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  • UNE ÉTOILE AU CIEL D’ISRAËL (A PROPOS DE L’INSUPPORTABLE ARROGANCE ISRAÉLIENNE)

    UNE ÉTOILE AU CIEL D’ISRAËL

    (A PROPOS DE L’INSUPPORTABLE ARROGANCE ISRAÉLIENNE)


    Charles De Gaulle lors d’une conférence de presse tenue à l’Élysée le 27 novembre 1967, cinq mois après la guerre des six jours au Moyen-Orient, avait exprimé la crainte, partagée par d’autres observateurs, que « les juifs, jusqu’alors dispersés, et qui étaient restés ce qu’ils avaient été de tout temps, c’est-à-dire un peuple d’élite, sûr de lui-même et dominateur, une fois qu’ils seraient rassemblés dans les sites de son ancienne grandeur, n’en viennent à changer en ambition ardente et conquérante les souhaits très émouvants qu’ils formaient depuis dix-neuf siècles : “l’an prochain à Jérusalem”. » Cette petite phrase, certes un peu mal adroite par sa tournure « généralisatrice », avait alors suscité une déferlante de propos injurieux à l’encontre du Général taxé d’antisémitisme par une presse et des journalistes mal embouchés. Il n’était pas bon déjà en 1967, tout De Gaulle que l’on fut, d’oser, émettre le moindre jugement de valeur sur les juifs et la politique Israélienne. C’est David Ben Gourion, figure emblématique de l’Etat d’Israël qui fit taire cette « critique injuste ».

    Cette phrase, avons-nous admis, était « maladroite », par sa tournure généralisatrice « les juifs » y était-il dit, alors qu’il ne fait aucun doute que ce que De Gaulle avait en vue s’était l’État d’Israël et les interrogations que pouvaient susciter ses ambitions politiques. Il avait eu tort de parler « du peuple juif » comme d’un ensemble homogène, abondant ainsi dans la logique outrancière qui est celle du sionisme lequel s’arroge le monopole de la « judéité ». Or, par-delà cette maladresse, les interrogations et craintes du Général De Gaulle étaient plus que fondées, on doit-en convenir lorsque l’on porte un regard rétrospectif sur l’Histoire d’Israël de 1966 à nos jours.

    L’Etat d’Israël a depuis ce temps multipliés les exemples de cette « assurance » et de l’esprit dominateur qui l’anime et lui ont inspiré l’insupportable arrogance qu’il affiche à présent.

    On a vu cela durant la « guerre des six jours » (juin 1967), puis celle du Kippour (1973.), lors du raid d’Entebbe en 1976, pendant la guerre du Liban (1975/1990) puis pendant le siège de la Mouqata’a de Ramallah (2002/2004), lors de l’opération « jambe de bois » : bombardement du siège de l’OLP à Tunis (1985), lors des diverses offensives contre la bande de Gaza et le siège inhumain de ce territoire qui se prolonge depuis 10 ans en dépit de toutes les conventions internationales et avec l’approbation tacite « de la communauté internationale ». On a vu cela dans la désinvolture avec laquelle l’État d’Israël se fiche au coquillard toutes les résolutions de l’ONU depuis 1947 (34 depuis la résolution 181 de 1947 à la résolution 1860 de 2009). Cette insolence a enflé particulièrement du temps ou le Général Charon retenait captif Yasser Arafat dans l’immeuble détruit de « la Mouqata’a de Ramallah. C’est alors que les Lobbies israélien entreprirent de faire taire toute contestation de la politique d’Israël en tentant d’imposer l’ignoble raccourci : « antisionisme égale antisémitisme ». Or, il faut bien admettre qu’avec la complicité d’une large fraction du personnel politique occidental, cette opération a pour une large part réussie. Israël peut à présent se permettre toutes les outrances, et crimes. A l’exception de quelques voix isolées comme la nôtre on n’entend plus guère de protestation ni de manifestations pour les dénoncer.

    Or, deux évènements récents, peu médiatisés, viennent témoigner à quel point l’Arrogance Israélienne a maintenant dépassé toutes les bornes du « civilement correct ».

    Voilà les faits :

    1°De la volonté d’humilier un peuple.

    « Le Parlement Européen à Bruxelles a adopté mercredi dernier une législation empêchant le transfert d’aide financière (depuis le fonds européen PEGASE) de l’Union européenne à l’Autorité palestinienne, si ces fonds doivent être utilisés dans le but d’enseigner la haine dans les écoles palestiniennes….

    La nouvelle législation exigera désormais que les classes et les programmes d’enseignements reflètent des valeurs de paix, de liberté, de tolérance pour être financé par des fonds de l’UE.

    C’est l’institut de recherche israélien IMPACT-SE de l’Université hébraïque de Jérusalem, qui analyse des manuels officiels dans le monde entier, qui a aidé l’Union européenne à construire cette nouvelle directive. » § (Source Site « Tel Avivre » 22 avril 2018)

    Voilà donc les Palestiniens sommés d’apprendre à leurs enfants « les valeurs de paix, de liberté, de tolérance », autant le dire clairement mis en demeure d’aimer leurs tortionnaires et assassins.

    Or vous remarquerez la part prise dans cette décision européenne par les lobbyistes israéliens. Comment, est-on en droit de s’interroger, des hommes ont-ils l’audace de pousser l’impudence aussi loin, d’user à cette fin malhonnête du langage mièvre de la fausse empathie humaine.

