Je regardais hier soir sur FR3 l’émission spéciale sur Martin Luther King et la lutte pour les droits civiques des noirs aux États-Unis dans les années soixante. Je voyais ces scènes horribles où des policiers et des nervis volontaires frappez à mort des militants pacifiques noirs qui ne se défendaient pas. J’avais honte pour les États-Unis d’Amérique, Ce pays fier et imbu de lui-même qui à l’époque déjà prétendait pouvoir donner au monde des leçons de démocratie et engageait alors la guerre du Vietnam sous l’étendard de la liberté. Des Américains blancs ont eu honte eux même à l’époque et ce sont joint à la mobilisation des américains noirs pour les droits civiques. Gloire soit rendue à ceux-là. Leur « lutte » a été victorieuse. Pourtant, plus de cinquante ans après, des policiers, investis à ce titre d’une parcelle de la « légalité américaine » tirent encore les noirs américains, comme des Lapins, jusque dans leur Jardin.

Je regardais ces images insoutenables de la brutalité et de la bêtise humaine, et des larmes me venaient aux yeux, car mon regard se tournait déjà vers Gaza où le lendemain, c’est-à-dire aujourd’hui vendredi, des manifestants Palestiniens désarmés eux aussi, vont probablement encore mourir par dizaines sous les balles des « snipers » israéliens.

Y en aura-t-il un jour au cœur de ce peuple israélien qui convoque sans cesse les pleurs et la culpabilité de la terre entière pour les horreurs dont il fut la victime, un sursaut de conscience et de honte ? Quand donc des citoyens israéliens par milliers se joindront-ils aux manifestants palestiniens, pour que cesse le massacre et que soit levé enfin l’ignoble blocus du « ghetto de Gaza » ? S’en lèvera-t-il enfin « des justes parmi les nations » dans les rangs de ce peuple dont l’état décerne à d’autres cette distinction ?