution, c’est la jeunesse du monde ». Or, ce monde précisément a besoin d’une bonne cure de rajeunissement, d’un grand lifting. En l’état, le monde de l’argent roi, du libéralisme économique débridé, de la mondialisation de la pensée unique, nous offres beaucoup plus de raisons de nous indigner qu’il nous en propose de nous réjouir. C’est pourquoi nous sommes tellement ravis de vous faire part de notre satisfaction, quand une rare occasion nous en est offerte. C’était mardi soir, 10 juin 2013, et c’est vous Élise Lucet qui nous avait procuré cette joie. Dans votre « Magasine »,« Cash investigation » diffusé sur « France 2 », sur le thème, ce soir-là, du « .scandale de l’évasion fiscale : révélations sur les milliards qui nous manquent. » Vous ne vous êtes pas limitée à faire un état des lieux de « l’évasion fiscale », à vilipender les mauvais citoyens qui veulent échapper à l’impôt. Vous avez montré qu’il s’agit, plus que du réflexe individuel de quelques Harpagons qui ne veulent pas qu’on touche à leur cassette, d’un système « mondialisé » bien rôdé et bien huilé, bénéficiant de la complicité des gouvernements, pour le plus grand profit des grandes fortunes de la planète. Non pas seulement la précaution de contribuables aisés qui met leur magot à « l’abri » mais d’un système au service des grandes multinationales et autres entreprises à filiales multiples. L’organisation d’une évasion fiscale à la source même du profit qu’ils appellent l’optimisation fiscale. L’évasion, la fraude, en réalité, le VOL comme l’a justement dit Édouard Martin (ancien délégué syndical d’Arcelor-Mittal), Or, ce vol, pourtant plusieurs milliards d’euros, tout est relatif, n’est que larcin, si on le compare, à l’aune de sa nocivité sociale, au brigandage qu’est la « mondialisation » économique. Nous l’avons déjà dit. Nous le répétons. Nous ne le répéterons jamais assez. La fraude fiscale porte sur les bénéfices réalisés et grève les recettes budgétaires des États. Mais avant elle, en amont dans le processus économique, il y a le système de la libre circulation des capitaux qui permet d’exploiter sans vergogne des mains d’œuvres fragilisées et à bas prix n’importe où dans le monde. Avant que ne se pose la question de « l’optimisation fiscale », ne convient-il pas de poser cette question préalable de l’optimisation de l’exploitation des travailleurs ? Par toutes les faces de sa réalité, ce modèle économique mondialisé, ce « stade suprême de l’impérialisme » est nuisible à tous. Il est dommageable aux travailleurs surexploités, aux laissés pour compte, aux peuples avilis, aux nations abaissées, à l’environnement instrumentalisé et souillé, à la planète mutilée. Il n’y a jamais eu de plus vaste ni grand scandale à l'échelle de toute l’humanité. Optimiser les marges bénéficiaires et les taux de profits pour servir des dividendes de plus en plus colossaux, tel est le moteur et l’auto justification de ce système fou. Or cela, par son étendue, ses conséquences, les sommes en jeu, ne constitue-t-il pas un vol et une agression, contre les peuples et les nations, bien des fois plus grands et plus généralisés que n’est l’évasion fiscale ? Or, ce système aussi, et même plus que celui de l’optimisation fiscale, bénéficie de la complicité active de la quasi-totalité des gouvernements de la planète, qui l’ont d’ailleurs, sous l’impulsion initiale du couple infernal Thatcher Reagan, érigé en doctrine et en dogme. « The market globalisation » ? Oui, tout cela se résume à peu de chose en vérité, l’optimisation des méthodes de « l’appropriation capitaliste ». Une histoire de « brigandage international généralisé ». La mise en coupe réglée de la planète des nations et des peuples pour le profit d’un petit nombre d’accapareurs insatiables. Alors Élise, je vous en conjure, faite nous encore un petit, ou plutôt grand plaisir, à quand la grande émission où vous décortiquerez les mécanismes de ce système criminel d’accaparement capitaliste et dénoncerez toute sa nuisance ? 16 mai 2013.

RÉCESSION !

Nous y voilà donc. La France est en récession. Nul doute que nos dirigeants politiques avisés en profiteront pour nous dire qu’il nous faut faire encore plus d’efforts, serrer les coudes, qu’ils n’y peuvent rien, c’est la conjoncture, ce sont les lois de l’économie. Nous réfutons avec véhémence cette approche fataliste et sommes d’autant mieux fondés à le faire, que ce qui advient aujourd’hui, nous l’avions annoncé dès le 18 mai 2010, dans un de nos articles intitulés : « Quand l’Europe geint, les banquiers dansent. » « La solution capitaliste à la crise capitaliste, c’est la fuite en avant. « Les uns après les autres, les pays de la zone euro annoncent des plans d’austérité censés réduire les déficits creusés, c’est là le paradoxe, par les gigantesques plans de relance anticrise ».(Anne Michel – Le Monde. 12 mai 2010) Annuler ou simplement « restructurer » c'est-à-dire, ré étaler la dette, et c’est la récession économique assurée, alors on soutient, on déplace, on persiste à aggraver le déficit public, les États toujours endettés rembourseront l’U.E ; laquelle, endettée à son tour, remboursera les banquiers. Leur objectif : éviter l’effondrement brutal de l’activité économique. Ils ne font ainsi que différer l’échéance en accroissant le risque et en accumulant les matériaux d’une « caldéra » économique d’ampleur insoupçonnée. D’autant plus que les plans d’austérité censés faire payer leur propre gabegie par les pauvres vont engendrer la récession tout de même. Les remèdes capitalistes à la crise capitaliste nous conduisent droit à la plus gigantesque des catastrophes économiques et peut-être humanitaires de l’histoire. » Notre annonce, ci-dessus, son point fort souligné en gras pour les besoins du présent article, n’était pas celle d’esprits illuminés, ce n’était pas une « prophétie » ni un oracle. C’était la conclusion logique d’une analyse économique simple et maitrisée Or nous ne nous prétendons nullement « expert » en économie, nous ne nous appelons pas Jaques Attali, ni François de Closets, ni Philippe de Sartine et ne nous faisons pas appeler non plus « Monsieur » Lenglet. Alors, nous posons la question, pourquoi ce que nous étions en mesure de déduire, nous, de la situation et des politiques mises en œuvre, d’autres, de prétendus experts, de soi-disant savants, n’étaient-ils pas en mesure de le déduire ? Ne cherchez pas. La réponse est simple. Parce que ces prétendus experts sont en vérité, surtout et avant tout, les apologistes de ce système économique pourri et qu’ils sont payés, non pas pour dire la vérité, mais pour le défendre quoiqu’il en coûte et tromper le bon peuple qui veut croire à leur expertise. Quant aux politiques qui se prétendent impuissants à maitriser « les forces économiques », alors pourquoi diantre s’obstinent ils à interférer tout de même chaque fois qu’il s’agit de faire des milliards de cadeaux aux Banques ou de soutirer, au profit des riches et au nom de la « compétitivité, des milliards dans les maigres revenus du travail ? Pourquoi ces « apprentis sorciers » s’obstinent-ils à faire ces politiques d’austérité ? Parce que ceux-ci ne sont en vérité que les commis du capital et de la haute finance internationale, et qu’il s’agit, car tel est le sens caché de « la compétitivité », de faire chuter la masse salariale, c'est-à-dire le pouvoir d’achat des salariés afin d’augmenter le « profit » capitaliste des patrons et des financiers. Ces 30 dernières années, le partage de la richesse produite entre le capital et le travail s’est affreusement modifié au détriment du travail et au profit du capital. Un autre partage de la richesse s’impose, plus équilibré. Et que font nos politiques, de droite et de gauche ? Ils travaillent à aggraver encore le déséquilibre existant, à précipiter les pauvres dans l’indigence pour enrichir toujours plus les riches. Quand cela cessera-t-il ? Quand les salariés et les pauvres se révolteront et se réapproprierons les moyens de production (usines, moyens de transport, grande distribution et banques) ce qui, étant le fruit des efforts collectifs des peuples, n’aurait jamais dû être autre chose que de la richesse sociale, le bien commun des nations et de l’humanité.
19 avril 2013.
BRIGANDAGE ÉCONOMIQUE

