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  • LES INCOHÉRENCES DE MONSIEUR HULOT

    LES INCOHÉRENCES DE MONSIEUR HULOT


    Nicolas Hulot était hier soir, sur « France 2 », l’invité de l’émission politique de Léa Salamé.

    Le Rendez-vous, bien sûr, était prévu de longue date. Rien à voir comme l’insinueraient des esprits mal tournés avec les interrogations d’une actualité brûlante. C’est fou tout de même ce que le hasard fait bien les choses. Ça nous obligerait à croire parfois à l’ordonnancement du monde par une « autorité » supérieure.

    Bon, quoiqu’il en soi, et le moins qu’on puisse dire c’est que l’homme tombait à pic, il est chouette tout de même ce Hulot, pour prendre la défense de la taxe carbone et « du cap » écolo-destructeur du gouvernement.

    Alors certes, Nicolas Hulot a joué de sa fibre Humaine, l’accompagnement social indispensable de « la transition écologique ». Ce serait même si on l’en croit (et si on a bien tout compris) la raison de son départ du gouvernement. « La volonté écologique était là mais le volet social était insuffisant. »

    Or c’est là précisément que se situe la première incohérence de ce « Jérémie » des temps modernes, nouveau « prophète de l’apocalypse écologique » qui nous annonce la fin du monde, au moins du monde vivant, pour dans pas longtemps. Divinité descendu sur terre pour nous sauver il parait connaitre seul la thérapie pour conjurer le sort écrit de l’Humanité. Un remède de cheval qu’il appelle « transition écologique », lequel comme les antibiotiques que l’on associe toujours aux ultra-levures, doit-être associé à un accompagnement social puissant si on ne veut pas « flanquer » au monde un ulcère social. On pourrait entendre ce discours, à part que cela signifie la mise sous perfusion (assistanat) d’une large fraction de la population. Mais là où ça coince vraiment, c’est que Nicolas Hulot, qui dit avoir rêvé « de la greffe de l’économie et du social » pour mettre en œuvre cette politique prend part au gouvernement des banquiers le plus antisocial de ces 50 dernières années. Comment voulez-vous donc que ce gouvernement dont l’objectif prioritaire et d’accroitre la rentabilité des entreprises et les dividendes des actionnaires en réduisant les salaires, les charges qui sont du salaire différé et donc de la masse salariales, les prestations sociales, etc. ; puisse dans le même temps sous prétexte d’impératifs écologiques, élaborer un accompagnement social en contre-pied total de sa politique ? Hulot est donc un doux rêveur. Et le peuple auraient tort de faire confiance à cet esprit simple avec son « papillon sur l’épaule ».

    Selon Nicolas Hulot, cette « transition écologique » à marche forcée n’est encore pas suffisante, Le gouvernement est trop timoré, il faut aller plus vite et plus fort. En finir dans les trois ans avec le gas-oil et les véhicules diesel. « La catastrophe écologique nous mord la nuque », cette formule qui leur rappellera leur jeunesse et d’autres visionnaires pressés, en fera sourire plus d’un de ma génération. C’est la deuxième incohérence de Nicolas Hulot que je me propose de souligner ici.

    Un des thèmes favoris et essentiel des écologistes de tous poils est la dénonciation de l’obsolescence programmée des biens de consommation, cette pratique industrielle qui a pour fonction de « soutenir la consommation de manière artificielle en provocant la mise au rebus anticipée des biens et l’injonction faite ainsi aux consommateurs de se rééquiper. Voilà une préoccupation, une de plus, que nous pourrions partager avec les écologistes, à une condition toutefois qu’ils observent en cette affaire un minimum de cohérence. Or, où est-elle la cohérence quand ils se proposent de nous contraindre à pousser dans les broyeurs des dizaines de milliers de véhicules neufs ou en tout cas encore tout à fait fiables ? Ce n’est plus de « l’obsolescence programmée, c’est « l’obsolescence provoquée », la bêtise aux commandes, le gaspillage de masse institué.

    Cette destruction de biens de consommations pour pouvoir en produire et vendre d’autres est un symptôme de la crise profonde du système de production capitaliste. Du décalage entre la surproduction des biens et la solvabilité du marché. En vérité, toute cette politique sous couvert de transition écologique n’est qu’un moyen de soutenir artificiellement la production automobile afin de différer de quelques mois ou années l’éclatement d’une nouvelle crise pire que celle des « subprimes » en 2008. La crise des « subprimes » fut la conséquence du surendettement des ménages américains pour la construction et les biens d’équipement afin de soutenir « la conjoncture ». La politique d’accompagnement « de la transition écologique » encouragement au surendettement des ménages français pour soutenir la conjoncture est de la même étoffe et produira à termes les mêmes effets désastreux.

