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  • REBATTRE LES CARTES (Présidentielles 2017)

    REBATTRE LES CARTES
    (Présidentielles 2017)


    Voilà donc que Manuel Valls, la petite teigne campée dans la statue de Mussolini, après avoir déchiqueté ce qui restait de « la Gauche » avec sa politique social-libérale brutale, prétends jouer à présent les réconciliateurs.

    Le choix de l’homme pour endosser ce rôle, en dit long sur la profondeur de la crise qui traverse « la gauche ». Manuel Valls est en effet pour jouer les « rassembleurs », le plus mal placé qui soit. Mais il n’y en avait pas d’autre possible.

    Avec ses déclarations d’amour aux entreprises ou celles sur les « Roms » qui ont vocation à rentrer en Roumanie, ses prises de positions sur les 35 heures et le travail des dimanches, la loi travail et l’usage du 49-3, les humiliations infligées au parlement en général et au groupe des « frondeurs du PS en particulier, j’en passe et des pires, Manuel Valls a insulté l’avenir. Tant et si bien que la meilleure espérance que l’on puisse placer dans l’avenir c’est que l’avenir le lui fasse payer très cher.

    « La Gauche », le « PS » sont en crise. C’est ce dont témoigne la multitude des candidatures aux « primaires » annoncées dont il est probable qu’elles ne brillent pas par leur succès populaire. Mais ce dont témoigne aussi la multiplicité des candidatures, de tous bords, hors primaires.

    « La Gauche », le PS sont en crise. « La Droite » aurait tort de s’en réjouir. Car c’est ainsi le système de « l’alternance et du bipartisme » qui sont en crise, ce sont les institutions de la 5ème République. La détérioration en effet de l’une de ses deux roues ne peut que mettre en péril le char lui-même.

    La crise institutionnelle de la 5ème République sera ressentie bien sûr comme une calamité par tous ses laudateurs, par tous ceux qui fondaient sur sa stabilité l’espérance de pérennité de leur pouvoir de classe et du système social en place.Mais ne vous alarmez pas braves gens. Pour vous, pour nous, pour le peuple des « petits » et des besogneux, la crise institutionnelle de leur 5ème République ne peut-être qu’une chance historique de rebattre enfin les cartes des rapports politiques entre les classes.

    Ils ont l’impertinence de nous proposer comme prétendu représentant et rassembleur de « la gauche », la petite brute qui est l’ultime cause de son démantèlement. Nous devons leur faire payer très cher la politique antisociale qui a été la leur, mais aussi cette outrecuidance qu’ils affichent de la sorte.

    Battre Manuel Valls et le Parti Socialiste, jusqu’à l’humiliation, voilà ce que doit être le mot d’ordre pour les présidentielles de 2017. Voilà le premier objectif que nous devons nous fixer. Or le meilleur moyen de l’atteindre est tout d’abord de boycotter les « primaires de toute la gauche ».

    Battre Manuel Valls et son parti c’est très probablement, dans les circonstances actuelles, précipiter le Parti Socialiste aux abysses de l’Histoire et dégager ainsi la route à une recomposition totale du paysage politique français.

    Oui mais ? S’inquièteront les timides et les frileux, ceux qui de : « attention la Droite revient » en « diabolisation du FN », se piègent et nous piègent depuis des décennies dans une spirale mortifère, qui a assuré chaque fois un peu plus les succès du « Front National » et provoqué la droitisation générale de la politique française.
    Oui mais, diront-ils, ne fait-on pas de la sorte le jeu de la Droite voire même de l’extrême droite ?

    Non !

    C’est la politique démoralisatrice de la « Gauche » qui depuis les années 80 a creusé le lit du FN et provoqué le glissement général à droite de la société française. Liquider « la Gauche » et le PS qui en est l’âme damnée, c’est rendre de l’espace et de la respiration à la mobilisation populaire et donner des chances à la résurgence d’un véritable parti du peuple laborieux. On ne peut faire l’économie d’une telle crise ni des hypothèques et dangers qui l’accompagnent. C’est le chemin forcé de l’Histoire pour mettre enfin un terme à la dérive droitiste de notre société et avoir une chance de barrer définitivement la route du pouvoir au FN.


    Patrick Seignon. « lavoiedessansvoix.fr ». Samedi 10 décembre 2016.
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