La TVA va augmenter de 19,6 à 20 %, et de 7 à 10 pour la restauration et le bâtiment. Les charges des entreprises vont baisser de 4 %, dit lui-même le premier ministre. Samuel Laurent écrit dans « Le Monde.fr » : « les socialistes s'apprêtent à mettre en place, pour 2014, un dispositif très similaire : un allègement de 20 milliards d'euros du coût du travail, » …….. »financé notamment par une hausse de TVA. »
Donc, Tous les Français vont payer par le biais de l’impôt indirect une partie des charges qui incombaient jusque-là aux entreprises. C’est un transfert de revenu. C’est prendre dans la poche des salariés pour mettre le produit du butin directement dans celle des patrons. Attention diront les plus attentifs, vous avez fait là un glissement fautif du raisonnement. Des « contribuables vous êtes passés aux seuls salariés. Mais ce sont bien « tous les Français » en qualité de consommateurs, qui vont payer, et non les seuls salariés. Eh bien non ! Notre glissement n’était pas aussi intempestif qu’il y parait. Il été en vérité parfaitement maitrisé. Les Français employeurs vont certes payer le supplément de TVA sur les biens de consommation, mais comme employeurs elle va immédiatement leur être remboursée sous la forme de baisse des charges. Ce sont donc bien les seuls salariés, au bout du compte, qui vont payer la baisse des charges à leurs patrons. Aurait-on pu imaginer jamais une illustration plus claire et plus cynique de ce que dans deux articles récents (« Le maitre scandale » 4 avril et « leur morale et la notre » 12 avril 2013) nous appelions « le braquage permanent », par quelques-uns de la majorité laborieuse des populations, que constitue l’accaparement capitaliste. » Les gouvernements, celui-là comme le précédent, sont des larrons qui agissent en bandes organisées pour faire les poches des travailleurs au profit des banques et de la haute finance. Ce qu’ils nomment « politique économique », ce n’est rien moins que du brigandage. 12 avril 2012.


LA CRISE REVIENT !

Voilà que les « Bourses » donnent à nouveau des signes de nervosité. C’est le tour de l’Espagne et du Portugal d’être dans le collimateur des spéculateurs, la France en ligne de mire. Immigration, sécurité, islamisme radical et permis de conduire, ils ont tout essayé pour la faire passer à la trappe. Il est encore trop tôt pour le dire, mais « la crise » pourrait bien s’inviter tout de même à nouveau dans la campagne électorale française. Il est trop tôt aussi pour tirer des enseignements politiques de cette intrusion attendue. Nous réservons ceux-ci à un article ultérieur.
L’offensive boursière suspendue, paradoxalement depuis la perte du triple A de la France, ce qui ne paraissait pas très logique, sinon pour raisons électorales, reprendrait-elle déjà de plus belle ? Non la crise n’est pas finie, Sarkozy n’a rien résolu ni sauvé personne, sera-ce dans le cours de la campagne électorale ou après, cela est de seconde importance, mais la crise revient. Cette actualité imminente donne un nouveau souffle aux analyses que nous faisions le 2 décembre dans l’article « les prénoms de la crise » et le 29, sous forme de bilan annuel dans « Le glas d’une époque ». (Articles parus dans la précédente version de notre site, chez un autre hébergeur). Nous vous les proposons à nouveau.