    Je vous ai raconté dans un article précédent : « L’ ARROGANCE ET LE MEPRIS » (15novembre 2018), une anecdote vraie, concernant un véhicule que j’ai donné sur « le bon coin » pour un pot de confiture. Il y a des gens dans ce pays qui ont un besoin absolu de véhicules d’occasion à bas prix. Et l’on a l’audace d’ordonner la destruction de véhicule en bon état.

    Energies propres ? C’est une autre incohérence majeure de « l’écologie politique » Nous ne reviendrons pas sur les considérations ( production supplémentaire d’électricité, exploitation des métaux rares »,) que nous avons exposé dans notre article : « Gilets jaunes – Pourquoi je n’ai pas signé la pétition de Pricillia. » (14 novembre 2018). Une pire catastrophe écologique pour dans 10 ou 20 ans. Mais les dégâts fait à la planète, pour l’instant ce n’est pas chez-nous, c’est en Chine, au Brésil. « Loin des yeux loin des consciences. ». De la part de nos doctrinaires écologistes, faut-il voir de l’inconscience ou de la mauvaise foi ?

    Incohérences ai-je dit ? J’en ai repérées quelques-unes. Elles sont bien plus nombreuses. A toutes les décortiquer il faudrait consacrer non un article mais une brochure de 60 pages au moins. Mais pour finir le présent exposé laissez-moi vous livrer la perle de la soirée d’hier de Nicolas Hulot.

    « Il faut absolument se dégager de la dépendance au pétrole. Les énergies renouvelables, vents, soleil, marée, bio masse, sont gratuites ». J’ai rapporté cela aujourd’hui même à un homme de ma connaissance, maçon de son état, qui a quitté l’école à 14 ans, et il a tout de suite compris où j’allais en venir, "non, m’a-t-il dit, elles ne sont pas gratuites". Ce qui démontre une fois encore, monsieur Macron, que les gaulois illettrés » ont souvent plus de bon sens que vos têtes enflées.

    En effet, c’est une absurdité de prétendre que les énergies renouvelable sont gratuites. Une absurdité que s’est offerte pourtant Nicolas Hulot et qui donne la mesure de son aveuglement doctrinaire. On pourrait tout aussi bien dire, à l’inverse, que toutes les énergies, fossiles comprises, sont « gratuites » comme tous les gisements, de pierre d’ardoises, de sable de marbre de pêche ou d’agriculture. Mais pour les exploiter, pour les transformer en produits de consommation et marchandises et les mettre sur le marché, il faut les extraire ou les cultiver, il faut du travail, des équipements, des investissements. Le pétrole dans le sous-sol est aussi gratuit que le charbon, l’or le diamant ou les « métaux rares ». Mais il faut des forages et des puits pour l’extraire, des « pipe-lines » et des tankers pour le transporter, des raffineries pour le transformer, des camions citernes, des stations-services, un réseau de distribution, et c’est tout cela qui fait que le pétrole « gratuit a un prix. Mais n’en va-t-il pas de même pour le vent le soleil ou les marées ? Le vent, il faut le transformer en énergie mécanique puis en électricité à l’aide d’éoliennes. Pour ne donner qu’un chiffre, un parc éolien est facturé 1, 3 millions d’euros le mégawatt, sachant qu’une centrale nucléaire produit de l’ordre de 1000 mégawatt, l’installation d’un parc éolien équivalent se monterait donc à 1, 3 milliard d’euros au minimum car ce n’est pas tout, d’autres coûts plus élevés encore sont nécessaire pour le rendre opérationnel. Sans parler des dépenses de fonctionnement et de maintenance. Pas vraiment gratuit n’est-ce pas ? Il en va de même du photovoltaïque qui nécessite des investissements faramineux alors même que nul ne connait vraiment encore la durée de vie des panneaux qui pourrait-être hors d’usage avant amortissement. Quant aux centrales marées motrices, point n’est besoin d’explication pour imaginer à quel point elles sont onéreuses.

    Non monsieur Hulot, les énergies renouvelables ne sont pas gratuites. En « balançant à la volée de telles fadaises » vous vous déconsidérez.


    Patrick Seignon. « lavoiedessansvoix.fr » vendredi 23 novembre 2018. (Publié le 24).
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