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  • UNE FAUTE DIPLOMATIQUE DE POUTINE

    UNE FAUTE DIPLOMATIQUE DE POUTINE

    Dans un article du 24 avril précédent « MOSCOU, LA TENTATION DE LA FAUTE GRAVE », nous nous alarmions du risque que l’ambigüité de la position russe à l’égard d’Israël faisait courir à la cohérence de sa politique internationale ».

    Comme les choses n’étaient encore à ce stade pas dites suffisamment clairement, nous avons mis les points sur les « i » avec notre article du 9 mai « LE TALON D’ACHILLE DE LA POLITIQUE INTERNATIONALE RUSSE », dans lequel nous écrivions : « Pas plus tard qu’hier, alors que les tensions ne cessent de croitre entre Israël et l’Iran, nous prenons connaissance d’un autre article paru dans « sputniknews » qui tente d’expliquer le sens et le but de la visite du Premier ministre Israélien à Moscou, ce 9 mai, le jour même de la victoire ( ?), et qui pose crument la question « L’Iran ou Israël, la Russie doit-elle choisir ? ».

    Il ne fait aucun doute que cet acte diplomatique si fortement symbolique de la présence de Benyamin Netanyahou à la tribune officielle, aux côtés de Vladimir Poutine, lors de la commémoration « du jour de la victoire » à Moscou, a conforté le premier ministre Israélien dans son positionnement et son délire. Comment douter à cette aune que le moment venu, c’est le soutien d’Israël que la Russie choisirait ? Comment avec le soutien indéfectible des U.S.A. et au moins l’aval tacite de la Russie ne pas se sentir « invincible » et au-dessus des simples lois humaines ? Comment ne pas croire à son impunité ?

    Certes il ne s’agit là que d’un épisode diplomatique, probablement plus une maladresse que la « faute grave » dont nous voulions parler qui consisterait à acculer la politique internationale de la Russie à une faillite mémorable, pour ne pas avoir voulu combattre à temps l’arrogance israélienne qui n’est qu’une expression de la politique agressive des U.S.A.
    Ce n’est pas encore cette faute grave là, mais c’est une « faute diplomatique grave »tout de même.

    La diplomatie Russe est bien consciente des liens fusionnels qui existent entre les politiques Israéliennes et américaines pour ne pas croire par la séduction pouvoir changer un ennemi stratégique ne serait-ce qu’en un simple « faux-ami ». La Diplomatie Russe était bien édifiée sur le calendrier diplomatique international qui programmait l’ouverture de l’Ambassade Américaine à Jérusalem ce 14 mai, 5 jours après « le’ jour de la victoire ». La diplomatie Russe était bien édifiée des évènements précédents à Gaza où des « snippers » militaires israéliens tiraient depuis plusieurs semaines sur des manifestants désarmés ou armés de simple pierres et frondes. La diplomatie Russe était bien édifiée de toutes les attaques multiples d’Israël contre ses alliés syrien et iraniens et les viols répétés de l’espace aérien de la Syrie. Tous ces faits militaient pour que Vladimir Poutine se garde de s’afficher dans une posture si forte avec le chef du gouvernement d’Israël.

    « Prétendre combattre la politique internationale hégémonique et agressive des U.S.A. en ménageant son allié stratégique consiste à s’engager dans la voie de la honte et de la capitulation. » Écrivions nous aussi dans l’article déjà cité.

    La honte oui, la honte pour Moscou et la diplomatie russe.

    A peine avait-il quitté la tribune officielle du 9 mai que Netanyahou ordonnait la vaste attaque du lendemain, prétendument contre l’Iran sur le sol Syrien. Et trois jours plus tard, goguenard il fêtait « un grand jour » à Jérusalem pendant que ses troupes se livraient »aux massacre des innocents » de Gaza. Cela « fait tache ». Une tâche qui souille la Russie aussi.

    Nous le déplorons.
    Nous avons le sentiment en lisant les articles de « sputniknews » que la tonalité a changé depuis hier. Nous espérons très fort que la Russie va se ressaisir et par des prises de positions et des actes courageux et dignes se laver de cette souillure



    Patrick Seignon. « lavoiedessansvoix.fr ». Mardi 15 mai 2018.
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