LVDSV.
Jeudi 29 décembre 2011.
2O11,
LE GLAS D’UNE ÉPOQUE
Il est de coutume, à l’aube d’une nouvelle année, de faire le bilan de celle qui finit. Noir sera celui de l’année 2011. Une époque historique s’achève qui s’est étirée de la fin de la deuxième guerre mondiale à nos jours. Cette époque-là, boostée par la reconstruction d’après-guerre a commencé par trois décennies qui ont été baptisées depuis, « les trente glorieuses ». Nous étions en occident, à l’heure du « fordisme » et des méthodes keynésiennes de régulation de l’économie. L’automobile ; l’industrie des équipements électroménagers plaçait la période sous le signe du progrès économique et social et de la consommation de masse. Cela convenait d’autant plus aux exigences politiques du moment que dans le contexte de la « guerre froide » il était de bon ton de démontrer la supériorité économique du capitalisme libéral sur le système soviétique collectiviste. Les « trente glorieuses » se sont achevées à la fin de la 7ème décade du XXème siècle. Le premier signal en avait été donné par « le premier choc pétrolier » (1973). Libéralisme débridé, délocalisation des industries à forte densité de main d’œuvre, désindustrialisation, crises successives plus ou moins larvées, attaques de plus en plus denses contre les services publics, les acquis sociaux et le pouvoir d’achat des masses salariées. Telles furent les réponses des économies occidentales sous l’impulsion de l’OCDE. Les vingt années qui suivirent semblaient devoir être placées sous le signe de l’exacerbation des tensions sociales. Mais des évènements majeurs survinrent, en Europe de l’Est, qui changèrent la donne. L’effondrement « du bloc soviétique » présenté par la droite libérale comme « la fin du cauchemar communiste », marquait en vérité le mouchage de la dernière chandelle de l’immense espoir qui depuis plus d’un siècle avait porté les peuples de la planète avides d’émancipation. Oh, ils n’étaient pas dupes les peuples, ils savaient bien que le modèle soviétique n’était pas idéal. Mais il garantissait au moins l’existence d’un monde multipolaire, la possibilité pour les peuples en luttes, de trouver, à la faveur des rivalités est/ouest, quelques failles pour exister, voire quelques appuis et protections, il était la preuve vivante qu’un autre modèle social, certes perfectible, pouvait exister. L’effondrement du « bloc de l’Est », la disparition de l’Union Soviétique, consacrait le triomphe du capitalisme libéral, et proclamait des États-Unis d’Amérique grand vainqueur de « la guerre froide ». Nous entrions dans l’ère de la pensée unique, de la mondialisation économique, du nouvel ordre mondial unipolaire régenté par l’hégémonisme américain, de la « mort des idéologies ». Fatal, incontournable, le capitalisme libéral soufflait la flamme même de l’espérance des peuples contenant ainsi aisément les tensions sociales annoncées. Le capitalisme libéral avait donc démontré sa supériorité, il n’avait plus à craindre le contre-exemple, il pouvait lâcher la bride à ses prétentions, en revenir à ses fondamentaux. Le chemin le plus court pour augmenter la part du profit capitaliste est de faire diminuer les coûts des matières premières, c'est-à-dire la rétribution de ceux qui les produisent ou la part des pays d’où elles sont extraites, et les coûts salariaux, s’est à dire le niveau général des salaires, directs ou différés (charges sociales). L’exploitation des « gisements » de mains-d'œuvre bon marché, n’importe où dans le monde, fut le moyen d’accélérer ce processus. Mais la diminution des coûts n’est-ce pas conséquemment, la réduction de la solvabilité de « marchés potentiels » ? C’est là la contradiction mortifère du capitalisme. Pour en sortir, il se tourne vers les marchés extérieurs. Oui mes les capitalistes de l’extérieur entendent aussi réduire leurs coûts. Les marchés extérieurs ne peuvent compenser la perte des parts de marché intérieur à l’assaut desquelles se lancent d’ailleurs aussi des capitalistes étrangers. Le résultat au final est le rétrécissement général des débouchés solvables et la crise de « surproduction » qui s’en suit, c'est-à-dire, plus assez de clients solvables pour écouler la masse des marchandises produites. Alors, le système triche. Les gouvernements à sa solde et le capital financier devenu maitre et décideur soutient la production par le crédit et les incitations financières : les jupettes (si Renault tousse la France s’enrhume), les « subprimes » (quand le bâtiment va tout va) les niches fiscales et les plans de relance, c'est-à-dire par la dette, privée et publique. Jusqu’au moment où, celles-ci devenant exorbitantes en comparaison des capacités de paiement des emprunteurs,publics ou privés), les créanciers prennent peur et exigent des garanties énormes, des intérêts prohibitifs, voire le solde de leurs créances. Nous en sommes arrivés là. Les plans de rigueurs conçus pour faire « trinquer » les pauvres afin de payer les banquiers avec l’argent des peuples vont amplifier les effets de la crise et précipiter le monde dans une récession généralisée, que nous avons qualifiée dans un article précédent (….) de « caldéra économique et sociale ». À côté de celle-ci, la grande crise des années 30 apparaitra comme un gadget. Or, chacun sait tous les maux engendrés par cette « crise d’antan », et doit s’interroger avec inquiétude sur les horreurs qu’engendrera la nouvelle où nous sommes entrés. Les années 90 furent celles du triomphe planétaire du capitalisme libéral. Il ne lui aura fallu que deux décennies, vingt ans à peine, pour démontrer à nouveau toute sa nocivité, et son pouvoir de nuisance. Les calamités qui vont à présent s’abattre sur les peuples de la planète vont réactualiser la question de son remplacement nécessaire par un système de gestion plus harmonieux et intelligent, qui n’a pas besoin de se cogner dans le mur pour savoir qu’il faut prendre un virage, qui n’a pas besoin pour se réguler des catastrophes humanitaires que sont les grandes crises et les calamités qu’elles engendrent. Bonne année à vous chers visiteurs, et dans ces circonstances quels meilleurs évènements peut-on souhaiter aux peuples que la révolte et l’insurrection ? D’en finir avec un système social et économique calamiteux ? De cesser de s’agenouiller devant les lois du marché et de la concurrence, qui sont celles de l’égoïsme individualiste et de la jungle, pour jeter les bases d’un autre système fondé sur la coopération, la solidarité et la raison. P.S


Mardi 20 décembre 2011.

SALUT JAUNE OU PÉRIL ROUGE?

La Chine constate-t-on, depuis quelques années est devenu le moteur de la croissance internationale. Son immense marché intérieur, avéré ou potentiel, fait reluquer plus d’un industriel occidental.
La crise va-t-elle atteindre la chine ? La croissance chinoise va-t-elle passer à la trappe. La récession immense qui va atteindre les pays capitalistes occidentaux et tous leurs satellites, épargnera-t-elle la Chine ? Les marchés occidentaux ne sont-ils pas indispensables à celle-ci pour écouler son flot de produits manufacturés à bas prix ? Voilà les interrogations que se font, tantôt pour se rassurer, tantôt pour se faire peur, les financiers et industriels occidentaux qui lorgnent vers le marché chinois en oscillant entre espoir et inquiétudes LE CHAUD ET LE FROID Tantôt pour se rassurer. Si l’économie chinoise s’effondre aussi, cela démontre qu’il n’y a pas de « spécificité chinoise », que « son miracle économique » n’était qu’un épiphénomène entièrement à la remorque des économies capitalistes occidentales. Qu’il n’y a pas moyen d’échapper à la crise, et que nonobstant celle-ci « le capitalisme » reste bien le seul modèle économique possible. Tantôt pour se faire peur. Car si la récession atteint la Chine aussi, alors la crise capitaliste qui est déjà une catastrophe, tournera au cauchemar, au désastre humanitaire. Tantôt pour se rassurer. Si la récession n’atteint pas la Chine, ou seulement de façon limitée, certains secteurs des économies occidentales pourraient limiter la casse, ceux du luxe et des biens d’équipement par exemple. Mais tantôt pour se faire peur. Si la récession n’atteint la Chine que de façon limitée, cela signifie que l’économie chinoise, à la faveur de cette crise, se hissera au rôle de leader de l’économie mondiale. Depuis quelques années on rit sous cape en occident, du cours ultra capitaliste de la Chine dite populaire. Mais la nouvelle donne ne serait-elle pas de nature a démontrer la supériorité de la spécificité chinoise, a consacrer, bien que de manière paradoxale, une victoire du parti communiste au pouvoir, lequel a piloté lui-même cette « NEP »* chinoise ? LA BOTTE SECRÈTE DE LA CHINE Mais la Chine est-elle si dépendante que ça des marchés occidentaux ? Rien n’est moins sûr, d’abord parce qu’elle a développé des relations commerciales et industrielles avec de nombreux pays que l’on appelle aujourd’hui « émergents » et tout particulièrement sur le continent africain, mais aussi parce que la Chine a une botte secrète. Quelle est la botte secrète de la Chine ? C’est précisément son marché intérieur. Il lui suffit d’augmenter ses salaires d’un taux significatif – elle a fait ça il y a quelques mois sur la demande du parti communiste – pour faire croitre la demande intérieure de façon considérable. Et alors, même à supposer que le marché chinois reste ouvert à la concurrence internationale, qui, mieux que les industriels chinois, sera à même de tirer le meilleur parti de cette manne ? Autrement dit, la Chine peut largement compenser la récession de ses débouchés extérieurs en faisant croître sa demande intérieure.
P.S.
* La NEP, « nouvelle politique économique » fut adoptée, sous l’impulsion de Lénine, par le gouvernement soviétique révolutionnaire, à la fin de la guerre civile, en 1921. Elle réintroduisait une part d’économie de marché et de propriété privée. Elle fut abandonnée en 1930, avec la « collectivisation forcée » à l’initiative de Staline.



