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  • PETITE CHRONIQUE DE LA MAUVAISE FOI ET DE LA BÊTISE

    PETITE CHRONIQUE
    DE LA MAUVAISE FOI ET DE LA BÊTISE


    1 - La leçon d’exemplarité

    Voilà que François Hollande, l’homme qui termine son mandat présidentiel dans l’opprobre et la honte, grillé, au point qu’il fut contraint de renoncer à briguer le deuxième mandat que le système voudrait pourtant inscrire dans les « us » de nos institutions, s’avise de donner des leçons d’exemplarité.

    Bon, on voit à quoi il fait allusion. Mais l’exemplarité c’est « l’exemplarité » et si François F est poursuivi par le concert des trompettes médiatiques à propos de ses petits arrangements en famille, de qu’elle exemplarité François H, lui, peut-il bien se prévaloir ?

    L’exemplarité de la trahison et de la mauvaise foi ? L’exemplarité de la langue de bois et du parler faux ? L’exemplarité du mépris du peuple et de la tromperie ?

    Allons Monsieur Hollande, je vous le ‘re redit », taisez-vous donc, votre parole a des relents de putréfaction. Vous êtes en cette affaire comme en d’autres le « directeur de conscience » le plus mal placé pour se répandre en prêches et en sermons.

    2 - « L’air de la bêtise»

    J’ai vu arrivé un jour ce jeune homme dans le paysage médiatique et je l’ai tout de suite reconnu. Ne l’avais-je pas rencontré en effet, dans une vie précédente, lui ou ses semblables, lui ou ses clones antérieurs. Costar cravate, propre et policé, « ma porte est ouverte vous n’avez pas même à frapper avant d’entrer ». La main tendue comme s’il vous avait toujours connu. Ouvert ? Abordable ? Non formaté. Poli parce qu’il est convenu de l’être et qu’ils ont appris ça à l’école dans le cours de « communication ». Intelligent ? Oui, sans nul doute. Comme un ordinateur au cœur froid.

    La spécificité de l’intelligence artificielle c’est qu’elle ne s’adapte que dans les limites des possibles ouverts par ses maitres et programmeurs et révèle sa fatuité dès que l’on s’en écarte. Macron a appris l’histoire, en diagonale. Il a quelques idées toutes digérées, prêtes à régurgiter, comme des copiés collés que l’on va chercher dans Wikipédia. Il manque de synthèse, de fil conducteur, de sens historique. Il balance, parce qu’il ne les maitrises pas vraiment, des vérités certes, mais partielles, mal comprises et mal à propos, qu’il prend pour la vérité révélée.

    La colonisation, un ou des crimes contre l’humanité ? Allons donc ! Macron ne maitrise ni l’histoire de la colonisation ni la notion juridique de crime contre l’Humanité. Il s’affale, il étale au grand jour le vide désolant dont est faite en vérité la baudruche médiatique qu’il est.

    La colonisation, la domination d’une nation sur d’autres, est sans nul doute condamnable car contraire aux droits fondamentaux des peuples. Comme l’est d’ailleurs toute domination, par exemple celle qui dure et s’amplifie même sous l’impulsion « des macrons », du capital sur le travail. Mais de même que l’exploitation éhontée du travail salarié donne lieu à des excès et même des crimes, l’exploitation des nations coloniale par leurs colonisateurs donnèrent lieux à des excès et des crimes innombrables, de masse quelques fois, comme le bombardement de Sétif. Mais l’histoire de la colonisation ne se résume pas à cela, on pourrait certes dire que la colonisation a donné lieux à des crimes contre l’humanité. Il est faux de dire de la colonisation qu’elle est en soi un crime contre l’humanité.

    Il se croyait malin le petit Macron, une bonne saillie contre l’Histoire coloniale de la France et je vais abuser, se disait-il, ces « fadas nostalgiques » de gauche anticolonialiste, obtenir leur caution morale, me faire tailler gratuitement par ces faquins un costume de véritable homme de gauche.

    Macron n’exprime pas des convictions, il fait son marché aux voix.

    C’est un défaut récurrent chez les jeunes hommes immatures, qu’à tort leurs proches, seuls à les trouver brillants, flattent trop, de prendre la grosse tête et les autres pour des poires. S’il est véritablement animé du sentiment d’injustice qu’inspire les crimes des nations dominantes contre les nations et peuples subalternes, plutôt que de convoquer l’Histoire, que ne s’est-il enquit de s’insurger contre les crimes d’aujourd’hui commis aux nom des desseins impérialistes de la France et des USA en Libye, Irak, en Syrie, en Afrique, ou ceux de la colonisation Israélienne de la Palestine. Il est toujours plus aisé de s’en prendre aux crimes de vos grands-pères auxquels plus personne ne peut rien sinon de la repentance « faux-cul », qu’à ceux qui se déroulent sous vos yeux, dont les auteurs encore actifs risqueraient de vous réserver quelques représailles, surtout quand ils sont en vérité vos maitres et pourvoyeurs de fonds.

    Pschitt ! C’est raté, c’est fichu, il s’est planté le petit Macron. On l’a vu venir avec ses jolis souliers vernis. Il parle de chose qu’il ne connait pas suffisamment. Il aurait mieux fait de se taire.

    En se démenant pour acquérir « une stature internationale » et un statut d’homme de gauche, le jeune Macron a pris un terrible « gadin ». Après ça vous ne le regarderez plus jamais de la même façon. Lorsque son visage s’éclairera de cette lumière que d’aucun croyait celle de l’intelligence, c’est à présent le sourire de la bêtise que vous y verrez.



    Patrick Seignon. « lavoiedessansvoix.fr ». Samedi 18 février 2017.
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