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  • RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE, TROIS QUI LA TIENNENT, DEUX QUI LA VIOLENT

    RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE,
    TROIS QUI LA TIENNENT, DEUX QUI LA VIOLENT

    L’Iran a commis une faute majeure sous la conduite du Président Rohani, il a misé sur la négociation et le développement pacifique. Il a voulu se fier aux engagements de l’Occident, il a pactisé avec le « grand Satan », il a oublié l’adage selon lequel « si tu veux la paix tu dois préparer la guerre. », il a suspendu son programme nucléaire-militaire et s’est mis à découvert. L’Iran menacé de mort et de destruction par la première puissance militaire du monde et son factotum proche-oriental, avait le droit, le devoir sacré même, d’accéder à la « dissuasion nucléaire ». Il s’est laissé entortiller, il a baissé la garde, il va à présent, le payer cher.

    Ce que la diplomatie consigne avec de l’encre, n’est jamais que ce que les peuples et les rapports de force ont gravé avec des combats des armes et du sang. Les droits fondamentaux des peuples et des nations ne se négocient pas, ne se gagnent pas avec des conciliabules, ne se font pas respecter avec de la casuistique diplomatique. Certes la diplomatie doit primer sur les moyens de force, à la condition expresse de ne jamais oublier que la force de la diplomatie est au bout du fusil.

    En se retirant de l’accord sur le nucléaire les U.S.A. ont donné le signal d’une crise politique, économique, sociale, et militaire, grave pour la République Islamique d’Iran. Il s’agit d’affaiblir l’économie (qui est le nerf de la guerre), de faire croître le mécontentement populaire afin de fissurer la société civile et de réduire ainsi les capacités de résistance morale de la nation iranienne face à la guerre qui vient. Il ne s’agit rien moins que des mêmes recettes éculées qui avaient été appliquées dix ans pour mettre à genoux l’Irak avant de l’envahir en 2003.

    De bonne foi, le Président Rohani avait engagé son pays dans une voie sans issue, un cul de sac historique, qui s’avère n’avoir été qu’un piège, L’accord sur la nucléaire, la levée des sanctions, tel fut son programme et même s’il n’en est pas responsable (l’Iran a respect ses engagements) le retrait américain de l’accord est pour lui une gifle cinglante, une défaite personnelle cuisante.

    Dans l’intervalle de temps qui lui reste au pouvoir, le Président Rohani ne se connait d’autre issue que l’autojustification que peut lui promettre la sauvegarde de ce qui subsiste d’Accord. Les autres signataires qui ne l’ont pas encore dénoncé abondent bien sûr dans son sens. Ils se différencient, (ou font semblant), du retrait américain, disent qu’ils veulent maintenir l’accord. Et comme ceux-là avaient déjà signés quelques juteux contrats, tout un chacun à l’aune de leurs intérêts veut bien croire à leur sincérité. Certains (Louis Doutrebente dans les colonnes de « sputniknews ») s’aventurent même pronostiquer « une guerre commerciale » entre Les USA et l’UE par quoi celle-ci voudrait recouvrer sa souveraineté.
    Il n’en sera rien, La vérité est autre. Il s’agit d’un autre piège odieux tendu à l’Iran.

    En maintenant l’accord ils ont l’intention d’empêcher, trois qui la tienne (France, Royaume-Uni, Allemagne), que la République Islamique ne reprenne l’enrichissement d’uranium, comme Hassan Rohani en a évoqué la possibilité. Cependant que deux autres (Israël USA.) la viole en l’assaillent malgré tout de sanctions et de bombes.

    Le maintien de l’accord c’est L’interdiction faite à l’Iran d’accéder à la dissuasion nucléaire et les sanctions et la guerre en plus.

    La « bonne foi » n’est pas une bonne excuse en politique. La nation Iranienne va demander des comptes au Président Rohani. Il sera limogé bientôt, rayé de la scène de l’Histoire. Il ne s’agirait que d’un aléa bien dérisoire si le risque de crise politique au sommet qui pourrait en résulter ne survenait au moment le plus inopportun pour l’Iran, quand le pays va subir de plein fouet le coup de massue des sanctions américaines renouvelées, et des attaques militaires extérieures, conduites dans un premier temps par Israël.


    Patrick Seignon. « lavoiedessansvoix.fr » Samedi 12 mai 2018.
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