Vendredi 2 décembre 2011

LES PRÉNOMS DE LA CRISE


À l’automne 2008, survint, venue des États-Unis, une « crise » que les « milieux autorisés » baptisèrent «
des subprimes », faillite de la banque « Lehman-Brothers », affaire Bernard Madoff, elle engendra, nous a-t-on dit, la plus grande « crise financière» depuis 1929. Allait-elle enfanter aussi une « crise économique » semblable à celle des années trente ? Le risque en était réel. Mais le monde n’avait-il pas cette fois la chance d’être dirigé par deux génies extrêmement réactifs. Finis les paradis fiscaux, la spéculation excessive et les rémunérations somptuaires des « triders ». Barak et Nicolas allaient juguler le danger du monde, réguler les marchés, imposer de nouvelles règles aux banques et à la finance internationale, nous « relooker » en quelque sorte le patibulaire « capitalisme libéral mondialiste » en « capitalisme à visage humain ». Très vite on nous annonça la fin du tunnel et la sortie de crise. C’était donc vrai, ils avaient réussi ? Chapeau !
1 – L’AMICALE DES « CAPITAINES DE PÉDALOS » Les dirigeants politiques ou économiques, les plus « futés », les « meilleurs » spécialistes, donnent l’impression de pédaler dans le yaourt. De fonctionner comme la météo, prévisions fiables à cinq jours maximum. Vous l’avez entendu comme moi : L’Euro c’est la « cata » mais, on n’a pas le choix, c’est l’Euro ou une « cata » pire encore. Il n’existe pas de plan B ». On a fait l’euro et le pacte de stabilité de Maastricht, mais personne n’avait prévu une telle crise, d’une telle ampleur. Personne ?..Personne ! Mais qu’ils parlent donc pour eux ces indoctes. Cela vous interpelle ?Savez-vous pourquoi, parmi les ignares qui gouvernent le monde, pas un seul ne s’est trouvé pour anticiper la crise ? « La voie des sans voix » va vous le dire » : nous étions dans les années fastes du capitalisme libéral et de la pensée unique. Sous la direction des États-Unis, « l’économie de marché » venait de gagner « la guerre froide », contre « l’économie planifiée ». Le système soviétique s’était écroulé et le « capitalisme libéral » se gaussait de sa supériorité avérée, il se vantait même d’être le seul système économique viable, voire possible. Le capital triomphateur avait ridiculisé « Das Kapital »*. Les dirigeants européens qui inventèrent l’euro n’avaient pas envisagé une telle crise, car ils ne croyaient pas à la crise. 1929, s’était de l’histoire ancienne. « En ces temps délicieux « d’horreur économique »*, seule la propagande, archi marginale, et mal intentionnée de « groupuscules » passéistes se référant encore à la bouillie idéologique issue de la « pensée marxiste », quelques Ernest Mandel* et autres nostalgiques, annonçaient comme une litanie l’inévitable « crise ». N’annonçaient-ils pas autrefois le grand soir ? Comment les requins de l’économie mondiale, confortés dans leurs certitudes, auraient-ils pris au sérieux ce menu fretin dont c’est le crédo que d’annoncer la crise, comme d’autre « le messie » ou la fin du monde ? D’ailleurs, s’il y a bien une « crise » à présent, pour autant elle ne fait pas raison à ces cassandres des bas fonds. Les crises dont ils parlent ont été depuis belle lurette reléguées aux oubliettes de l’histoire. Nos « belles crises » d’à présent n’ont rien à voir avec les « crises de surproduction » que décrivait le vieux barbu qui leur sert de référence. »*(gourou) 2 – LES PRÉNOMS DE LA CRISE Il y en a à présent de toutes les sortes. Ce sont des, « crise de la bulle financière », des « crises de la bulle immobilière », des « crises de la bulle internet » des « crises de la dette grecque », qui, si l’on y prend garde, provoquera une « crise monétaire, de l’Euro » voire même, la « crise de gouvernance de la zone euro ». Les réunions aux sommets se succèdent, les plans de « sauvetage » et d’austérité aussi. Nicolas nous sauve 4 fois, surtout les banques et la finance, et quatre fois nous avons la tête sous l’eau un peu plus. Il sauve la Grèce en saignant son peuple. Rien n’y fait. « Crise de la dette irlandaise, portugaise, espagnole, italienne, française,… » « Crise de la dette » tout court. On apprend alors au détour d’un discours aléatoire de ce rodomont qu’en guise de sortie de crise, les années 2009 et 2010 furent celles d’une « crise économique » digne de figurer dans les annales aux côtés de celle de 1929. Et même pire, car en 1929 l’économie capitaliste c’était surtout les USA et quelques pays de l’autre coté de l’Atlantique tel l’Angleterre, la France et l’Allemagne, alors qu’à présent, économie mondiale imbriquée oblige, c’est toute la planète qui plonge en même temps. Oh ! Effet dévastateur de « la mondialisation ». Alors, qu’est-ce c’est donc que cette ou ces crises aux 12 prénoms ? S’agit-il vraiment de « crises successives, toutes différentes » ou ne s’agirait-il pas plutôt de la même, atteinte du syndrome de métempsycose, qui se réifie en des êtres multiples et successifs ? Non., rien de tout cela en vérité. Il n’y en a qu’une, une seule crise. Et savez-vous pourquoi, « spécialistes » et « dirigeants politiques », persistent ainsi à la nommer, presque chaque jour d’un prénom différent, au gré des vents boursiers et des aléas de l’actualité économique ? Parce que ça « leur arracherait la gueule » de la désigner par son patronyme véritable : 3 - « LA CRISE CAPITALISTE DE SURPRODUCTION. Crise capitaliste de surproduction ! Voilà ce qu’ils ne veulent ni dire ni entendre. « Ca leur arracherait la gueule » en effet, car ne serait-ce pas reconnaitre la validité théorique de « Das kapital », et annoncer la résurrection prochaine de la pensée marxiste ? « Et pourtant elle tourne ! » C’est cette réflexion fatiguée, en forme de soupir las, que fit Galilée quand le tribunal de l’Inquisition le somma d’affirmer que la terre ne tournait pas. C’est celle qui nous vient à l’esprit, quoique nous ne soyons ni las ni fatigué, quand le tribunal de la pensée unique refuse à quiconque de prononcer le nom véritable de la crise. « Et pourtant ! Disons-nous, c’est bien une crise de surproduction ». Et patati et patata, la crise des subprimes ? Mais qu’est-ce en vérité ? Quand on produit des habitations pour une clientèle insolvable, ne sommes-nous pas précisément, dans le cadre exact de la définition marxiste de la crise de surproduction ? La production de « biens » qui ne trouvent pas acquéreurs sur le marché, faute d’une clientèle solvable. Bulle immobilière en Espagne, n’est-ce pas exactement la même chose. Et la crise de la dette, bien que cela puisse paraitre plus opaque, n’est-ce pas aussi du même tonneau ? Par leur fuite en avant budgétaire, les états, les collectivités locales créent des équipements ou engendrent des programmes immobiliers en surnombre et qui ne servent à personne, des centaines de milliers de mètres carrés de bureaux vides, des zones industrielles de plusieurs dizaines d’hectares chacune et qui restent désespérément désertes. Nous sommes bien persuadés que nos lecteurs ont chacun au moins un exemple à ajouter, pour illustrer notre propos.
. P.S.