    2) De l’impudence comme principe

    Après l’attaque Occidentale du 14 avril, la Russie a évoqué la possibilité d’équiper la défense antiaérienne syrienne de système S300. Alors, Israël qui s’autorise régulièrement à violer l’espace aérien de la Syrie pour mener des attaques contre des objectifs sur le sol de ce pays, ose paraitre indigné, demande à la Russie de ne pas livrer ces systèmes et menace de les détruire s’ils étaient livrés tout de même.

    Voilà la Syrie sommé de ne pas se défendre sous peines de représailles pires encore. Voilà la Russie sommée de ne pas s’interposer pour la sauvegarde de son allié.

    Vous en jugerez par vous-même. Israël, comme je l’annonçais, n’a-t-il pas franchi toutes les lignes rouges de la simple décence et le summum de l’arrogance ?

    Nous ne sommes plus très nombreux à oser dire tout haut notre désapprobation de la politique israélienne et notre dégoût de cette arrogance permanente affichée par l’Etat Hébreu. Ils nous en haïssent d’autant plus. Car ils savent que le silence imposé par la terreur intellectuelle ne change rien au fond à la désapprobation sous-jacente et que celle-ci, entretenue par nos voix fluettes n’en finira pas moins par éclater au grand jour. Alors, quand c’est un des leurs qui s’exprime et ose leur tenir tête, ils perdent définitivement la raison et tout sens de la mesure. C’est ce qui vient de se produire pas plus tard qu’avant-hier. Alors que la trame du présent article était montée sur notre métier, Nathalie Portman, actrice binationale américano-israélienne, s’est fendue d’une déclaration et d’un acte d’inimité à l’égard d’Israël, qui a eu pour effet de mettre ses chefs en fureur.

    Natalie Portman qui avait dans un premier temps accepté de recevoir le prix « Genesis », équivalent Israélien du prix Nobel, , a finalement déclinée l’offre et refusé de se rendre à Jérusalem, afin de protester contre la conduite du gouvernement israélien à l’encontre des Gazaouïs, et parce qu’aux mêmes raisons elle refuse de s’afficher avec l’actuel premier Ministre Benyamin Netanyahou. « Le mauvais traitement de ceux qui souffrent des atrocités d’aujourd’hui n’est simplement pas en accord avec mes valeurs juives. Parce qu’Israël m’est cher, je dois m’opposer à la violence, à la corruption, aux inégalités et à l’abus de pouvoir » a-t-elle écrit.

    Difficile de traiter tout à fait « d’antisémite » la célèbre « juive » qui devait précisément être honorée en « récompense de son dévouement envers la communauté et les valeurs juives ». Alors à défaut, comme le Ministre de la culture Miri Regev, ils la traite « de fruit mûr », « de potiche idiote » elle serait « la gourde » otage du BDS (Boycott. Desinvestissement. Sanctions) pour lequel elle milite. Comme le député Oren Hazan ils la menacent de « déchéance de la nationalité ». Ah donc les gentils démocrates, fichtre les beaux exemples de tolérance et de respect de la « liberté » de conscience et d’expression.

    Or, même déchue de sa nationalité israélienne, qui est soit dit en passant sa nationalité de naissance (elle est née à Jérusalem) Nathalie Portman n’en serait pas moins juive encore au sens confessionnel de ce mot. Alors faudra-t-il aussi que quelque rabbin hystérique demande qu’elle soit « excommuniée » de parmi les Juifs ?

    Difficile disions-nous de traiter « la juive d’antisémitisme » ? Pourtant Yuval Steinitz Ministre des infrastructures en est tout près : qui l’accuse « d'avoir une relation à Israël proche de l'antisémitisme", et de "collaborer avec ceux qui nous haïssent ».

    On n’approuve pas, on condamne même sans détour leur colère mal placée et leur indignation injustifiée, ce qui ne nous empêche pas d’en comprendre les raisons. Elle a, aux yeux de tous ces hystériques et fous extrémistes (Chaque religion a les siens) un tort considérable Nathalie Portman, c’est qu’elle est la preuve vivante que ceux qui critiquent la politique, l’inhumanité ou l’arrogance israélienne ne sont pas nécessairement de « vulgaires antisémites ». Elle est la preuve vivante et incontestable que Netanyahou et le CRIF ne sont pas habilités à parler au nom de tous les Juifs. Elle a un tort considérable à leurs yeux, c’est qu’elle me donne l’occasion, et à mes semblables aussi, de prouver que pour combattre le sionisme nous n’en aimons pas moins les juifs que le reste de l’humanité.

    Nous indignant comme elle de la conduite de « Tsahal » qui tire à balles réelle sur des manifestants aux mains nues, nous avions écrit le 6 avril courant « Y en aura-t-il un jour au cœur de ce peuple israélien qui convoque sans-cesse les pleurs et la culpabilité de la terre entière pour les horreurs dont il fut la victime, un sursaut de conscience et de honte ? Quand donc des citoyens israéliens par milliers se joindront-ils aux manifestants palestiniens, pour que cesse le massacre et que soit levé enfin l’ignoble blocus du « ghetto de Gaza » ? S’en lèvera-t-il enfin « des justes parmi les nations » dans les rangs de ce peuple dont l’État décerne à d’autres cette distinction ? (GAZA – Que se lèvent les « justes parmi les nations »)

    Des milliers ? Pas encore, mais en voilà une.

    Une étoile dans le ciel d’Israël. Et pour une fois ce n’est pas l’étoile de David peinte aux ailes des avions de la mort.



    C’est une « star » si bien nommée, une étoile de la conscience humaine. Elle s’appelle Natalie Portman .

    Patrick Seignon. « lavoiedessansvoix.fr ». Mercredi 25 avril 2018.§

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