Lundi 14 novembre 2011.

LES MARCHÉS SPÉCULENT, ATTAQUENT L’EURO ?

LE REMЀDE EXISTE

Nonobstant le dernier sauvetage en date de Sarkozy, sur « France 2 » dans le journal de la mi-journée d’Élise Lucet, le jeudi 10 novembre, Philippe de Sartines, l’a redit, nous sommes de plus en plus au bord du gouffre. N’est-ce pas ce que nous avions affirmé sur ce site, quoiqu’en des termes différents, dés le 18 mai 2010, dans notre article « Quand l’Europe geint les banquiers dansent » ?

« La solution capitaliste à la crise capitaliste, c’est la fuite en avant. « Les uns après les autres, les pays de la zone euro annoncent des plans d’austérité censés réduire les déficits creusés, c’est là le paradoxe, par les gigantesques plans de relance anti crise ».(Anne Michel – Le Monde. 12 mai 2010). Annuler ou simplement « restructurer » c'est-à-dire, ré étaler la dette, et c’est la récession économique assurée, alors on soutient, on déplace, on persiste à aggraver le déficit public, les États toujours endettés rembourseront l’U.E laquelle, endettée à son tour, remboursera les banquiers. Leur objectif : éviter l’effondrement brutal de l’activité économique. Ils ne font ainsi que différer l’échéance en accroissant le risque et en accumulant les matériaux d’une « caldéra » économique d’ampleur insoupçonnée. D’autant plus que les plans d’austérité censés faire payer leur propre gabegie par les pauvres vont engendrer la récession tout de même. Les remèdes capitalistes à la crise capitaliste nous conduisent droit à la plus gigantesque des catastrophes économiques et peut-être humanitaires de l’histoire. » Entre ceux qui ont dit déjà plusieurs fois que nous étions sortis de la crise et cette sentence sans appel de « la voie des sans voix », nous vous faisons juges, chers visiteurs de qui est le plus perspicace « Les marchés » disent-ils, pour préserver l’anonymat des usuriers qui veulent affamer les peuples et mettre les nations à genoux, s’attaquent à présent à la France. « Les marchés » dictent leur loi aux gouvernements et entendent imposer une cure drastique d’austérité à tous les peuples d’Europe. Il convient il est vrai, de relativiser l’idée selon laquelle « Les marchés » imposent aux gouvernements. Ces derniers ne sont pas d’innocentes victimes, mais plutôt « partenaires » ou complices la plus part du temps. Les « marchés » ? Il s’agit en l’occurrence des marchés de l’argent « des capitaux », non pas bien sûr de ceux des marchandises et « des biens ». Ces marchés, dont il est tant question sont ceux « des bourses » « des places financières », ils ne sont nullement indispensables au bon fonctionnement de l’économie, même « capitaliste libérale ». La fonction qui est la leur de provisionner les entreprises en capitaux peut fort bien être assurée par le système bancaire. Les marchés spéculent, les marchés attaquent, les marchés affament, ça c’est déjà fait dans l’histoire, le remède existe :
Qu'on leur coupe les bourses.
P.S.
8 septembre 2011.

LA GRANDE ARNAQUE PLANÉTAIRE DE LA DETTE PUBLIQUE


Nous avons assisté ces temps derniers à l’indécent ballet des annonces et initiatives des super riches qui veulent payer plus d’impôts.

Indécent, parce qu’il ne s’agit nullement de corriger l’énorme injustice fiscale qui n’a cessé de s’aggraver ces dernières décennies. Indécent parce qu’il ne s’agit pas davantage de modifier quoique que ce soit à l’horrible injustice sociale que constitue la question fondamentale du partage des richesses par quoi les riches n’ont cessé de s’enrichir et les pauvres de choir dans la nécessité. Il n’y a dans cette affaire qu’une question de communication. Par ces annonces et l’écho médiatique qui leur est donné, les riches veulent en quelque sorte « donner le bon exemple ». Il s’agit d’encourager les pauvres à se serrer la ceinture, de les inviter à accepter sans maugréer les plans de rigueur drastiques que l’on annonce dans toute l’Europe. Effort général partagé face à la crise ? Ce soudain accès de sens civique des super riches n’est en vérité qu’une feinte, pour justifier « les pauvres » à accepter un marché de dupe. La contribution exceptionnelle que la bande à Crésus demande à payer n’est qu’une infime partie de leurs surplus, une part insignifiante de leurs revenus colossaux, une goutte d’eau eu égard à la richesse supplémentaire accumulée et aux cadeaux fiscaux cumulés, ne serait-ce que depuis les années 80. Leurs trains de vie n’en seront pas même affectés. Mais les sacrifices que les gouvernements vont imposer, au nom d’un prétendu effort général partagé, aux couches moins favorisées de leur population, sont eux de véritables sacrifices. Ce sont des ponctions sur leurs maigres revenus nécessaires : les retraites, les dépenses de santé et d’éducation de leurs enfants, la réduction des services publics et des dépenses sociales, la réduction des allocations chômage. Conséquence induite de la récession qui va s’en suivre, nombre de malheureux vont perdre leur emploi, c'est-à-dire le salaire qui faisait d’eux des citoyens dignes et fiers et beaucoup parmi ceux-là entameront la dégringolade dans les affres de l’assistanat et de la grande pauvreté. Effort des riches ? Sacrifices des pauvres ? On le voit il s’agit de choses incomparables. Or, pour une large part, la dette contractée par les États, n’est-elle pas la conséquence des impôts non perçus des riches ? Le manque à gagner sur leur trésorerie les États l’ont compensé en empruntant. Et à qui donc croyez-vous qu’ils ont emprunté les États ? A ceux bien sûr qui ont de l’argent en surplus, c'est-à-dire aux riches. Ils ont emprunté en quelque sorte, aux riches, une partie de l’argent qu’ils ne leur avaient pas prélevé sous forme d’impôts. Autrement dit, et ainsi, la boucle est bouclée, ils ont demandé aux riches de prêter contre intérêts bien sûr, une partie des cadeaux fiscaux qu’ils leur avaient consentis. Tout se passe en la matière comme si les États sûrs de leurs bons droits, lorsqu’il s’agit de lever l’impôt sur les « petites gens », devenaient polis et obséquieux devant la puissance de l’argent. Les gens modestes n’ont qu’à se plier et obtempérer, n’ont-ils pas de recours véritable que de la fermer ? Mais les riches eux, ce sont les véritables maitres qui font la pluie et le beau temps. Tout puissants qu’ils paraissent, nos hommes politiques, du bas en haut de l’échelle, ne sont guère que des VRP, des salariés, au mieux des fondés de pouvoir de ceux-ci. Invités à diner par exemple, à Neuilly, dans la résidence de madame Bettencourt, il ne s’agit que d’un exemple au hasard, ils prennent leurs étrennes comme des premiers communiants, en remerciant leur « bonne maitresse ». Ils ne s’aviseraient pour rien au monde, et de quel droit le feraient-ils, d’imposer les riches à hauteur de leurs revenus. On n’en impose pas aux riches, on leur demande poliment de bien vouloir soutenir les dépenses publiques. On les invite, en échange d’une rente (le service de la dette), à prêter à l’État l’argent que celui-ci n’ose leur prendre d’autorité. C’est ainsi que les États capitalistes (libéraux) se sont eux-mêmes passé au cou la corde de la dette publique. Et c’est ce dont ils demandent à présent réparation aux peuples. Et, sans rechigner s’il vous plait. Bon, cela dit si les riches veulent payer, c’est certes un coup de Jarnac, mais ce n’est pas une raison suffisante pour dédaigner leur offre. Qu’on leur fasse donc vomir leur or.


P.S.
Jeudi 25 août 2011.

À PROPOS D’UN CERTAIN HÉRITAGE


DETTE OU CRÉANCE ?

Nous avons évoqué dans notre article précédent, du lundi 22 août, le plaidoyer surprenant d’un Daniel Cohn-Bendit pour l’émission d’euro-obligations. Dans la même interview, le même personnage se souciait pourtant du poids de la dette que nous transférions en héritage aux générations futures. Oh, nous savons, il n’est pas le seul à nous chanter ce même couplet. De François de Closet à Jacques Attali, ils sont des dizaines à nous ânonner la même litanie.


Aborder la question sous le seul angle de la dette est une manière réductrice et trompeuse de poser le problème. C’est le discours qui convient à ceux qui veulent justifier les sacrifices qu’ils entendent imposer aux peuples : « L’État est endetté, c'est-à-dire vous, les citoyens. L’État c’est comme les ménages (vous) il ne peut trop longtemps dépenser plus qu’il ne gagne. Il va falloir faire des sacrifices, diminuer les dépenses, mettre un peu de sérieux, « de rigueur », le mot est lâché, dans la gestion du budget. Il faut diminuer les dépenses sociales, les retraites, le budget de la santé et de l’éducation des pauvres… ». Or il y a un autre angle, ou plus exactement une autre face, possible pour aborder la même question, que personne quasiment n’évoque jamais*. Comme Janus, ce problème a bien deux visages : pile la dette, face la créance. Ce que l’on appelle la dette n’en est pas vraiment une pour tout le monde. Quand j’emprunte, quelqu’un me prête. Me voilà donc endetté. Mais mon préteur, ou créancier, lui, n’a pas ce faisant contracté une dette, mais une créance. Une créance est un placement qui suppose la perspective d’un revenu. Je vais payer des intérêts à mon « créancier » et lui rembourser son capital. Il en va de même avec ce que l’on appelle « la dette souveraine » des États. Celle-ci, qui est « dette » pour les États et donc leurs citoyens, est « créance » c'est-à-dire « placement » « revenu », pour ceux, banques, assurances, organismes financiers, investisseurs privés, qui leur ont prêté de l’argent. Ceux-ci, comme citoyens, sont donc un peu endettés, mais ils sont surtout bénéficiaires comme créanciers. Ce sont eux qui empochent régulièrement les remboursements des emprunts qu’ils ont consentis aux États. On appelle cela « le service de la dette », pour la France par exemple, celui-ci représentait en 2010, 15O,9 milliards d’euros, dont 40,1 milliards d’intérêts, qui sont allés dans les coffres des banques et les poches des riches. Sous cet éclairage, la mauvaise foi de ceux qui nous servent leurs discours catastrophistes sur « la dette », agrémentés de leurs plaidoyers pour la rigueur, saute aux yeux de tout un chacun. L’héritage que l’on transmet, dette ou créance, engendré par la « dette souveraine » n’est pas le même pour tout le monde. Pour les peuples qui doivent payer le service de la dette, subir la récession des salaires, l’austérité, les coupes sombres dans les budgets sociaux, etc, c’est un héritage calamiteux. Mais pour d’autres au contraire elle est une aubaine, dont ils s’enrichissent et prospèrent. Pour les héritiers et successeurs des créanciers, c’est une manne même peut-on dire. C’est un peu comme si leurs coffres et comptes en banques étaient sous transfusion permanente, pompant directement dans les caisses de l’État, et au détriment des peuples laborieux, un revenu permanent, facile, et assuré qu’elle que soit la conjoncture économique. La dette, vue ainsi, c’est la forme capitaliste des rentes à vie dont le roi gratifiait certains de ses serviteurs ou sujets « méritants ». Il devient aisé de comprendre dès lors, pourquoi « ces gens-là » préfèrent la communautarisation à la réduction et les « obligations » aux « actions ».


P.S.
Mardi 23 août 2011

« EURO-OBLIGATIONS »


FAUT-Il REDUIRE OU COMMUNAUTARISER LA DETTE ?

Réplique à Daniel Cohn-Bendit

Des Euro-obligations!... Voilà la recette miracle que certains acteurs économiques et dirigeants politiques ont tirée de leur chapeau pour venir à bout des attaques du marché contre la stabilité de la zone euro.


Décortiquons le sens de cette proposition. « Elles communautariseraient la dette des États membres et les adosseraient à la puissance européenne », explique Daniel Cohn-Bendit dans une interview au journal le Monde, du samedi 20 août, en marge de l’université d’été des « Verts ». Eh oui ! Celui qui eut « Dany le rouge » pour sobriquet, s’est depuis converti aux vertus du capitalisme financier et se fait en l’occurrence l’apologiste des « euro-obligations ». Pourtant, Daniel Cohn Bendit, prétends dans le même interview qu’il faut réduire « la dette », et s’émeut de l’héritage, qu’avec celle-ci, nous transmettons aux générations futures. Or, ce qu’il propose, avec l’émission d’euro-obligations, ce ne sont pas des mesures pour réduire la dette, mais pour la perpétuer et en maitriser les effets. L’émission d’euro-obligations la « communautariserait ». C’est dire que la dette souveraine des États membres de l’Union se transmuterait par cette manipulation, en dette communautaire de toute l’Europe. Non pas donc une mesure pour réduire le poids de la dette transféré aux générations futures, mais de nature à le pérenniser voire même à l’accroître. Non pas une mesure pour réduire la charge qui pèse dès à présent sur les peuples frappés par la récession et l’austérité, mais le moyen de refinancer le fardeau de la dette, en sécurisant les créances du monde de la finance et des riches préteurs des États au détriment des peuples. Contrairement aux « actions » les « obligations » sont en effet garanties par l’état, ici bien entendu par l’Europe. On le voit, ce n’est donc, ni par le bien des États, ni par la défense des peuples accablés que « Dany » est concerné, mais par les « misères » du monde de la finance qui pourrait perdre beaucoup d’argent en cas de défaut de paiement d’un ou plusieurs États européens.
P.S.

Lundi 22 août 2011

POUR SOIGNER LE CANCER ILS INOCULENT LE SIDA

Les États ont perdu, ou plus exactement abandonné, depuis quelques années, le contrôle de tous les leviers économiques qui relevaient de leurs compétences régaliennes (émission de la monnaie, taux de change, dévaluation, etc.). Ces prérogatives limitées des États ont été transférées, en ce qui concerne les pays de la « zone euro » à la BCE (Banque Centrale Européenne). À l’époque, des voix se sont élevées en vain contre de tels abandons de souveraineté. Le résultat de ces évolutions, dictées par le cours ultra libéral, promu à l’origine par le couple anglo-saxon : Thatcher/Reagan, fut que les décideurs économiques se sont emparés directement de la direction politique du monde. « Les marchés », dit-on, pour respecter l’anonymat des maîtres du monde, dictent leur loi aux États qui n’ont dès lors d’autres choix que de s’y soumettre.

La crise économique catastrophique, qui par ondes successives, concentriques, se répand sur la planète depuis 2008, est pour une bonne part la conséquence de cette orientation néolibérale de fuite en avant à la recherche du profit maximum le plus immédiat possible, sous la direction politique du marché. Or, que proposent Sarkozy et Andréa Merkel, pour contenir les conséquences de la prise de pouvoir politique par les décideurs économiques ? Non pas une Europe politique, ce qui pourrait se discuter à la rigueur, pour reprendre, au nom de l’Europe le pouvoir aux décideurs économiques, mais au contraire : un gouvernement économique de l’Europe. Ils proposent d’officialiser en quelque sorte, de légitimer la prééminence et la dictature des décideurs économiques. Ils proposent de donner quartier libre à ceux qui nous ont mis dans le trou.
P.S.

Vendredi 12 août 2011.

UN CLOWN DE LA FINANCE

C’était mercredi, au journal de 13 heures de France 2, le présentateur interviewait un spécialiste de la finance.


Après l’effondrement la veille, de la quasi-totalité des places boursières du monde, faisant suite aux interventions des banques centrales, aux déclarations de la réserve fédérale américaine et du président Obama, l’incendie paraissait circonscrit. En fin de séance, mardi, certaines places reprenaient même, semble-t-il, le chemin de la hausse. D’autres observateurs auraient joué la prudence, dit par exemple qu’il fallait attendre la clôture des séances boursières en cours pour savoir si cette tendance à l’apaisement se confirmait. Raphaël Real Del Sarte, lui, un garçon volubile, sûr de sa science et de ses lumières, affirma sans détour que la fièvre boursière était « définitivement » finie. Puis il s’autorisa à nous servir un petit couplet apologétique à propos de l’action particulièrement judicieuse et efficace du Président Sarkozy dans ces circonstances si délicates. A-t-il été rétribué pour cette tache ? Une tache en effet ce Raphaël Real Del Sarte. L’après-midi même, des quatre points cardinaux du monde parvenait par dizaines les nouvelles alarmistes qui infirmaient son optimisme béat. Constatant quelques heures après seulement, la grande inanité de son expertise, nul doute que Sarkozy ce fut volontiers passé des flagorneries obséquieuses de ce sot zélé. Il est un dicton qui dit en effet « Dis moi qui te flatte je te dirai ce que tu vaux ».
P.S.

Jeudi 30 juin 2011


DE LA CORDE DE PENDU

Pour déroger un peu à nos habitudes, nous nous limiterons cette fois à faire de larges emprunts à un article d’Alain Tricornot paru le 20 juin sur le site « Le Monde Économie »


*
« Crise gouvernementale et sociale à Athènes, disputes au sein de la zone euro, notamment entre l'Allemagne et la Banque centrale européenne (BCE), exigence d'un plan de rigueur supplémentaire pour débloquer de nouvelles tranches de prêts européens et du Fonds monétaire international (FMI) alors que l'économie du pays est exsangue : les ingrédients de la crise grecque forment un cocktail explosif pour l'avenir de la zone euro.

La Grèce et sans doute aussi le Portugal n'ont probablement aucune chance de résoudre l'équation financière à laquelle on les soumet en échange de l'aide européenne.

Stabiliser la dette d'ici à 2015 et redresser la balance des paiements courants au prix d'une austérité draconienne supposerait, selon les calculs des économistes de Dexia AM, de subir une croissance légèrement négative jusqu'en 2015, et ensuite que les marchés financiers retrouvent confiance et se remettent à leur prêter à des taux abordables (pas plus de 5,5 % pour la Grèce).
SPIRALE DÉPRESSIVE

Ce scénario, hautement improbable, obligerait en outre ces pays à s'enferrer dans une spirale dépressive et déflationniste dangereuse, tuant les espoirs de sortie de crise.

Les bailleurs de fonds de la Grèce restent ainsi "prisonniers de la logique du donnant-donnant", regrette Anton Brender, directeur des études économiques de Dexia AM. "L'austérité est dangereuse car elle casse la croissance, et parce qu'elle pose un risque social extrêmement fort. Idéalement, il faudrait être capable d'aider les pays fragiles sans imposer de mesures d'austérité, et de prêter à des taux beaucoup plus faibles", plaide-t-il. ……..

Même le ministre allemand des finances, Wolfgang Schäuble, considéré comme l'un des plus coopératifs avec ses partenaires européens au sein de l'équipe gouvernementale à Berlin, veut que les créanciers privés soient mis à contribution pour toute nouvelle aide à la Grèce.

Mais la BCE est opposée à tout "événement de crédit", c'est-à-dire à toute modification des conditions de remboursement de la dette grecque qui serait considérée par les marchés financiers comme un défaut de paiement de facto.

Menaces de rétorsions pour défendre les intérêts privés. (LVDSV)
Dans ce cas, elle refuserait de prendre en garantie les titres d'Etat grecs, asséchant les financements des banques grecques, ce qui précipiterait la sortie du pays de la zone euro. A travers le sauvetage de la Grèce - même s'il doit se faire en partie à fonds perdus - se joue ainsi l'avenir de la zone euro.
…………….
L'idée serait donc de gagner du temps. Mais elle n'a de sens que si l'on peut espérer, parallèlement, une reprise de l'économie mondiale, une baisse de l'euro ou encore la mise en place de financements publics - par exemple via la BCE - venant soutenir des investissements favorables à la croissance dans la zone euro, afin de contrebalancer les efforts de rigueur des comptes publics.
…………….
Si tel n'est pas le cas, en revanche, le danger persistera et le refus social ne fera que grandir dans les pays en crise. "Si la restructuration de la dette grecque avait été réalisée en octobre 2009, le risque systémique aurait sans doute été moins grand qu'aujourd'hui.
Et si on attend un an de plus, le risque sera encore plus grand", avertit l'économiste Antoine Brunet, président d'AB Marchés.
………………… »
En résumé, ce que nous dit Alain Tricornot, que nous remercions pour sa grande perspicacité, c’est que l’Europe et le FMI soutiennent la Grèce comme la corde soutien le pendu.
P.S.

26 octobre 2010

C’EST SIMPLE L’ÉCONOMIE
Chaque année, 7OO OOO personnes prennent leur retraite, en France.
Retarder de 2 ans l’âge légal de départ à la retraite, cela revient donc à économiser chaque an, l’équivalent de 1 400 000 années de versement de retraites. Faisons une petite simulation simple : Dans la pratique, 1ère année d’application de la nouvelle règle : 700 000 retraibables qui devaient, mais n’ont plus le droit de partir, fois 12 mois, égale 8 400 000 mensualités non versées. Il parait que le montant moyen des pensions de retraite en France est actuellement de 1100 euros. Donc 8 400 000 mensualités que multiplient 1100 euros, égale 9 240 000 000. NEUF MILLIARDS DEUX CENT QUARANTE MILLIONS D’EUROS. 2ème année d’application. Les 700 000 de l’année précédente n’ont toujours pas le droit de partir. Un contingent de 700 000 nouveaux retraitables, selon l’ancienne règle, se voit refuser le droit de partir. Cela fait donc 1 400 000, années de versements qui ne seront plus réalisés. Soit 1 400 000 fois 12 mois, égale 16 800 000 mensualités à 1100 euros, cela fait 18 480 000 000. DIX-HUIT MILLIARDS QUATRE CENT QUATRE-VINGTS MILLIONS D’EUROS. D’après vous, que deviennent ces sommes astronomiques, où vont-elles ? Pas dans la poche des travailleurs, ont vient au contraire de les y prendre. Or chacun sait, même les moins calés en économie, que l’économie, ça fonctionne comme des vases communicants, ou plutôt « des poches communicantes ». Ce que l’on a pris dans la poche des travailleurs et salariés, où cela se retrouve-t-il donc ? - Je vous le donne en mille ! - … ! C’est simple l’économie ! On comprend mieux ainsi pourquoi, les patrons, les banquiers, et tout le personnel politique à leur service nous disent que cette réforme est tellement indispensable. On comprend pourquoi le président des milliardaires ne veut surtout pas céder. Si les patrons lui reversaient chaque année, sous forme de commission rétroactive pour service rendu, seulement 0,1% de ces sommes (184 millions d’Euros) , il pourrait s’offrir en moins de deux ans l’île voisine de madame Bettencourt. Mais, bien entendu, cela n’est que simple hypothèse d’école. Les commissions rétroactives et les pots de vin, cela n’existe pas en France. D’ailleurs que ferait N Lepetit avec des « pots-de-vin » lui qui n’en boit pas une goutte ? Dix-huit milliards quatre cent quatre-vingts millions d’euros, que ces bandits légaux puisent dans les poches de ceux qui n’ont que le nécessaire pour vivre afin de les reverser dans les coffres opulents des grands capitalistes industriels et financiers. Et dire qu’en de pareilles circonstances, plus d’un, parmi les salariés, qui jugeraient juste de tuer un jeune délinquant qui vole leur autoradio, n’a pas jugé utile de se mobiliser, pour défendre leurs acquis contre les puissants.
P.S.

15 JUIN 2OIO

PETITE CHRONIQUE DU DIEU MOLOCH (n°2)

«
Vive la crise! » Tel était le titre provocateur d’une émission de télévision le 22 février 1984 (*) A laquelle le chanteur et acteur, alors très populaire, Yves Montant, apporta sa contribution active, grassement rétribuée, comme l’a retenue la petite histoire.

Essayez d’imaginer, un bolide fou, sans pilote, dans les rues étroites du circuit de Monaco, qui serait forcé de se cogner aux rails de sécurité pour prendre les virages, réajuster sa trajectoire, Nul n’oserait vanter les « prouesses » d’un tel véhicule, ni prétendre, qu’il est à la pointe de la technique, nul n’affirmerait, péremptoirement, que l’on ne peut mieux faire, ni différemment, qu’il est d’ailleurs le seul qui fonctionne. Ce sont pourtant de telles sornettes que débitent les dirigeants politiques, les grands décideurs, les savantissimmes professeurs de « science éco », lorsqu’ils prétendent que l’offre et la demande, la concurrence et la crise, sont les seuls outils efficaces de régulation de l’économie capitaliste. Lorsqu’ils se gaussent de ceux qui voudraient équiper le véhicule fantôme d’un système de direction et d’une équipe de pilotage. Dans son livre de mémoires, Jacques Chirac, 22ème Président de la république française, a, semble-t-il, trouvé utile de joindre sa voix à ce concert de calembredaines : « Trop souvent ceux qui parlent de crise y voient, pour s’en épouvanter ou s’en réjouir, une sorte de cataclysme qui détruirait à jamais l’ordre économique mondial et précipiterait les sociétés occidentales dans les convulsions. C’est absurde. La crise n’est pas un effondrement. Elle est un réajustement. »(page 183) Bien sur ceux d’en haut, les magnats de la finance, peuvent apprécier « la crise » de la sorte. Pour ceux-là l’économie n’est qu’une machine à générer du profit et elle en produit à leur niveau, dans tous les cas de figure (**). « La crise » est même souvent, de leur point de vue, un moment privilégié de concentration du capital, c'est-à-dire d’accroissement de leur puissance au détriment des petits et des moyens. Mais pour ces derniers elle est synonyme de faillites, de renchérissement de la vie, d’appauvrissement, de misère et de chômage, de faim et de calamités diverses, elle est génératrice de conflits et de guerres. Je ne vois pas à quel titre ceux-là pourraient porter sur « la crise capitaliste » le jugement « constructif » que leur suggère monsieur Chirac. Si, bien même, des « réajustements » sont parfois nécessaires, comme je consens à le concéder, ne pourrait-on trouver des méthodes plus douces, économiquement moins couteuses, socialement moins douloureuses ? Est-il vraiment nécessaire d’aller au contact du mur pour se décider enfin à opérer un virage ? Ne pourrait-on opter pour une économie pilotée ? Une économie dont la finalité ne serait pas de produire « du profit » mais seulement les biens nécessaires à la consommation humaine Pouah ! S’esclaffera probablement François de Closet, ou, à son égal, tout autre laudateur patenté de l’économie de marché, dégouté par ma suggestion : « Mais c’est du collectivisme ! Vive mille fois mieux la crise. » Remarquez, la guerre est aussi un puissant régulateur et même un moteur de l’économie capitaliste.Allez donc, encore un petit effort. De balivernes en niaiseries, qui se laissera porter à la stupidité ? Lesenchères à « l’ânerie » sont ouvertes. Qui osera dire « Vive la guerre ?
P.S.
(*)Cet épisode est évoqué dans « Social-bonapartisme et classe ouvrière », page 114. (**) Voir dans la rubrique « Tic tac – actu », de ce site, l’article : « Quand l’Europe geint les banquiers dansent ».


.S.